Episode 1 : l'affaire de la porcelaine enchantée (partie 1)

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Le bureau des deux fantômes n'a pas vraiment changé d'apparence au cours de ces dernières décennies, il est surtout entassé en réalité d'une multitude d'objets. Comprenez bien, malgré le fait qu'il soit vétuste, abîmé par endroits, humide et plutôt sale, il correspond à l'essence que les deux garçons ont voulu lui donner, il possède la même ambiance depuis les débuts de sa création. Des cluedos de toutes éditions et langues encombrent les placards, mais rien ne dérange l'esprit du lieu et sa quiétude étonnante.

Charles se bataille toujours avec Edwin sur des objets minimes liés à cet espace, principalement sur les ambitions de l'edwardien pour changer quelques meubles ou le papier peint. Edwin désire depuis quelques années rendre leur espace un peu plus solaire, mais le plus jeune argumente toujours que le lieu est déjà "ace" ou "brills", et que déplacer des meubles reviendraient à "détruire leur maison". L'autre garçon n'a jamais osé vraiment le détromper, et il doit reconnaître que ça fait du bien d'avoir pour une fois un lieu inchangé, qu'il peut appeler le "sien". Du temps de son vivant, sa mère, pour tromper la monotonie d'une vie qu'elle haïssait, avait l'habitude de dilapider l'argent familial dans des tapisseries, des meubles, des statues d'artistes dans le vent, et de réagencements complets de la pièce. À Saint Hilarion, il n'avait pas eu l'envie ou les moyens de décorer, et en Enfer, et bien disons que ce n'était pas la priorité.

C'est donc plutôt agréable d'obtenir un chez-lui qui lui corresponde. Remarque, son chez-lui est devenu l'endroit où Charles se trouve.

Les lèvres du fantôme sportif se séparèrent pour former un sourire, alors qu'il voit l'autre garçon se pencher un peu plus sur le livre dans ses mains, le nez littéralement dans l'ouvrage. Le plus jeune commence à rire sans se cacher face à cette scène habituelle, il adore pouvoir voir les petites habitudes de son ami, il connaît cette posture c'est "ce-mot-est-mal-orthographié-mais-c'est-un-dictionnaire" ou plus simplement "c'est-idiot". Edwin continue inconsciemment de s'enfoncer encore plus dans les mots, et Charles voit les épaules de ce dernier se tendre, une grimace cette fois apparaissant sur le visage. Il décide de s'approcher pour pouvoir l'aider à se calmer : un câlin ? une blague ? peut-être lui défaire les cheveux en quelque chose de plus ébouriffé (il adore ça, même s'il prétend le contraire) ?

Il avance sa main vers son partenaire avant de se retenir brusquement. Le bras est tendu dans les airs, à mi-chemin entre les cheveux lisses de l'autre, et le cou de ce dernier. Il n'a pas oublié la déclaration en Enfer (un petit peu dramatique si vous lui posiez la question), elle lui trotte dans la tête comme une chanson merveilleuse, un adagio qu'on ne veut pas oublier : il ne veut pas oublier la beauté des mots derrière la déclaration d'Edwin. C'est brills d'avoir une personne qui est capable de l'aimer comme ça, avec son père il a toujours crû qu'il ne méritait pas d'être aimé, et cette personne était son meilleur ami depuis 30 ans ? C'est comme si vous entriez dans le paradis et que le rêve que vous poursuiviez chaque nuit apparaissait devant nous. Après, aimer Edwin en retour ? Il sait qu'il l'aime, mais il n'a jamais réfléchi à l'aimer comme ça. Et, il a un peu peur aussi d'exprimer dans ses actions une émotion qu'il ne ressentirait pas, et de faire de la peine à son ami, mais il ne veut pas rendre toute cette situation bizarre. L'idée aussi d'aimer quelqu'un l'effraie, son père disait qu'il aimait sa mère. Il sait qu'il aime Edwin, il ne sait pas s'il l'aime comme ça, et puis il y a Crystal.

Alors que le garçon continue de s'interroger et de se questionner sur les actions à faire, Edwin se retourne vers lui en prenant son visage dans ses mains, l'inquiétude peinte sur son visage, ses yeux parcourant rapidement l'autre pour s'assurer qu'il n'est pas blessé. Bollocks, c'est l'attitude d'Edwin pour "Charles-protection", et non pas qu'il n'aime pas cette posture, elle lui déplaît parce qu'il sait que cela provoque de la peine à son partenaire, mais d'un autre côté contact. Et bon sang, comme il aime ressentir la chaleur fantomatique de l'autre au travers de ses gants, faits d'air, sur sa propre peau. Il force un sourire à apparaître, lorsque l'autre commence déjà à prendre la parole :

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 03 ⏰

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Saison 2 : Dead Boy DetectivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant