The last hope of Elmyria

Chapitre 4

La pluie battait depuis plusieurs heures, le sol était bouseux et la température difficile à supporter. Cristilia peinait à avancer, ses pieds s'enfonçait dans la boue, Feuille quant à elle était assise sur l'épaule de son amie. Un pied sur le sol et elle disparaissait dedans avec sa petite taille ! La jeune fille dégagea les nombreuses mèches collées à son visage et souffla, si cette maudite pluie pouvait cesser, cela les arrangerait ! 

Seul leur sac était indemne, Cristilia avait fait le choix de mettre son manteau par dessus pour protéger leurs vivres et leurs affaires, un douloureux sacrifice nécessaire. Feuille jeta un rapide coup d'œil à son pelage, disons qu'il n'y avait pas de mot pour le décrire, la renarde qui avait l'habitude de le voir tout le temps impeccable soupira et baissa les oreilles. Cristilia décida d'entamer la conversation :

" D'après mes calculs, on arrivera à la frontière dans 3 jours, on voyage déjà depuis 1 semaine Feuille, c'est incroyable ! Par contre, peut-être qu'on mettra un peu plus de temps une fois arrivée à la frontière. 

- Oui c'est sûr, je ne sais pas si la traversée dans le désert sera plus difficile mais le trajet est un peu plus long. Si seulement la pluie pouvait cesser, je me sens tellement honteuse d'avoir le pelage dans cet état, renchérit Feuille

- Totalement d'accord avec toi, cette maudite pluie commence aussi à me taper sur le système, parce que crois moi le ciel, moi j'en ai ras-le-bol de tes fichus caprices !" hurla Cristilia en direction du ciel

Feuille sourit, l'impulsivité de son amie la ferait toujours rire. Malgré ça la renarde se demandait encore si elles avaient eux raison de partir, étaient-elles vraiment prêtes à tout les dangers qui les attendaient ? De plus, elle avait aussi l'impression depuis quelques jours, d'être suivies, de temps à autre, elle sentait une présence autour d'elles. 

Une voix la tira de ses pensées, c'était Cristilia qui lui tendait un en-cas, Feuille le prit avec plaisir, un petit casse coûte n'allait pas lui faire de mal ! Elle repensa alors à ce qu'il s'était passé quelques jours auparavant. Cristilia avait tenté de chasser, mais avec ses médiocres compétences en discrétion elle ne réussit qu'à attraper son pied. Heureusement que la renarde, elle, avait l'habitude. Perdues dans leur pensées, les deux amies n'avaient pas encore vu l'ombre qui les suivait discrètement entre les fourrés, tant mieux pour elles d'ailleurs. 2 jours pluvieux plus tard, le duo marchait toujours.

 Feuille avait retrouvé le sourire, elle était tellement désespérée par la pluie qu'elle avait décidé de ne plus se préoccuper de sa fourrure. Cristilia bailla et leva les bras vers le ciel, après avoir dormi contre un arbre, la jeune fille avait plein de courbatures. Sa belle chevelure verte n'était maintenant plus qu'une touffe emmêlée et recouverte d'eau et de boue. Heureuse de savoir qu'elles arrivaient bientôt à la frontière, elle s'écria : 

" Enfin ! Aujourd'hui si on se dépêche on arrive à la frontière. Tu te rends compte de tout le chemin qu'on a parcouru, c'est incroyable, on va en voir des choses !"

La renarde sourit, qu'est ce qu'elle avait hâte de voir le désert, la mer, les montagnes ! De toute sa vie elle n'avait vu que la jungle et la forêt. Elle répondit à son amie : 

" Je suis tellement excitée à l'idée de voir le Royaume de Sablis, ça doit être magnifique ! Prions pour que nous..."

Feuille ne put terminer sa phrase, un coup s'abattit si fort sur elle qu'il la projeta contre un arbre. Cristilia se retourna immédiatement et vit l'agresseur de son amie... Une bête au pelage noir se dressait devant elle. Elle avait des griffes gigantesques, la créature était beaucoup plus grande qu'elle, quatre yeux globuleux scrutaient la jeune fille. Et ses dents tranchantes trônaient dans sa gueule. Soudainement la bête se releva, maintenant sur deux pattes, elle était gigantesque. Paniquée, Cristilia chercha dans ses souvenirs, elle était sûre de l'avoir déjà vue quelque part dans un livre ! C'était un orami, une des créatures les plus dangereuse de la jungle de Chasar. Sans bouger, pour ne pas rendre plus agressive la bête, Cristilia murmura à son amie :