The antidote

Préquel

          Je me suis toujours demandé ce que ça pouvait faire de tomber amoureux. Aillant passé la moitié de ma vie dans un hôpital, je n'ai jamais vraiment eu le temps de fréquenter des gens de mon âge. Petit, je lisais des livres, ça m'aidait à m'évader. Les romances étaient souvent de mauvais goût, du genre roman à l'eau de rose, mais c'est ce qui me plaisait. Elles étaient la seule chose qui me faisait me sentir vivant. J'ai aujourd'hui 19 ans, et je suis toujours coincé dans ce même hôpital. Il y a deux jours, j'ai fait une crise et on a dû m'y amener en urgence. J'espère seulement que cette fois ci mon séjour ne sera pas trop long.

          Romain s'était assoupi lorsqu'un infirmier entra dans la pièce. Il le réveilla doucement afin de mesurer son rythme cardiaque. Il brancha la machine et la lança, observant pendant quelques seconde le trait traverser l'écran qui décrivait une légère courbe, puis deux piques. Il était sur le point de décréter que tout était en ordre lorsqu'un médecin entra dans la pièce. 

           Romain ne l'avait jamais vu avant, il devait être nouveau. Il avait également l'air jeune, entre 20 et 25 ans (ce qui est étrange cela dit puisque le diplôme pour devenir médecin dure à peut près 7 ans, il devait en avoir au moins 25, voire plus). Il était plutôt grand, avec des cheveux d'un noir profond et des yeux dans lesquels on aurait pu se perdre.

          C'était ce que le malade était en train de se dire, avant que quelqu'un ne toussote. L'infirmier manifestait sa présence. Effectivement, un blanc s'était installé depuis un trentaine de seconde. Le médecin se ressaisie et prie la parole.

- Comment va-t-il ?

-Et bien, à vrai dire... Son rythme cardiaque s'est accéléré dès qu'il vous a vu. 

          Le médecin ne dit rien mais il reteint un petit rire. Puis il se présenta comme étant le jeune diplômé en charge de Romain à partir de maintenant. Il dit s'appeler Hyujin et venir de Corée.

          Après quelques vérifications, il parti. Romain et l'infirmier se regardèrent et rirent.

-Vous n'étiez pas obligé de lui prèciser...

-C'est vrai...mais c'était amusant.