Animalus : L'Envol de l'Aigle [TOME 2]

PROLOGUE

C'était une belle journée pour voler.

Les ailes déployées et se laissant porter au gré du vent, un magnifique rapace, de petite taille, avec un plumage brun clair moucheté de noir, une tête ronde et des ailes fines et pointues survolait la ville de Paris.

Les rayons du soleil le réchauffaient doucement alors qu'il prenait le temps de contempler la capitale de France.

La célèbre Tour Eiffel, immense et majestueuse, étincelait d'un éclat argenté dans la lumière de l'astre du jour.

Il n'y a pas à dire, les humains peuvent être très doués pour construire de belles choses, songea l'oiseau de proie. Dommage qu'ils soient proportionnellement tout aussi doués pour les détruire.

Ses ailes s'agitant avec plus de vigueur, il se mit en quête du Jardin des Tuileries qui, il le savait, dissimulait l'entrée de Lunion.

L'une des plus célèbres écoles de tout le monde Animalus.

Encore plus célèbre par le fait que les quatre héritiers des nations Animalis d'Europe y étudiaient.

Ou devrait-t-il plutôt dire cinq ?

En effet, il y a environ deux semaines, le peuple des oiseaux, dirigé par le puissant Neven Arnoldi, avait eu la surprise d'apprendre que Stella Moongard, l'actuelle reine des mammifères, avait choisi une héritière.

Les détails étaient restés vagues, mais cette nouvelle avait insufflé un fort vent de curiosité chez les nations Animalis du monde entier. Toutes se posaient la même question. 

Qui pouvait bien être le successeur de la grande et mystérieuse Stella Moongard ?

Ça, c'était un mystère que Carmen Rossi, un Animalus faucon crécerelle, était bien déterminé à percer.

Enfin, avant ça, je dois d'abord accomplir la mission que m'a confié notre souverain.

Accélérant l'allure, il se dirigeait vers le Jardin des Tuileries et était sur le point de le survoler lorsqu'il eut la désagréable impression d'être épié.

Mais qui pourrait bien m'observer à part les pigeons ?

Nerveux, il battit plus rapidement des ailes afin d'augmenter son allure. 

Soudainement, une masse sombre fondit sur lui.

Le choc fut rapidement remplacé par la peur alors qu'un oiseau de proie beaucoup plus massif que lui plongeait dans sa direction.

Carmen identifia l'espèce de l'autre rapace lorsqu'il avisa son plumage foncé, ses pattes jaunes et les légères rayures visibles sur sa queue.

Un aigle noir !

Les aigles étant les prédateurs naturels des faucons, même s'il était un Animalus, Carmen ne put s'empêcher d'être terrifié.

Que fait un aigle noir ici ? Est-t-il sauvage ou est-ce un autre Animalus ?

« Qui es-tu ?! lança Carmen en direction du rapace plus gros. Qu'est-ce-que tu me veux ?! »

L'oiseau de proie ne lui répondit pas.

À la place, il pointa ses serres vers l'avant.

Ses griffes brillèrent d'un éclat menaçant dans la lueur du jour et les yeux noirs de l'aigle promettaient un sort pire que la mort à Carmen.

Comprenant que sa vie était en danger, il plongea en piquée vers le sol, sachant que dès qu'il toucherait le sol il pourrait se transformer et trouver le moyen d'alerter les Animalis de Lunion du danger.