Elle n'avait pas envie de se lever. Pas du tout. D'ailleurs elle songea même à rester au fond de son lit, prétextant une grosse crève.
Et dans le fond qu'est-ce qui l'en empêchait? Ils n'avaient rien sur le feu, Chappaz n'allait pas l'embêter, Pascal savait largement gérer le commissariat en son absence. Elle pouvait donc rester au lit.
Elle n'avait aucune motivation. Elle n'avait pas envie de travailler, pas envie d'enquêter, pas envie de parler ni même de voir du monde.
C'était son anniversaire et si d'habitude elle ignorait la date, aujourd'hui ça l'emmerdait.
La date était symbolique. Elle avait 50 ans.
Elle rabattit la couette sur elle et décida de rester au fond de son lit à déprimer sur cette date fatidique la faisant basculer de l'autre côté de la barrière de l'âge et lui donnant la sensation d'être vieille.
Elle coupa le réveil et se rendormit comme une enfant refusant d'aller à l'école.***
Son téléphone bippa, ce qui la réveilla. C'était un message.
« Ça va commissaire? » c'était Pascal
Elle s'allongea sur le dos mettant ses mains sur ses yeux. Pascal. Il s'inquiétait, forcément. Il était déjà 9h30 et elle n'avait toujours pas donné de signe de vie. Elle ne répondit pas. Ce matin elle voulait disparaître dans un trou et ne jamais en sortir.
« Florence? » Encore Pascal.
Il s'inquiétait. Il s'inquiétait toujours pour elle.
Elle savait qu'il tenait à elle plus que de raison, et en tout état de cause plus qu'un adjoint.
Il la troublait. Elle pensa à lui, son regard, son sourire, ses yeux noisettes. Elle se surprit à sourire bêtement. Si elle restait au fond de son lit comme elle l'avait prévu, elle ne le verrait pas. Sauf qu'elle avait envie de le voir.
Elle repensa a l'anniversaire surprise qu'il lui avait organisé il y a maintenant 5 ans. Ça lui semblait tellement loin. Ils avaient eu une discussion plutôt personnelle ce soir là, leur première. Dans une autre vie....
Elle se mit à réfléchir. Et dans celle ci? Après tout...
Qu'est-ce qui les en empêchaient?
Elle ne savait pas trop comment il se situait maintenant par rapport à elle. Il était resté plus d'un an avec Sarah avant de rompre, mais il n'avait rien tenté de nouveau. Il faut dire qu'elle ne lui avait pas facilité les choses. Elle l'avait tenu à l'écart. Pourtant... elle vibrait quand il était là. Intégralement. Elle sentait parfois son corps être envahi de frissons, comme si des milliers de papillons se mettaient à voler à l'intérieur, demandant à sortir et à vivre.
Elle aimait le regard qu'il portait sur elle, le sourire qu'il lui réservait. Elle avait besoin de lui. D'entendre sa voix. Elle aimait lui parler, travailler avec lui, se disputer, se réconcilier. Elle avait la sensation qu'il avait toujours été la pour elle, comme s'il voulait la protéger.
Elle repensa à leurs « péripéties » comme il avait dit un jour. Ce baiser sur la terrasse. Son faux départ.
Et surtout elle pensa à ses yeux. Ce regard tellement perturbant et profond qu'il avait envers elle et qui suspendait le temps.
Elle se laissa entraîner dans ses pensées, perdant le fil du temps.Le téléphone bippa à nouveau.
« Bon anniversaire ma petite maman adorée!! Je te vois demain. » Jules. Il était bien le seul à y penser presque chaque année.Elle avait décidé. Elle allait éviter cette journée et rester au lit. Éviter le monde entier. Éviter le temps qui passe. Éviter son âge.
Elle n'avait répondu à personne. Elle se remit sous la couette et se rendormit. 50 ans. Quelle merde.
****
Elle entendit un bruit énorme qui la sortit de son sommeil. C'était au loin, quelque part. C'était de plus en plus fort. Et de plus en plus proche. Mais c'était quoi à la fin ce bruit? Elle émergea, presque étonnée d'être dans son lit. C'était la porte. Quelqu'un n'arrêtait pas de frapper à la porte. Elle entendit son prénom prononcé par une voix masculine. Cette voix qu'elle connaissait, qu'elle aimait. Pascal.
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Les péripéties.... qui mènent à tout!
FanfictionSur une base de péripéties, chaque histoire indépendante les unes des autres, mènera nos deux héros à se retrouver.