Eristia Univer Suite

Chapitre 199 : Le Passé de Madawan et Candice

Nargos, une ville plongée dans l'obscurité, était le foyer des âmes perdues, des criminels endurcis et des seigneurs de la pègre. C'était un endroit où l'humanité avait été façonnée par la survie, où la loi n'était qu'un concept relatif, dominée par les règles impitoyables de la mafia locale. La ville n'était qu'une ombre sur la carte d'Eristia, un lieu où l'obscurité régnait en maître, et où seuls les plus forts, les plus rusés, pouvaient espérer survivre.

Au cœur de ce monde impitoyable se trouvait Madawan, un homme dont le nom seul suffisait à semer la terreur. Connu comme l'assassin le plus redoutable de Nargos, Madawan était une légende vivante, sa réputation bâtie sur un sang-froid inébranlable et une efficacité mortelle. Il ne tuait pas pour le plaisir, mais chaque coup porté, chaque vie arrachée, était un pas de plus dans sa quête de vengeance. Car, sous l'apparence de l'assassin se cachait un homme brisé, cherchant à traquer les responsables du meurtre brutal de ses parents.

Nargos : La Ville de l'Ombre

Les ruelles étroites de Nargos étaient un labyrinthe de misère et de danger. Les bâtiments en ruine étaient autant de témoins silencieux de la déchéance d'une ville autrefois prospère. La corruption se glissait dans chaque recoin, tissant un réseau de trahison et de survie. Les citoyens, contraints de vivre dans ce marasme, s'étaient adaptés, devenant experts en sournoiserie, en escroquerie, et en dissimulation.

Madawan, cependant, était plus qu'un simple produit de Nargos. Il avait appris à exploiter cette ville pour ses propres fins, devenant un maître de l'ombre, un prédateur implacable dont les dagues foudroyaient sans avertissement. Mais malgré sa redoutable réputation, son véritable objectif restait caché : trouver les vrais meurtriers de ses parents et leur faire payer leur crime.

La Quête de Vengeance

Les informations que Madawan avait patiemment collectées l'avaient finalement conduit à une vérité choquante : les meurtriers de ses parents étaient des nobles corrompus d'Arcania, un bastion de richesse et de pouvoir, loin des ruelles sombres de Nargos. Ces nobles, cachés derrière leurs privilèges, se croyaient intouchables. Mais ils ignoraient que l'ombre les traquait.

Madawan se rendit dans la capitale d'Arcania, un endroit bien différent de Nargos. Là, tout semblait éclatant, brillant, mais il savait que sous cette façade de grandeur se cachait la même corruption qui gangrénait Nargos. Il traqua ses cibles une à une, éliminant les nobles corrompus avec une précision chirurgicale. Chaque assassinat le rapprochait de sa vengeance, mais aussi de quelque chose de plus sinistre qu'il n'aurait pu imaginer.

Lors de sa dernière mission, Madawan infiltra un manoir luxueux appartenant à l'un des plus influents de ces nobles corrompus. Ce qu'il découvrit dans les profondeurs de la demeure le plongea dans une horreur qu'il n'avait jamais connue. Dans une pièce cachée, il trouva des corps gisant sur le sol, leurs chairs scarifiées d'une tête d'hibou, symbole d'un culte obscur. Les membres amputés des victimes avaient été disposés en motifs étranges, leurs visages figés dans une expression de terreur éternelle.

Au centre de la pièce, un parchemin ancien reposait sur un autel, couvert d'inscriptions dans une langue que Madawan ne connaissait pas. Ces symboles mystérieux dégageaient une aura de malveillance palpable, une énergie noire qui semblait résonner avec les ténèbres mêmes du temple.

La Confrontation

Alors qu'il scrutait le parchemin, un bruit soudain alerta Madawan. Il se retourna juste à temps pour voir des gardes de la Garde Royale d'Arcania, menés par leur cheftaine, Candice. Avec son espadon à la main, elle était une vision imposante, ses cheveux roses aux mèches rouges flottant autour de son visage sévère. Elle était entourée de ses soldats, tous prêts à attaquer.

Madawan comprit instantanément qu'il avait été pris au piège. Mais ce n'était pas la première fois qu'il faisait face à la mort. Il dégaina ses dagues, se préparant à un combat inévitable.

Candice, sans un mot, s'avança, son espadon brillant dans la faible lumière de la pièce. Son aura, celle du Phénix, enveloppait son corps comme un manteau de flammes, brûlant d'une énergie intense. Madawan sentit son propre aura réagir, celle du Tigre Foudroyant, une force sauvage et indomptée, prête à déchirer tout sur son passage.

Leurs auras entrèrent en collision, créant une onde de choc qui fit trembler les murs. Candice frappa la première, son espadon s'abattant avec une force brutale. Madawan esquiva de justesse, ses mouvements rapides comme l'éclair. Leurs lames s'entrechoquèrent dans une série d'étincelles, chaque coup étant un échange mortel de force et de volonté.

« Comment oses-tu souiller Arcania avec ces rituels interdits ! » s'écria Candice, ses yeux brûlant de colère.

Madawan, son visage déformé par un sourire désinvolte, répondit entre deux parades : « Tu crois vraiment que c'est moi qui ai fait ça ? Je ne suis ici que pour tuer ces nobles corrompus. Ce carnage, ce n'est pas mon œuvre. »

Mais Candice ne le croyait pas. Pour elle, Madawan n'était qu'un assassin, un criminel, et rien de ce qu'il dirait ne pourrait changer cela. Elle accentua ses attaques, frappant avec une détermination inébranlable, tandis que Madawan continuait à esquiver, ses dagues trouvant parfois une ouverture pour riposter.

Le combat continua, chacun des deux adversaires cherchant à prendre l'ascendant. L'aura de Candice était flamboyante, éclatante, tandis que celle de Madawan était une tempête de foudre prête à éclater. Mais malgré leur apparente égalité, ils étaient tous deux des forces de la nature, des opposés qui se heurtaient avec une fureur inégalée.

Pourtant, au fond de lui, Madawan savait qu'il devait trouver un moyen de faire comprendre à Candice qu'il n'était pas l'ennemi. Ce rituel, ces cadavres, tout cela était l'œuvre de quelque chose de bien plus sombre et plus ancien que lui. Mais il savait aussi que ce n'était pas le moment de discuter. C'était une lutte pour la survie, et dans cette danse mortelle, il ne pouvait pas se permettre de baisser sa garde.

Un Destin Entrelacé

Malgré la fureur du combat, une partie de Madawan ne pouvait s'empêcher d'admirer la force et la détermination de Candice. Elle n'était pas seulement une guerrière, mais un leader, quelqu'un qui combattait avec une conviction qu'il avait rarement vue. Et quelque part, au fond de lui, il sentit que ce combat n'était pas seulement une confrontation entre deux ennemis, mais peut-être le début de quelque chose de plus grand.

Leurs lames continuèrent à s'entrechoquer, mais pour combien de temps encore ? Madawan savait que ce combat ne pouvait pas durer éternellement. Une décision devait être prise, une décision qui changerait leur destin à tous les deux, et peut-être même celui d'Eristia.