Chapitre 2

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Lou

J'ouvre les yeux. Le corps encore engourdi par mon sommeil lourd. Je tourne la tête et regarde l'heure qui s'affiche sur mon réveil : 8h40.

- Merde, je vais être en retard. Les cours commencent à neuf heures. Dis-je en prenant ma tête dans mes mains exaspérées.

Malgré le fait que je n'habite pas très loin de mon université, faut quand même que je me dépêche de me préparer si je ne veux pas être plus en retard que prévu et limité les dégâts.

Pas le temps de déjeuner. Je sors de mon lit en vitesse et m'empresse de réfléchir à comment je vais m'habiller. Après quelques minutes de réflexion, j'enfile une chemise blanche avec un pantalon noir en coupe droite qui épouse à la perfection mes courbes. J'assortie ma tenue avec un blazer noir. J'ajoute quelques accessoires. Mon regard se pose un instant sur mon index qui est entouré d'une bague. La bague que mon géniteur m'a offerte.

Pas le temps de rêvasser, je file dans la salle de bain pour me faire un bref maquillage. Un peu de gloss et je pars enfin de mon appartement. J'emporte avec moi mon sac à main et mes clés. En descendant les escaliers je regarde l'heures sur ma montre qui affiche : 9h15.

J'arrive à 9h30 devant mon université. Je ne sais pas où me diriger pour trouver ma salle de cours alors je vagabonde dans les couloirs jusqu'à trouver quelqu'un qui puisse m'aider. Par chance, je n'attends pas longtemps et croise un professeur. Il m'indique le chemin à prendre. Je le remercie et me précipite au fond du couloir.

Essoufflée, je frappe quand même à la porte et attend une réponse.

Quand la porte s'ouvre, je relève ma tête. Mes yeux sont automatiquement aimantés à la personne qui se trouve en face de moi. Je tombe de dix étages, je sens mes membres faiblirent en sentant ses yeux me détailler.

Merde ! Ma prof principale de cette année est tout simplement la femme mystérieuse que j'ai rencontrée hier.

Encore secouée par cette nouvelle plutôt frappante, j'essaye de respirer un bon coup et récupère un peu de mon safe control. En la regardant mieux je m'aperçois qu'elle est toute aussi surprise que moi mais sa surprise ne dure qu'une micro seconde et un visage autoritaire me fait maintenant face. Je ne bouge plus, je suis clouée au sol.

- Bon mademoiselle, déjà que vous êtes en retard vous n'allez pas non plus nous faire patienter en restant sur le seuil de la porte. Entrez. Dit-t-elle d'une voix autoritaire.

Je la fusillai du regard ce qui l'a fait sourire. Non mais je rêve ! Je rentre dans la classe en colère et me précipite au fond. Je sentie une présence derrière moi et me tourna pour voir de qui il s'agit. Et sans grande surprise c'est elle.

- Allez devant. Immédiatement.

J'étais abasourdi. Comment ose-t-elle me parler comme ça ?!

- Je vous demande pardon ?

- Je ne me répèterai pas, miss Jones. Dit-t-elle d'un ton si calme que ça m'en donna des frissons sur tout le corps. Mais bon sang comment connaissait-t-elle mon nom ? Je sentie une rage que je n'avais jamais ressenti prendre possession de mon être. Je m'approchai d'elle avec une allure féline, juste assez pour qu'elle puisse m'entendre.

- Non.

Je pris mes affaires et me dirigea vers la porte où j'étais y a à peine cinq minutes. Je ne lançai aucun regard en arrière. On dirait que l'année commence bien pour moi.

Je me balade dans l'école et trouve un coin où me réfugier. Je m'assoie sur le banc et observe quelques minutes l'environnement qui m'entoure.
Je cherche mes écouteurs dans mon sac. J'ai besoin d'évacuer la colère qui s'est propagée dans mon corps. Je mets le son de ma musique au maximum pour ne pas être dérangée et sort un carnet A5 avec un stylo Bic. Je pose la bille de mon stylo sur le papier lisse. Ma main droite ne fait qu'un avec le stylo. J'exprime ma créativité, je deviens enfin libre et je me sens de nouveau apaisée.

Mais ce calme ne dure pas longtemps, quelqu'un m'enlève mes écouteurs. Par réflexe je lui attrape le poignet avec force pour le maintenir dans une prise dont il ne pourra pas s'échapper.

Je fixe l'agresseur. Je relâche ma prise et ne bouge pas. C'est ma prof. Comprenant aussitôt mon erreur, je m'avance vers elle et m'excuse. Je prends son poignet dans mes paumes pour m'assurer qu'elle n'a rien. Elle doit probablement lire de la peur sur mon visage car elle met sa main libre sur la mienne pour me rassurer. Je ne m'en rends pas compte tout de suite mais je me suis éloignée d'elle. Je suis perdue. Je veux prendre la parole mais elle me devance.

- Ne vous inquiétez pas pour moi je n'ai rien. Je ne savais pas que vous aimiez dessiner. Dit-t-elle d'un air détaché mais à la fois admiratif.

- Normal. On ne se connaît pas. Lâche-je, indifférente à notre conversation.

Je ne pus m'empêcher de détailler sa tenue. Une robe vert sapin qui accentua les courbes de son corps de mannequin. C'est illégal d'être aussi ravissante avec une simple robe. Elle me sortit instantanément de mes pensées.

- Venez à 17h dans mon bureau et aucun retard ne sera toléré cette fois-ci, Jones. Elle tourna les talons et fit demi-tours.
Une nouvelle fois, je me retrouvai seule.

Quelques heures plus tard.

C'est enfin la pause de midi. J'ai séché tous les cours du matin et je ne sais même pas quels cours j'ai cet après-midi car je n'ai pas mon emploi du temps et je dois attendre dix-sept heures pour l'avoir.

Je sentie mon ventre gargouiller de faim. Alors je partie à la recherche d'un restaurant sympa dans lequel je pourrai être tranquille et ne pas être dérangée comme tout à l'heure.

Après quelques minutes de marche je trouve enfin un restaurant. Je m'installe en terrasse pour profiter des derniers rayons de soleil avant l'automne.

Un serveur s'approche de moi pour prendre ma commande. En attendant ma commande, je ressors mon carnet. Je retrouve la page où j'ai griffonner l'esquisse. Quelque chose cloche. J'ai dessiné des yeux mais j'ai l'impression de les connaitre vraiment. Pile au moment où je relève la tête je croise ces yeux, les mêmes que sur mon dessin. Sentant le rouge me monter aux joues, je ferme précipitamment mon carnet.

- Je vous manquez tellement que vous me suivez jusqu'ici Madame... ? Mais pourquoi ai-je dit ça. Me voilà encore plus honteuse qu'au départ.

- Scott. Madame Scott. Lance-t-elle comme si elle ne voulait pas être là et encore moins avec moi.

- Très bien Madame Scott, est ce que vous auriez la gentillesse de m'indiquer mes cours pour l'après-midi. S'il vous plait ?

On dirait que c'était la question à ne pas poser. Son regard venait de s'illuminer d'une lueur dont je n'arrivais pas à déterminer si elle était malsaine ou joueuse.

- Vous commencez à 14h et vous finissez à 17h.

- Ok, j'ai cours avec qui ?

- Avec moi. On dirait qu'on ne va se lâcher Jones. Balance-t-elle d'une voix chaude et pleins d'amertume.

C'est trop pour moi, je range mon carnet dans mon sac et part en furie. Cette fois-ci, c'est elle qui se retrouve seule.

The loving boxerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant