༒°•°•【 𝐏𝐡𝐲𝐬𝐢𝐜𝐚𝐥 𝐄𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 】°•°•

Chapitre 66 : Rainfall kiss

La pluie battant contre le sol assourdissait tout les autres bruits alentour. Même en dehors de la sonorisation, elle formait un somptueux rideau qui barrait le passage entre ce qui passait à l'intérieur et à l'extérieur. Une barrière invisible, peut-être une porte vers un coin paradisiaque bien loin de la réalité. Bien loin du monde où ils étaient deux personnes dont leur différent les éloignait, bien loin du Minho très timide, réservé ou du Chan rancunier.

Comme si au fond d'eux, ils s'étaient accordé le droit de se laisser aller, pécher peut-être ? Si l'on reprenait les mots du noiraud. Car ils étaient persuadés qu'une fois sortis de là, la pluie irait leur laver de toute perfidie, et emporter loin toute leur insécurité.

Minho sentit des picotements remontés le long de ses jambes, mais loin de remonter tout son corps, il s'arrêta au niveau de son bassin, créant un brouillard d'émotions et d'hormones en ébullition.

Les lèvres de Chan avaient un effet analgésique sur les siennes, il sentait le feu lui ravager la peau. Ce même feu qu'il avait senti brûler sur sa bouche des jours et des jours après. La brûlure persistait même jusqu'à présent au moindre souvenir. Si Icare s'était brûlé les ailes en s'approchant du soleil, alors lui venait de se priver de ses deux croissants de chair, car ils venaient de les coller au puissant astre solaire.

Chan lui rendit son baiser, d'une délicatesse infinie, il avait peur de bouger et le brusquer, de le toucher et de le voir s'évaporer. La seule optique qu'il pouvait envisager était de ne pas bouger, mais comment faire quand chaque atome de son corps hurlait la célébration d'une joie immense. La joie de voir son obsession de ces derniers mois finalement lui tomber dans les bras. Quand même il avait cru devoir abandonner cette fois-ci.

Le gloss de Hyunjin s'étale sur les lèvres à son tour, donnant à leur échange le goût et la fluidité des baies.
Un baiser chaste, telle était sa définition. Parce qu'importe la passion qu'éprouvait Minho, il ne pourrait jamais la voir consumer son amant. Il préférait la laisser le consumer, dans un ultime acte de pure dévotion.

- Wah...souffle Chan lorsqu'il se détache enfin de lui. Mais loin de lui l'idée de le laisser s'éloigner, il l'attrape par la nuque pour laisser son front coller au sien. Les bouts de leur nez venaient se toucher avec toute la finesse de leur amour et Minho préférait garder les yeux bas.

Les yeux bas parce qu'il n'était pas prêt à affronter le regard chargé de questionnement de hyung. Il ne voulait pas être questionné, il voulait juste qu'il le pose sur une surface moelleuse et qu'il lui montre à quel point il était aimé. Mais cela était bien trop beau pour être vrai, alors dans une mélancolie submergeante, une unique larme roule de son œil droit.
Une larme qui, pourtant, tombe comme une goutte d'acide brûlante sur son épiderme.

- Hey...hey. Il essuie d'un revers de la main le sillon qu'elle avait créé sur son passage.

- Tu es mesquin. Murmure Minho, d'une voix cassée. Tu es vraiment très mesquin...

Ses lèvres tremblent légèrement, fébrile et Chan passe son pouce sur celles-ci, appréciant la tendresse et le confort sensoriel que ça lui procurait.
Il le guide vers une position assise sur les marches du pavillon, heureusement protéger de la pluie par la toiture prolongée.
À nouveau, il passe sa main sur sa joue cherchant désespérément à croiser son regard.

- Mesquin ?

- Oui. Insiste le noiraud, retenant un soubresaut dans sa poitrine. Tu sais très bien que je ne peux me confier à personne que toi, je n'ai personne à qui me confier à part toi, tu le sais bien...et toi, t-tout ce que tu trouves à faire c'est me faire la gueule.

Chan avale péniblement sa salive, la culpabilité remontant le long de sa gorge.

- Je suis désolé, Minho.