Chapitre 1 : Mathilde

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Un son strident fait bondir Mathilde. Elle jette un œil à son téléphone qui continue de jouer les quelques notes agressives qui la tirent du lit chaque matin. « Noooon, 7h30 déjà ! », murmure-t-elle en repoussant ses draps.

Mathilde s'étire, ferme les yeux quelques secondes, se demandant si elle ne ferait pas mieux de repousser une nouvelle fois le réveil pour gagner quelques précieuses minutes de sommeil.

« Pas le choix, c'est le cours de Duval ce matin, si j'arrive encore en retard il va me mettre la misère devant tout le monde comme il l'a fait à Léa la dernière fois » souffle-t-elle en s'extirpant de la chaleur des draps. La jeune femme fait quelques pas en direction de la salle de bain de sa petite chambre universitaire et jette un oeil au miroir. La jolie brune qui lui fait face a les cheveux qui partent dans tous les sens et des marques de draps sur le visage. Elle sourit légèrement à son reflet « T'es pas mal, même au saut du lit !»

Mathilde laisse tomber ses habits au sol dans un froissement de tissus. Elle rentre dans la douche et entame une bataille perdue d'avance avec le mitigeur hors d'âge. « Mais non ! Pas ce matin ! Pas la douche froide s'teuplait !». Mathilde abandonne au bout de quelques secondes, trop habituée à ce que la douche gagne à ce petit jeu matinale. Elle se lave rapidement, attrape une serviette et sort de la cabine minuscule, tremblante et grelotante. « Brrrrr ! Qu'est ce qu'ils attendent pour réparer le chauffe eau sérieux ! Je sais qu'on paye pas cher et que ça doit être la plus vieille résidence universitaire de France mais sérieux quoi ! ». Mathilde se frotte frénétiquement avec sa serviette pour faire disparaitre la chair de poule. « Un jour, quand j'aurais mon diplôme, je gagnerai plein de thunes et je passerai une heure sous une douche chaude tous les matins ! » S'exclame Mathilde en claquant des dents, adressant un clin d'oeil à son reflet dans le miroir.

Elle fini par se débarrasser de la serviette, révélant son corps mince et athlétique. « Ca a du bon de pas pouvoir se faire de resto ! Regarde toi ma grande, un vrai canon sans avoir besoin de faire de sport ! ». Elle choisit un ensemble de sous vêtements blancs en coton et enferme sa jolie poitrine dans un soutien gorge légèrement trop petit. « Il va falloir arrêter de grossir les deux là, avec la tête de mon compte en banque, je pourrais jamais vous offrir un nouveau soutif avant un sacré bail ! ». Mathilde fouille quelques instants dans le petit placard délabré qui lui sert de dressing et en sort un jean délavé, un débardeur blanc et un pull en laine. Elle s'habille rapidement, attrape son sac de cours et sort de sa chambre.

Quelques instants plus tard, elle pousse la porte de la résidence universitaire et est accueillie par un souffle glacial qui lui fouette le visage. En remontant son écharpe en laine autour de son cou, elle s'aventure dans les rues humides et grises de Nantes. Elle marche d'un pas rapide, son sac de cours battant contre sa hanche, essayant tant bien que mal de se réchauffer les mains en soufflant sur ses doigts gelés. Les arbres dénudés et le brouillard matinal ajoutent une touche de morosité à cette journée d'hiver qui commence à peine.

Alors qu'elle arrive devant l'amphithéâtre qui accueille le cours de M. Duval ce matin là, Mathilde aperçoit Léa, sa meilleure amie, qui arrive nonchalamment du coin opposé. Si Mathilde peut remonter le flot des étudiants mal réveillés sans qu'aucun garçon ne se retourne sur elle, ce n'est pas le cas de Léa. Léa est grande, élancée, avec de longs cheveux blonds platine qui tombent en boucles savamment désordonnées autour de son visage pâle et angélique. Elle a des yeux bleus perçants et un sourire éclatant, comme un spot de lumière dans cette grisaille. Elle porte un manteau camel ceinturé à la taille, qui met en valeur sa silhouette de mannequin. Léa, comme à son habitude, ne semble pas être touchée par le froid. Elle est vêtue d'un simple pull col V noir qui laisse entrevoir des dessous en dentelle noir, une jupe en cuir qui s'arrête juste au-dessus du genou, et des bottines à talons qu'on entend claquer distinctement sur le trottoir pavé. Elle avance d'un pas assuré, ses hanches se balançant naturellement dans un mouvement hypnotique.

Mathilde : Etudiante et Sugar BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant