strange guy [djilsime]

6

Le reste de la nuit se passe plutôt tranquillement. Je n'ai pas revu Sidjil après notre « embrouille » de tout à l'heure et j'suis actuellement dans le bus en direction de mon appart. Bon, lui aussi il m'a soulé mais j'ai besoin de parler donc je branche mes écouteurs et appelle Matthis.

«-Allô? C'est qui? La voix endormie de Matthis me fait doucement rire. Je m'en veux un peu de le réveiller mais d'un autre côté j'en ai rien à battre.

-Ta mère.

-Non ma mère c'est pas une pute.

-Bon, je raccroche. Enculé.

-Nooon Maxouuu, je rigolais c'est bon. Eh mais du coup ça s'est bien passé avec le gars tout à tout à l'heure?

-Il s'appelle Sidjil, et non. Ce gros con il arrêtait pas d'me faire chier même après que tu sois parti, du coup j'lui ai tourné le dos jusqu'à ce qu'il se casse.

-P'tite chiffe molle va.

-Mais t'as vu comment il me parlait? Il a cru qu'on était entrain de baiser putain. Et puis MÊME si c'était le cas, t'as entendu ses remarques?! J'crois qu'il est homophobe. Quel enculé putain.

-... Il reste silencieux.

-Allô, ma couille? T'es là?

-Ouais.

-Pourquoi tu parles pas?

-J'écoute. J'attend que tu réalises en fait.

-Réaliser quoi? J'arrive à mon arrêt et me met à marcher en direction de mon appart qui se trouve seulement à deux minutes de l'arrêt.

-Bah ton pote là, Sijil-

-Sidjil.

-Ouais Sidjil, bah j'crois qu'il était juste jaloux en fait.

Je m'arrête devant la porte de mon immeuble, étonné par ce qu'il venait de dire. Il raconte quoi encore?

-Jaloux de quoi frère?

-Bah wesh attends, t'as vu comment il me regardait mal quand il croyait qu'on sortait ensemble? 'Fin quand il croyait qu'on baisait. Berk.

-Mais c'est toi berk sale merde, et puis tu veux qu'il soit jaloux pour quelle raison même? Le gars il peut même pas m'voir en photo et là tu m'dis qu'il me kiff?

-C'est sorti d'ta bouche pas de la mienne mon reuf.

-Nan mais sois sérieux Matthis, le gars il peut pas m'saquer. Déjà on se connaît depuis genre une semaine et en plus il m'aboie dessus dès qu'il en a l'occasion.

-Bah ok crois c'que tu veux, moi j'te disais ça comme ça. Bref ma vida loca tu fais quoi là?

-Ouais ouais. J'viens de rentrer mais j'crois que j'vais devoir ressortir pour acheter les croquettes de Claudine, elle a fini ses dernières hier soir quand ma mère l'a déposée chez moi et j'viens de voir qu'elle a plus de bouffe.

-Mec j'arrive pas à croire que t'aies donné le nom d'ma mère au chien de ta mère...

-Bah quoi? Ça lui va bien c'est pas de ma faute, en plus ma mère a kiffé le nom. Je caresse doucement la petite Claudine qui dort sur le canapé. Elle est rarement chez moi mais elle me coûte tellement cher cette petite michto.