Chapitre 1 : Aïda

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Je m'en fous. Voilà, c'est dit. Je me fous de tout, de toi qui lit, de ce que tu penses, de ce que la société attend de moi.

Pourquoi devrais-je me plier aux règles ? Pourquoi faudrait-il toujours chercher à plaire, à se conformer, à respecter des normes qui ne m'intéressent même pas ?

Si tu me lis en pensant que je vais chercher à te séduire avec des mots doux, des réflexions sages et bien pesées, laisse-moi te décevoir tout de suite. Je ne suis pas là pour ça. Je m'appelle Aïda.

Et j'ai bien l'intention de t'exaspérer. Si tu veux me juger, fais-toi plaisir, ça ne m'atteindra pas. Je ne vis pas pour plaire, je vis pour moi.

Les relations ? Ça va, ça vient. Je change de copain comme je change de chaussures, et franchement, ça me va très bien comme ça. Peut-être que toi, tu te caches derrière des principes, des valeurs, des idéaux. Moi, je préfère m'assumer, sans fioritures ni hypocrisie. Je n'ai pas besoin de jouer à la petite fille modèle pour me sentir légitime.

Ah, et si tu penses que c'est une phase, que je fais ça pour attirer l'attention, que je suis une de ces filles qui cache sa souffrance derrière une attitude rebelle… laisse-moi te couper dans ton élan.

Non. Je suis exactement comme je me présente. Pas de blessures cachées, pas de secrets à découvrir. Je ne fais pas semblant d'être dure parce que j'ai mal. J'ai juste décidé de ne pas me laisser emmerder par les attentes des autres. Ce que je fais de ma vie ne regarde que moi. Point.

Tu veux savoir pourquoi je ne garde jamais un copain bien longtemps ? Parce que j'en ai rien à foutre de ce que le monde attend d'une fille comme moi.

Pourquoi devrais-je jouer le rôle de la petite amie modèle, fidèle, qui rêve de mariage et d'enfants ?

Qui a décidé que c'était le but ultime ? Moi, je veux l'intensité, je veux les flammes, les moments où tout explose. Et après ?

Après, on passe à autre chose. Pourquoi se mentir et s'accrocher à des illusions ? L'éternité, c'est pour les naïfs. Moi, je préfère la vérité crue.

Et la vérité, c'est que j'aime ma liberté plus que tout. Oui, c'est ça. Mon indépendance, c'est mon trésor. Tout le reste n'est que bonus. Mais je sais, la société adore juger. Surtout quand tu es une femme qui refuse de suivre les règles. Ça te dérange que je ne sois pas "comme les autres" ?

Désolée, mais pas vraiment. C'est toujours la même chose : dès que tu ne joues pas le rôle qu'on t'a assigné, on te regarde de travers, on te critique. "Elle n'a pas d'amis", "Elle change de copain tout le temps", "Elle n'a aucune morale". Bla, bla, bla.

Ça me passe au-dessus. Si seulement vous saviez à quel point vos jugements me laissent indifférente.

Je me fous des bonnes mœurs, je me fous des apparences, et je me fous de la société qui veut nous enfermer dans des boîtes.

Mes règles ? Celles que je me fixe à moi-même. Et les autres peuvent bien aller se faire voir.

Maintenant, parlons de ce truc dont personne ne sait rien. Parce qu’en plus d’être libre, d’être moi-même sans complexe, je suis malade. Pas un rhume, pas une petite grippe qui passe en deux jours. Non, une maladie qui me bouffe de l’intérieur. Mais est-ce que je vais en parler ? Non. Parce que ça ne regarde personne.

Chacun de nous porte en lui une part d'ombre, une douleur cachée, un secret qu'on garde jalousement.

Alors pourquoi devrais-je étaler le mien ? Je pourrais vous dire que c’est mon secret, ou alors que ça ne l’est pas vraiment. De toute façon, vous allez me juger quoi qu’il arrive. C’est comme ça que fonctionne le monde : on juge d’abord, on essaye de comprendre ensuite, et encore… seulement si ça nous arrange.

Et si tu penses que cette maladie est une excuse pour expliquer mon comportement, là encore, tu te trompes. C’est facile de jouer les victimes, de s’apitoyer sur son sort et d’attirer la compassion des autres. Mais la compassion, je la méprise.

Ce n’est rien d’autre que de la condescendance déguisée. Je n’ai pas besoin de ta pitié. Garde-la pour toi. Ce n’est pas parce que je suis malade que je vais changer quoi que ce soit dans ma vie.

Je vis comme je veux, avec ou sans cette maladie. Ça fait partie de moi, oui, mais ça ne me définit pas.

En fait, ce qui m’énerve le plus, c’est cette manie qu’ont les gens de vouloir tout expliquer. Comme si chaque action devait avoir une raison cachée, un traumatisme à l’origine. Mais non. Ce que vous voyez, c’est juste moi. Purement et simplement. Je vis à ma façon, et si ça te dérange, tant pis pour toi.

Je ne vais pas m’adapter à ta vision étriquée du monde.

Tu sais, on dit souvent que je suis "insensible". Que je ne ressens rien. C’est faux. Je ressens tout, mais je choisis quoi montrer. C’est ma façon à moi de garder le contrôle. Et ça, personne ne pourra me l’enlever.

Je ne suis pas là pour plaire, ni pour me conformer à ce qu’on attend d’une fille comme moi. J’ai choisi ma voie, et je la suis. Si tu n’aimes pas ça, ce n’est pas mon problème.

Et tu sais quoi ? C’est plutôt drôle, en fait. Voir les gens essayer de comprendre, de décortiquer, de critiquer. Comme s’ils allaient trouver une faille, une raison pour expliquer pourquoi je suis comme ça. Mais il n’y a rien à comprendre. Ce que tu vois, c’est exactement ce que je suis. Pas de masque, pas de fausse personnalité. Moi, je vis ma vie, sans filtre, sans compromis.

Alors, si tu pensais que j’allais te donner des réponses, te livrer des explications sur ma façon d’être, désolée, mais tu t’es trompé. Je n’ai rien à justifier. Je vis comme je l’entends. Et si ça te dérange, eh bien… c’est tant pis pour toi.

Tu veux connaître mon secret,  bah t'as qu'à lire mon histoire.

A suivre.....

LE SECRET DE AÏDA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant