Chapitre 3 : L'engrenage du chantage

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Je vais te dire une chose : dans cette vie, tout le monde a un prix.

La plupart des gens sont trop stupides pour s’en rendre compte, trop occupés à faire semblant de respecter les règles. Mais moi, je joue avec celles-ci, je les façonne, je les brise.

Et aujourd'hui encore, c'est Monsieur Diop qui va apprendre à quel point ce jeu peut être cruel.

J’ai déjà semé les graines. Monsieur Diop, si rigide dans ses principes, si plein de lui-même avec ses airs d’homme vertueux, commence à flancher. Il est fasciné par moi, même s’il ne l’admettra jamais.

Je le vois dans ses yeux, dans ses gestes. Quand je m’approche un peu trop, quand je frôle sa main par « accident », il se tend. Il pense pouvoir résister, mais il ne sait pas encore à quel point il est déjà prisonnier.

Aujourd’hui, je passe à l’étape suivante. Le piège se referme.

C’est après l’un de ses cours que je l’attends. Je sais qu’il reste souvent tard dans la salle, corrigeant des copies, ruminant dans son coin. C’est là que je vais frapper. J’entre sans frapper, sans cérémonie. Après tout, pourquoi me gêner ? Je me fous des convenances.

— Mademoiselle Aïda, qu’est-ce que vous faites encore ici ? C’est… c’est tard, balbutie-t-il.

— Oh, Monsieur Diop, je voulais simplement discuter de ce dernier passage de Proust que nous avons étudié, dis-je, avec un sourire en coin.

Je m’approche, mes gestes lents et calculés. Je sais exactement ce que je fais. Il est nerveux, et ça se voit. Il feint de s’intéresser aux papiers devant lui, mais son attention est ailleurs. Sur moi. C’est comme un animal pris au piège, il sait qu’il ne pourra pas s’échapper, mais il fait encore semblant de chercher une issue.

Je me penche un peu, encore une fois, pour regarder ce qu'il fait. Mon bras frôle légèrement son épaule. Je l’entends respirer plus fort. Il essaie de garder son calme, mais je peux sentir qu'il perd pied.

— Aïda, je pense qu’il serait plus approprié de parler de tout cela en classe, dit-il en essayant de reprendre le contrôle.

— Oh, mais je pense que ce serait plus agréable de discuter ici, loin des autres, non ? ajoutai-je, mon sourire devenant plus prononcé.

Il essaie encore de me repousser. Pauvre idiot, il ne comprend pas que c’est déjà trop tard. Je me suis rapprochée de lui, à peine un souffle entre nos deux corps.

— Monsieur Diop, vous semblez tendu. Est-ce que je vous mets mal à l’aise ?

Il lève les yeux vers moi, son regard vacille. J’appuie mon regard sur lui, mes lèvres s’étirent en un sourire plein de sous-entendus.

— Aïda, je ne pense pas que... c’est… approprié.

— Approprié ? Qui décide de ce qui est approprié, Monsieur Diop ? La société ? Vous ? Moi, je me fous de tout ça.

Je laisse mes doigts glisser légèrement sur son bras, un contact léger mais suffisant pour le désarmer.

— Vous pensez vraiment pouvoir me résister, Monsieur Diop ? murmurai-je. Vous faites comme si vous étiez au-dessus de tout ça, mais je sais bien que ce n’est pas le cas.

Son silence en dit long. Il est déjà piégé, mais il refuse de l’admettre. Pourtant, son regard le trahit. Il me veut. Mais il est trop lâche pour se l'avouer.

Je décide alors de donner un coup de pouce à la situation.

— Vous savez quoi ? continuai-je en m'éloignant légèrement, jouant la carte de l’indifférence. Je pourrais vous rendre la vie beaucoup plus simple. Vous n'avez pas à lutter contre ce que vous ressentez.

Il ne répond toujours pas. Il sait que je dis la vérité, mais il a trop de fierté pour l'admettre. Cela ne fait rien. Je vais pousser encore plus loin.

— Écoutez, Monsieur Diop, vous et moi savons que ce n'est pas qu'une question d'attirance, dis-je en m’asseyant sur son bureau, croisant mes jambes. Vous êtes frustré. Vous passez vos journées à jouer au professeur modèle, mais à l’intérieur… à l’intérieur, vous êtes comme les autres.

— Vous vous trompez, Aïda, dit-il, presque en chuchotant. Ce que vous faites est… c’est inacceptable.

Je ricane. Inacceptable ? Quelle blague.

— Ce qui est inacceptable, Monsieur Diop, c'est que vous continuez à jouer les héros alors que vous êtes comme tout le monde. Peut-être même pire. Vous prétendez être un modèle, mais au fond, vous n’êtes qu’un lâche. Un coureur de jupons qui se cache derrière ses livres.

Il me regarde, choqué. La vérité lui fait mal. Il sait que j'ai raison. Mais ce n'est que le début.

Je me lève et me rapproche à nouveau, mes lèvres à quelques centimètres de son oreille.

— Je vais vous dire une chose, Monsieur Diop. Ce que je veux, je l’obtiens toujours. Et vous, vous allez céder.

Il essaie de se redresser, mais je le stoppe d’un geste brusque, mettant ma main sur sa poitrine.

— Vous savez pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas me résister. Parce que je vous contrôle déjà.

Puis, je recule brusquement, laissant un vide soudain entre nous. Il semble perturbé, perdu. Il essaie de reprendre contenance, mais je sais que c’est fini pour lui.

— On se reverra bientôt, dis-je en lui lançant un dernier regard plein de promesses.

Les jours suivants, mon plan avance sans accroc. Chaque jour, je m’assure de le pousser un peu plus. Des mots doux glissés à l’oreille, des frôlements "accidentels", des discussions privées dans des endroits où personne ne peut nous voir. Petit à petit, je l’amène là où je veux.

Et un soir, il cède enfin. Dans une salle vide après les cours, la tension est trop forte, il se laisse emporter. Nous nous embrassons. Mais ce n'est que le début de sa descente aux enfers. J'ai tout prévu.

Mon téléphone est placé dans un angle discret, enregistrant chaque geste, chaque mot, chaque contact.

Je souris intérieurement. L’étau se resserre.

Quelques jours plus tard, je le convoque dans un café discret, loin des regards indiscrets. Il arrive, nerveux. Il sait qu’il est en danger, mais il ne connaît pas encore l’étendue de ce que j’ai en main.

Je pose mon téléphone sur la table, calmement. Il regarde l’appareil, puis moi.

— C’est quoi ça ? demande-t-il d’une voix tremblante.

Je souris, un sourire cruel.

— C’est nous. Ou plutôt… c’est toi, Monsieur Diop. Toi qui détruis ta carrière en quelques minutes. Des vidéos compromettantes. Tu me touches, tu me regardes comme si tu allais me dévorer. Ça te plaît de voir ça ?

Il pâlit.

— Aïda… tu ne peux pas faire ça.

Je ricane à nouveau.

— Je peux tout faire. Et je vais te dire ce que tu vas faire si tu veux garder ton poste. Tu vas rester tranquille, jouer le jeu, et faire profil bas. Sinon… tout le monde verra ce que j'ai vu.

Je le regarde s’effondrer devant moi. C'est jouissif.

Je suis Aïda. Je me fous de tout. Et je gagne toujours.

A suivre...

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10, 2024 ⏰

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