Prologue

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Thomas Fuller a dit :
"Les amis sont les étoiles
qui illuminent notre ciel
lorsque tout semble sombre."














En larmes, je fuis mon cauchemar, courant à perdre haleine à la sortie du lycée. Dans le froid mordant, j'allume une cigarette, la flamme vacillante un écho fragile à ma détresse. Ma veste oubliée, je n'y pense plus, étouffant sous le poids de l'angoisse qui m'enserre.

Je veux partir loin. Loin de tout. Loin de lui. Pour toujours.

Je poursuis mon chemin, chaque pas empreint d'une douleur qui traverse tout mon être, bien que mon corps soit "intact". Mes jambes peinent à porter le fardeau de mon âme, et mon cœur se fait lourd. Les sanglots m'accompagnent jusqu'à l'orée de la forêt, ce sanctuaire où je trouve enfin un semblant de paix.

Je trébuche, mais cette fois-ci, il m'est impossible de me relever. Ce n'est pas la première journée, et elle est loin d'être la dernière, mais aujourd'hui, je suis à bout. Je suis épuisé par ces journées interminables. Par ces minutes qui semblent s'étirer à l'infini. Par ces instants lourds de désespoir. Par mes cris qui ne sont jamais entendus.

Je sors une bière de mon sac et commence à la boire, cherchant à noyer mes pensées, assis par terre en plein milieu de la forêt. Mon âme est si profondément souillée. Après avoir vidé la bouteille, je la jette avec une rage sourde, la laissant éclater en mille morceaux, éparpillant les éclats de verre sur le sol, comme les fragments épars de mon cœur brisé.

J'en récupère un morceau entre mes doigts, ne quittant pas des yeux ce bout de verre tranchant qui m'attire irrésistiblement. Je bascule en arrière, maintenant allongé sur le dos parmi les feuilles qui tapissent le sol de la forêt. Je rapproche ma main, où repose le morceau de verre, de mon bras opposé et commence à appuyer. Le verre tranche peu à peu ma peau, et à mesure que j'appuie plus fort, le sang commence à ruisseler sur mon bras. Pourtant, je ne ressens rien. Seules mes larmes coulent silencieusement. Engourdi par la douleur de mon âme, mon corps n'est plus qu'une coquille vide.

Une voix brise le silence comme un éclat.

— Tu es morte ?

Je sursaute violemment, lâchant le bout de verre qui tombe au sol dans un tintement léger.
Quand je me tourne, il est là. Blond presque doré, ses cheveux captent la lumière comme un reflet de l'aube, mais ce sont ses yeux qui m'arrêtent : d'un bleu pâle, si clair qu'ils semblent avoir absorbé toutes les larmes du monde. Ils brillent d'une douleur silencieuse, un miroir inattendu de la mienne.

Il reste immobile, comme s'il avait peur que je m'effondre sous son regard. Puis, doucement, il s'assoit à mes côtés, son visage à moitié éclairé par la lumière vacillante des arbres.

— Ton bras... murmure-t-il en sortant un mouchoir de sa poche.

Ses gestes sont délicats, presque hésitants, comme s'il touchait une plaie invisible. Je devrais reculer, mais quelque chose en lui désarme ma méfiance. Peut-être parce qu'il porte ses blessures aussi clairement que moi.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je me baladais. Et toi ?

Je baisse les yeux.

— Je fuyais...

Il ne répond rien, comme s'il était capable de me comprendre. Nous restons là, en silence, et cet instant devient apaisant, comme si nous étions reliés par un lien invisible. Nos esprits se comprennent sans avoir besoin de paroles. Nous ne nous connaissons pas, mais dans cette communion silencieuse, nous partageons nos larmes, unissant nos souffrances de manière intangible.

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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