Ch. 5 : Capitaine Jack

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« Tu as toujours su que, pour nous, la liberté est plus forte que l'amour. Et je dois en finir avec lui si je veux pouvoir être libre. Il a déjà essayé de me faire tuer. »

Jack se rapproche encore plus de moi. Je me blottis dans ces bras, sa chaleur m'avait manqué. Il laisse glisser ses mains le long de mon corps. Mes lèvres se rapprochent des siennes, ce baiser est tendre. Mon corps s'enflamme de désir à son contact, j'ouvre ma bouche pour venir avec ma langue chercher la sienne pour un baiser plus fougueux.

Jack me soulève comme une plume et me porte à sa couchette. Il me pose délicatement dessus. Il défait ma ceinture, retire mon pantalon, ensuite ma chemise bouton après bouton. Il laisse ma chemise ouverte, vient à côté de moi sur le lit. Ses doigts parcourent mon corps, ils glissent sur mes cicatrices, il m'observe pour voir s'il y en a de nouvelles. Ces doigts me font frissonner.

Ses mains deviennent plus sensuelles, ma respiration est plus courte. Nous nous embrassons de nouveau et, dans la fougue de nos désirs, nous faisons l'amour comme si c'était la première fois.

Aux premières lueurs du soleil, Jack est remonté sur le pont. C'est le seul homme que j'ai aimé. Je reste dans la couchette et remonte la couverture sur moi. C'est lui qui m'avait retrouvée inconsciente et blessée sur le ponton du village de pêcheurs. Il m'avait soignée. Ces souvenirs douloureux me reviennent à l'esprit.

Souvenirs 

Avec mon maître, nous avons quitté le village pour rejoindre les terres de Limbregārd. J'avais récupéré nos chevaux et des vivres. On avait repris la route tout de suite sans un seul mot dans la chaleur étouffante de cette journée d'été.

Durant les semaines de trajet, nous évitions les villages, on coupait à travers champs et forêts. Nous faisions halte chaque soir dans de petits temples tenus par les ombres. Il y avait toujours deux chambres de prêtes avec de quoi se rafraîchir et se changer.

Les ombres ne parlaient qu'à mon maître. J'avais bien essayé de comprendre leur langue, mais c'était impossible. Comme nous ne restions qu'une nuit, je ne pouvais pas me lier d'amitié avec qui que ce soit, d'ailleurs ils m'évitaient le plus possible.

J'ignorais que le mal avait envahi ce pays, mon maître me cachait la vérité. Il m'entraînait vers de sombres desseins. Ces ombres n'étaient pas les mêmes qu'El-Erine. Il me racontait sa version des faits d'armes et de magie, je le croyais.

Car entre la lumière et les ténèbres, la frontière est fine. Pour l'instant, j'étais du bon côté, mon esprit était pur, mais il me manipulait pour que je devienne une ombre maléfique.

Le chemin que le Vieux m'avait montré n'avait pas le même visage, mes souvenirs étaient flous. Comme j'étais heureuse d'être sortie de la misère, je n'avais pas vu qu'il me mentait. Je ne l'avais pas ressenti.

Après deux mois, nous sommes arrivés sur les terres de Limbregārd. L'énergie y était puissante et les vibrations me donnaient mal au cœur, pourtant, c'était le cœur de la magie.

Mon maître m'avait dit que cela passerait avec le temps. Pauvre de moi… Durant les trois années qui ont suivi, je devenais toujours plus forte, mais chaque nuit, j'étais malade.

J'avais appris à lire les vieux grimoires de magie ainsi que plusieurs langues que je parlais couramment. Les écrits et l'écriture n'avaient plus de secrets pour moi. 

Chaque jour avait son rituel : dès les premières lumières du jour, combats, magie, endurance, repas et méditation. Je devais méditer seule dans ma chambre. J'étais toujours tournée vers la lumière et cela contre-carrait les plans de mon maître.

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