La vérité c'est que j'y crois encore, à cet amour pur et véritable qui n'effleurerait pas l'esprit d'un rationnel. La vérité c'est que je préfère les mots doux et les fleurs aux avances et aux leurres. Je suis cette fille qui attend, appuyée contre le rebord de sa fenêtre, qu'un prince vienne la chercher sur une charrette volante pour m'emmener loin de ces mensonges qui appartiennent pourtant à la vérité.
La vérité c'est que mon corps entier sert de dévidoir aux mauvaises personnes, je pensais avoir droit à ce que l'on remplisse mon ventre de ces merveilleux papillons dont on m'a promis lorsque j'étais petite, mais on m'a rempli d'espoirs amers sans fin. On m'a promis un homme brave, capable de braver ma poitrine afin de voler mon cœur pour m'offrir le sien à sa place ; si seulement j'avais su qu'ils m'arracheraient mon utérus sans rien me donner en retour.
La vérité c'est que je suis cette tendre brebis que l'on aime pour sa pureté, mais une fois arrachée on ne m'aime plus ; ce n'est plus si intéressant de démembrer un jouet dors et déjà cassé.
Mais où est donc passée cette valse ? Cette jolie robe dont son seul attrait serait sa capacité à flotter lorsque l'on me ferait tourner ? Moi je voulais tourner, mais malheureusement pas dans ce sens. On m'a forcé à regarder l'avenir en face, ils ont brûlé ma rétine, ils ont brûlé ma vision de ce que l'on appelle l'amour.
Des fois j'espère tomber de cette fenêtre sur laquelle je me penche pour rêver, peut être que la chute aurait libéré ces papillons de soulagement dans mon ventre et que je ne serais enfin plus consciente de la douleur de ce monde trop vrai pour être beau.
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Libérez les papillons
PoetryLa vision de l'amour d'une jeune fille de 15 ans dans une société paumée.