Jeux de pouvoir- tome 1

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮𝟭. Réveil brutal

Je cligne des yeux, encore engourdie. Je me redresse lentement, sentant l'eau dégouliner de mes cheveux.

— Ne me touche pas, dis-je d'une voix aussi froide que mon corps.

Il ne réagit pas à mon ordre. Au lieu de ça, il saisit mon bras avec une poigne ferme, me traînant avec force. La douleur me fait grimacer.

— Arrête, lâche-moi !

Il ignore mes protestations, me tirant à travers la forêt sombre, l'humidité sur ma peau ne faisant qu'accentuer mon agitation. J'essaie de me débattre, mais mes forces m'ont abandonnées.

— Arrête de gesticuler, dit-il d'un ton glacial, sa voix ne laissant aucune place à la discussion.

Chaque pas me rapproche de l'inconnu. Il m'amène vers une porte en métal, l'entrée d'une salle dont je devine l'horreur.

— On va où ? Lâche-moi !

Il ouvre la porte avec un grincement sinistre et me pousse à l'intérieur. La lumière crue révèle un espace austère, des outils de torture accrochés aux murs, des chaînes suspendues au plafond. Mon cœur s'emballe, mais je reste imperturbable.

— Tu comptes vraiment me torturer ?

Il relâche enfin son emprise, mais je sens le piège se refermer. Instinctivement, je recule, cherchant désespérément une issue. La porte claque derrière moi, un bruit sec qui résonne comme une sentence.

— Puisque tu refuses de coopérer, je vais t'y forcer, dit-il, un sadisme palpable dans sa voix.

— Coopérer à quoi ? Je ne sais même pas qui tu es ! On s'est vus qu'une seule fois !

Il avance, un sourire amusé.

— Tu parles toujours autant, c'est fascinant, lâche-t-il avec une pointe de sarcasme.

Je l'observe, décontractée. Je n'ai pas peur de lui, pas vraiment. J'ai connu bien pire.

— Écoute, je ne sais pas ce que tu veux, mais je suis ouverte à la discussion. Peut-être qu'on pourrait trouver un terrain d'entente ?

Il s'arrête, surpris par ma confiance.

— Une discussion ? C'est adorable. Tu penses vraiment que je suis ici pour ça ?

Je hausse les épaules, gardant un sourire sur mes lèvres.

— Tu sembles avoir des choses à exprimer. Je suis prête à t'écouter. Après tout, il y a toujours une façon de faire les choses.

Il plisse les yeux, intrigué.

— Tu es sûre de ne pas vouloir jouer la résistance ?

— Résister ? Pourquoi se fatiguer ? J'ai l'habitude de me retrouver dans des situations comme celle-ci. Je sais que les menaces ne mènent à rien.

Il s'approche, et je ne recule pas. Je soutiens son regard, mes mots résonnant avec assurance.

— Tu as le choix, je le sais. Alors, qu'est-ce qui t'intéresse vraiment ?

Il éclate de rire, mais cette fois, il y a quelque chose d'étrange dans son regard.

— Très bien, alors. Peut-être que cette conversation pourrait s'avérer... divertissante.

Je prends une profonde inspiration, mes sens en alerte. Il semble hésiter, cherchant à lire mes intentions. Je garde mon calme, me concentrant sur ses réactions.

— Dis-moi, que cherches-tu vraiment ? dit-il, s'appuyant contre un mur, l'air de celui qui tient les rênes.

— Je cherche juste à comprendre ce qui te motive. Si tu veux de la vengeance, il faut que tu sois précis, dis-je, croisant les bras. J'ai vu des gens comme toi perdre leur temps à s'acharner sur des souvenirs.

Il fronce les sourcils, visiblement intrigué par mon audace.

— Tu es sûre de savoir à quoi tu t'attaques ?

— Oh, je suis bien consciente des risques. J'ai eu mon lot de rencontres... intéressantes. Je ne crains pas la douleur, je crains l'ennui.

Il rit doucement, un son qui résonne dans la pièce vide.

— Intéressant. La plupart des gens pleurent ou suppliquent. Mais toi, tu fais preuve de cynisme.

— C'est une façon comme une autre de survivre. Alors, si tu veux jouer, je suis prête.

Il s'approche encore, un éclat de défi dans ses yeux.

— Tu es différente des autres, et ça me plaît. Mais la question demeure : jusqu'où es-tu prête à aller pour te sortir de cette situation ?

Je lui renvoie un regard déterminé.

— Je suis prête à tout pour garder mon intégrité. Et si ça signifie jouer un jeu avec toi, alors qu'il en soit ainsi. Dis-moi ce que tu attends de moi.

Il semble réfléchir, pesant mes paroles.

— Peut-être que je pourrais te faire passer quelques tests, juste pour voir jusqu'où va ta bravade.

— Des tests ? Comme un jeu d'esprit ? Je suis partante.

Il sourit, un sourire qui dévoile une nouvelle dynamique entre nous.

— Très bien. Commençons alors. Je vais te poser des questions, et pour chaque réponse que je juge insatisfaisante, je te fais vivre une petite... expérience.

Je hoche la tête, déterminée.

— Va pour le jeu. Je suis prête.

Ses yeux s'illuminent d'un mélange de curiosité et de sadisme.

— Alors, première question : pourquoi étais-tu au club ce soir-là ?

Je prends un instant pour réfléchir, mon esprit cherchant une réponse qui pourrait l'intriguer.

— Je cherchais à m'amuser, comme tout le monde. Mais j'ai une passion pour les mystères, et ce soir-là, il y avait une atmosphère particulière, quelque chose qui m'a attirée.

Il incline la tête, semblant apprécier ma franchise.

— Intéressant. Mais ça ne répond pas vraiment à la question. Il doit y avoir une raison plus profonde.

Je souris, consciente qu'il cherche à me déstabiliser.

— Peut-être que la vérité est simplement ennuyeuse. Mais si tu insistes, je pourrais dire que j'espérais rencontrer quelqu'un d'exceptionnel.

Il s'approche, intrigué par ma provocation.

— Quelqu'un d'exceptionnel ? Tu veux dire, comme moi ?

— Peut-être, dis-je en haussant les épaules. Ou peut-être que je suis simplement en train de jouer avec toi.

Il éclate de rire, visiblement amusé par ma ténacité.

— Très bien, tu as gagné un point pour cette réponse. Mais attention, la prochaine pourrait être plus difficile. Je me redresse, prête à relever le défi.

— Je suis impatiente d'entendre ta prochaine question.