Mirage

Chapitres 1, 2 et 3

Je pénétrai dans la vieille école abandonnée. Elle était en ruine et craquait fortement sous chacun de mes pas. Les charpentes semblaient vouloir s'écrouler au moindre souffle, le plancher était recouvert d'un tapis lourdement brunit par la poussière et toute autre saleté. Une odeur de bois brûlé mélangé à celle du caoutchouc et d'humidité alourdissait l'endroit. Un étrange silence régnait dans l'entrée, seulement les bruits que je faisais cassaient cette ambiance effrayante. Je regardai autour de moi en plissant les yeux pour voir au-delà de l'obscurité. Cela ne fonctionna pas. Je continuai d'avancer, je passai sous une bande de plastique dont étaient inscrit des mots d'avertissement qui étaient presque effacés. L'école devait avoir au-dessus de cent ans. J'arrivai maintenant à un long couloir, j'allumai un fanal que je trouvai non loin sur une table avec des allumettes. Je le brandi devant moi tout en tenant fermement l'écharpe qui couvrait mes épaules. Je continuai de marcher le plus doucement du monde jusqu'à la fin de l'allée en ayant pris soin de regarder dans chacune des pièces que je croisai. Dans la dernière pièce se trouvait une magnifique petite chaîne ternie par le temps sur un meuble de cèdre. Au bout se trouvait une petite croix. Je l'enfoui dans ma bourse et descendit un grand escalier. Il me mena à une bibliothèque. Je continuai mon exploration avec le peu de lumière que me procurait ma petite lampe. Elle basculait légèrement en grinçant à chaque mouvement que je faisais. Je fronçai les sourcils en regardant au bout d'un couloir, quelque chose brillait. Je m'en approchai.

*BANG*

Je sursautai et me retournai d'un bon rapide. Je reculai en voyant une étrange forme s'approcher de moi, je paniquai. Une force puissante me fit lâcher ce qui me servait d'éclairage. Je regardai mon fanal s'écraser au sol et mettre le feu à la moquette. Mes yeux devinrent ronds de terreur, je regardai encore une fois devant moi, un visage aux forts traits de brûlure me fixait de très près, je retins ma respiration. Je remarquai rapidement que mon écharpe s'était mise à bouger toute seule. Quelque chose resserrait l'étreinte de ce bout de tissus autour de mon cou, je l'agrippai et tirai en contre sens pour réussir à m'en dégager et ne pas terminer étranglée. Cela ne fonctionna pas, l'entité était trop forte. J'étouffai encore plus. Je me mise à tousser et des larmes glissèrent le long de mes joues. L'ambiance était devenue glaciale. Des tremblements attaquèrent mon corps jusqu'à ce que je faiblisse. La Chose me lâcha finalement pour laisser mon corps s'allonger de tout son long au sol, la dernière chose que je pu remarquer c'est que j'étais frigorifiée, puis, je m'endormie. 

Je me réveillai soudainement en sursaut. Je regardai les alentour en déposant une main sur ma poitrine dont le cœur battait à tout rompre. Je regardai un peu les alentours pour finir par identifier ma chambre. Une douleur mélangée à une chaleur intense me parcourue l'autre main. Je baissai les yeux vers elle tout en me relevant doucement. Je constatai une creuse ouverture à mon poignet. Mon couvre-lit avait absorbé une partie du sang qui s'en était écoulé. Je pris mon poignet à l'aide de mon autre main et regardai la plaie de plus près, quelque chose d'étrange se trouvait à l'intérieur. Par tout mon dégoût, je fini par y glisser un doigt. Je senti un fil rugueux. J'eu un haut le cœur et je relevai mes yeux pour éviter de voir ce qui allait en sortir. En regardant mon plafond je tirai sur le fil. Je retins un hurlement en continuant d'extraire l'objet. Lorsque la terrible sensation de brûlure fut terminée, je regardai. La chaîne de mon cauchemar était bien là, dans ma main ensanglantée. Je lançai vivement le bijou plus loin dans ma chambre, je me levai rapidement et couru à la salle de bain qui était connexe à ma chambre. Je rendis tout ce que j'avais pu ingurgiter dans le dernier mois, du moins, c'était mon impression. Après m'être ressaisi, je désinfectai ma blessure et me fis un pansement en me demandant ce que ma mère allait me poser comme questions en voyant mon pansement. Je pensai à lui dire que c'était dû à une chute à bicyclette. Je retirai mon pyjama lui aussi aussi tâché de sang et enfilai un épais chandail de laine noir, mon préféré, puis un jean troué aux genoux. J'ouvris la porte de ma chambre et regardai dans le couloir. Personne. Je sortis et me dirigeai vers la cuisine. Ma mère m'interpela, je sursautai et me retourna en souriant faussement. Elle était dos à moi, face au comptoir, en train de faire le repas. Elle soupira et déposa bruyamment son couteau sur la surface de travail puis resta immobile. Elle me demanda ce qui se trouvait à mon poignet, je cessai de respirer quelques longues secondes et répondit que c'était dû à une chute à vélo. Je me demandai aussitôt comment elle avait pu le savoir aussi rapidement et sans même me regarder, mais je ne m'attardai pas plus longtemps sur ce détail. Elle soupira, repris son couteau et continua ce qu'elle faisait.