Pourquoi n'y ai-je pas le droit ?

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J'envie tous ces amoureux, tous ces gens heureux

Qui, la journée terminée, se retrouvent à deux.

Un sourire les accueillent, des lèvres les embrassent,

Une oreille les écoutent, des bras les enlacent.


Pourquoi moi, n'y ai-je pas le droit ?

Qu'ai-je donc fait de mal ?

Si ce n'est d'être maladroit

Et d'être trop peu animâle


La nuit tombée, le silence m'accorde sa présence.

Pesant m'est alors ce compagnon d'infortune.

Vestige d'une tromperie, symbole d'une absence.

Si parfois il est d'or, ici il m'importune.


Je mange seul face à l'écran

Une relation à sens unique

Des bavardages, des boniments

Mais rien de bien organique


Je fais la vaisselle, je prends ma douche,

Dans le miroir je ne vois que moi,

Vient alors l'heure où je me couche,

Mais point d'ébats dans ce lit froid.


De part en part, mes bras s'étirent,

S'allongent, s'étendent dans ce grand vide

Je n'ai personne contre qui me blottir,

Et avec qui prendre quelques rides.


De se répéter, cette journée ne cesse

A petit feu, elle me consume

Jusqu'à ce qu'un jour, je disparaisse

Sans que personne n'enfile son noir costume  

PoèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant