Il était 15h30 au tribunal de la Cour suprême des États-Unis... enfin, ce qu'il en restait. Le 26 novembre, jour de Thanksgiving, aurait dû être une célébration nationale, mais l'atmosphère qui régnait aujourd'hui n'avait rien de festif. Le soleil, pourtant haut dans le ciel, illuminait les rues désertes avec une froideur inattendue. Un de ces jours d'automne où le temps se veut radieux, mais l'air glacial rappelle que quelque chose ne va pas, comme une journée d'été ensoleillée ternie par la présence invisible d'un deuil.
L'air était sec, et une brise légère balayait les derniers vestiges de feuilles mortes sur le pavé, ajoutant une tension subtile à l'atmosphère déjà pesante. À l'extérieur du tribunal, une foule compacte, emmitouflée dans des manteaux, s'était rassemblée en silence. Leurs visages étaient fermés, comme si le froid perçait jusqu'à leurs âmes. Les écrans géants diffusant le procès donnaient l'impression que même la nature retenait son souffle, hésitant à briller trop fort en cette journée où la justice tentait d'affronter l'indicible. Tous les regards, mêlant crainte et fascination, étaient rivés sur une seule personne : un jeune homme de 27 ans à peine, attaché dans une cage, comme s'il s'agissait d'un cauchemar indomptable qu'on venait enfin de capturer.
Au cœur de cette audience, l'accusé se dressait, imposant. Avec ses 1,98 m et ses 90 kilos de muscles, trahissant une vie de discipline et de sacrifice. Ses cheveux bruns encadraient un visage carré à large mâchoire où ses yeux verts brillaient d'une intensité presque surnaturelle. Un sourire troublant étirait ses lèvres, séduisant en surface, mais porteur d'une folie insidieuse, comme si le démon qui l'habitait attendait son heure pour frapper à nouveau.
Justice Marcia Rowens, célèbre pour son intransigeance, le fixait avec une détermination glaciale. Autour d'elle, d'autres figures de l'État, telles que le procureur général Gérard Millstein, connu pour son acharnement, et le sénateur Robert Clay, dont la voix trahissait une colère contenue, assistaient à cette scène historique. Même le président du tribunal, August Bradlow, avait fait le déplacement pour superviser cette audience d'une ampleur sans précédent.
Mais l'accusé, impassible, n'avait aucune crainte. Son regard exprimait la certitude de celui qui avait déjà accompli son dessein : la destruction totale de ce qu'il avait jadis servi. Il se voyait au-delà du bien et du mal, au-delà du jugement des hommes. Pour lui, ce procès n'était qu'une formalité. Il avait semé le chaos et mené une nation à sa perte, avec l'assurance d'un artiste créant une œuvre macabre.
La juge Rowens, pourtant renommée pour sa fermeté, sentit un poids inhabituel peser sur ses épaules. Ce n'était plus simplement une affaire judiciaire, mais la culmination d'une carrière entière consacrée à la justice. Et pourtant, elle hésitait. Jamais elle n'avait ressenti une telle réticence à juger un homme. Devant elle, c'était comme si le diable lui-même était enchaîné. Mais ses convictions la forçaient à aller de l'avant. Elle ne pouvait reculer. C'était son devoir de juger cet être qui avait consumé une nation entière. Ce moment, bien qu'immense, était teinté de tristesse. Elle aurait voulu que sa carrière culmine dans la célébration de la vérité, pas dans l'ombre de la ruine. Mais l'histoire en avait décidé autrement.
- Que l'audience commence, déclara-t-elle d'une voix claire et implacable. Ce n'est pas seulement un homme qui est jugé aujourd'hui, mais l'ombre d'une nation qu'il a menée à sa propre ruine.
Le sourire de l'accusé s'élargit alors, écho d'une certitude effrayante. Pour lui, ce jugement n'était qu'une formalité, un point d'orgue. Ce n'était pas la fin, mais l'accomplissement d'un rêve noir. Il inscrirait son nom dans l'histoire, gravé à travers les ruines fumantes de ce qu'il avait détruit.
Le tribunal, silencieux, semblait retenir son souffle alors que la juge Rowens prenait la parole, le regard fixé sur l'accusé.
- Accusé, dit-elle d'une voix ferme, vous êtes ici jugé pour des crimes d'une gravité inouïe. Les chefs d'accusation qui pèsent sur vous incluent le terrorisme, l'abus de faiblesse, la manipulation, des meurtres, dont plusieurs assassinats commandités, ainsi que des troubles à l'ordre public et le recel d'armes. Que répondez-vous à ces accusations ?

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Aaron SMITH
Historical FictionQu'est-ce qui pousse un homme à détruire tout ce qu'il a juré de servir ? Qu'est-ce qui le pousse à renverser les piliers mêmes d'une société, à manipuler des millions d'âmes et à plonger une nation dans le chaos ? Dans un futur proche, les États-Un...