Not After Us, Only You - Tome I

Épisode 10, Partie I

Épisode 10, Partie I : Sang et rapprochement

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John passe la première et d'un coup sec sur l'accélérateur, nous quittons le garage en trombe. La poussée brutale me plaque contre le siège, et mes mains s'agrippent instinctivement aux accoudoirs en cuir noir. Mon corps vibre sous la puissance de la voiture, chaque rugissement du moteur résonnant dans mon abdomen. La pression sur la pédale de droite est implacable, et la voiture bondit en avant, sa traction parfaite collant la gomme au sol.

Une montée abrupte de 25 % apparaît devant nous, et mes doigts se crispent encore plus sous le bruit aigu des pneus crissant sur l'asphalte. Je sens mes ongles s'enfoncer dans le cuir, traçant presque des griffures invisibles. La voiture grogne à nouveau, répondant aux commandes de John. Chaque mètre gagné semble peser, la montée paraissant interminable, mais la détermination de John reste inébranlable.

Un grand portail métallique se dresse devant nous, immense et imposant, grandissant à mesure que nous approchons à une vitesse alarmante. Mon cœur rate un battement.

Il n'est pas encore complètement ouvert !

Un cri me monte à la gorge, mais il meurt avant de franchir mes lèvres. L'expression de John est impassible, sereine même, comme s'il savait exactement ce qu'il faisait. Du moins, je l'espère.

Plutôt que de me concentrer sur l'idée que nous pourrions être aplatis comme des crêpes françaises après un choc frontal, je me force à détourner mon attention de la peur qui m'étreint en repensant à ce que m'a dit Arthur. "Nous sommes dans la vraie vie, plus d'entraînements pour nous sauver." Cette pensée pourrait m'angoisser, comme hier. Pourtant, étrangement, la peur qui m'avait encore tenu paralysée quelques heures plus tôt a été remplacée par une étrange sérénité. Une concentration froide, presque apaisante, que je ne me savais pas capable d'avoir, mais que j'accepte.

Ce n'est pas comme si j'en avais le choix de toute façon...

En un clin d'œil, nous franchissons la large ouverture rectangulaire qui sépare le bunker de la rue. Rien ne semble menaçant pour le moment, mais John reste alerte et ne ralentit pas la cadence de l'accélérateur, roulant bien au-dessus des limites de vitesse acceptées dans une localité tel qu'une ville comme Tuscon. Ses yeux jonglent entre les rétroviseurs et la route, alors que ses mains, crispées sur le volant, font blanchir ses phalanges et je peux percevoir que ses épaules, tendues mais légèrement courbées, sont contractées sous son costume noir parfaitement cintré.

En repassant sur ce pauvre volant étranglé par John. Je remarque avec un léger embarras, les veines de ses mains qui ressortent. Sa poigne est aussi ferme que celle d'un prédateur en chasse et non en fuite. Ce qui me trouble le plus, je pense, c'est que je n'ai même pas besoin de me retourner pour sentir que nous sommes loin d'être tirés d'affaire.

Après quelques virages aussi brutaux les uns que les autres, nous débouchons sur une large avenue qui mène droit vers le centre-ville, avec les bâtiments en verre commerciaux de Tuscon se dessinant à l'horizon.

Comme si cela ne suffisait pas, la circulation devient rapidement plus dense à mesure que nous approchons du centre-ville. Les klaxons se mêlent aux moteurs grondants, créant un brouhaha étouffant.

L'heure de pointe. Parfait.

J'ai l'impression que nous avons passé bien plus de temps dans cette planque que je ne le pensais. Une dose de Red Blub ne serait pas de trop pour me réveiller dans ce tourbillon de bruit et de vitesse qui alourdit ma fatigue. Mon cœur se serre, battant si fort qu'il pulse dans ma gorge. Je m'efforce à retrouver mon calme alors que John continue de manœuvrer avec une habileté presque surnaturelle, zigzaguant entre les voitures.