DIAMANTA 2- Le Prix du Passé

CHAPITRE 1

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Et ne me déteste pas trop

« Hand over heart, I'm hoping that I'm gonna make it out alive »

The heart wants what it wants, Selena Gomez

1 an plus tard

Ambre

L'aiguille glisse sur ma peau dans un bourdonnement apaisant. L'homme bourru au-dessus de moi me tatoue depuis trois heures déjà.

— Tiens, Ambre ! Je t'ai pris à bouffer.

Je me relève un peu sur mon siège en direction du nouveau venu, et l'homme qui marque ma peau derrière moi grogne.

— Bouge pas, espèce d'insupportable créature.

Je glousse et m'empare du sandwich.

— Je suis sans doute le plus immobile de tes clients, Jozef.

Le quadragénaire fait la moue, comme s'il en doutait, mais je l'ignore pour me concentrer sur le bienfaiteur de mes intestins.

— Des nouvelles ?

Kasimir secoue la tête.

— Aucune, ma jolie.

J'agite mes épaules, alors que l'aiguille pénètre de nouveau sous ma peau.

— C'était prévisible.

— Tu persistes à penser que ta mère se cache quelque part, mais pourquoi n'aurait-elle pas été kidnappée ?

Ce n'est pas la première fois que Kas me dit ça. Ce n'est pas la première fois que je ne suis pas d'accord avec lui. Mais plus les semaines passent, et plus j'ai du mal à croire que ma mère n'essaierait pas de me retrouver. Plus les semaines passent, plus j'ai besoin de croire que ma mère ne peut pas me retrouver.

— Ma mère est trop forte pour être kidnappée. Et même si elle l'avait été, comment m'aurait-elle envoyé ce message ?

Le SMS qui a tout changé. Mon estomac se noue, en repensant à cette soirée, et je la chasse aussitôt de mon esprit.

Le mercenaire russe secoue la tête.

— Peut-être que ce n'est pas elle qui l'a envoyé.

— Tu crois vraiment que quelqu'un qui lui voudrait du mal me voudrait du bien ?

Il esquisse une moue sceptique.

— Pas nécessairement, ma belle.

— C'est fini.

Derrière moi, le tatoueur slave se relève. Je suis topless sur son fauteuil de travail, mais c'est uniquement car il grave une œuvre d'art sur mon dos. Je me redresse également, en étirant ma nuque courbatue. Le sandwich entre mes mains est un délice pour mes papilles affamées.

Kasimir se décale un peu pour pouvoir admirer mon dos.

— Alors, ça rend comment ?

Il siffle joyeusement.

— C'est sublime, moya krasavitsa.

La peau de mon dos est douloureuse et tendue, mais cette souffrance-là est agréable. Elle me chante un renouveau auquel j'aimerais croire.