Le père de mes jumeaux

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Le bruit strident de mon réveil m'arracha brutalement de mon sommeil. Je m'étire paresseusement avant de me rappeler soudainement de l’importance de ce jour. Mon premier jour en tant qu’ambassadeur  officielle pour la grande marque K&K.

Sa fait des semaines que je me prépare pour cet instant. J'ai répété mon discours, travaillé mon image et étudié les valeurs de l’entreprise que j'allais désormais représenter. Pourtant, en ce moment précis, alors que je me regarde dans le miroir, une légère nervosité m'envahis.

J'inspire profondément et je commence à m’habiller avec soin. J'opte pour une tenue simple, mais élégante : une chemise bleu et un pantalon en laine, une ceinture en cuir belge avec des chaussures de même couleur. Je pris une montre et un manteau en laine gris pour compléter le look. Quelques coups de main dans mes cheveux pour essayer de me coiffer et me voilà prêt.

Arrivée dans le grand immeuble vitré où se trouvait le siège de K&K, je me sentais minuscule. Pourtant, je savais que je devais affronter cette journée avec assurance. L’accueil fut chaleureux. Dès l’entrée, les sourires de l’équipe de communication me permit de me détendre.

"Bienvenue monsieur Park, nous sommes très heureux de compter un aussi grande mannequin parmi nous."

Lança la responsable des relations publiques. Je lui répondis par un sourire et elle me guida  à travers les couloirs modernes jusqu’à la salle de réunion, où j'allais rencontrer pour la première fois l’équipe de direction et quelques partenaires clés.

En entrant, une légère tension monta en moi. Tous les yeux étaient braqués sur moi, curieux et pleins d'attentes. Le directeur marketing, un homme dans la quarantaine au regard bienveillant, prit la parole :

"Monsieur park, pendant plusieurs années vous aviez représenter la Corée du Sud à l'international par votre travail et votre côté altruiste. De ce fait,nous sommes convaincus que vous représenterez parfaitement nos valeurs. Ce rôle d’ambassadeur est fait pour vous."

Je me redresse dans mon fauteuil, sentant la responsabilité peser sur mes épaules. Je savais que ce rôle signifiait bien plus qu'une simple promotion de produits ; je devais incarner les valeurs de la marque et devenir un exemple pour les jeunes générations.

Les heures passèrent rapidement, rythmées par des réunions. L'après midi arriva vite. Seoyun, la secrétaire du PDG m'informa qu'il était l'heure pour la séance photo et me demanda de la suivre. En route elle m'informa que le studio photo ne se trouvait pas où nous nous trouvons mais que son patron a voulu séparer afin que le studio soit indépendant. Arrivé dans l'immense garage de l'entreprise nous montons dans une voiture noir, Seoyun au volant et moi sur le côté passager et nous prenons la direction du studio.

Le studio était aménagé au cœur de la ville, un lieu à l'architecture moderne, en béton et verre, reflétant parfaitement l'image haut de gamme que K&K voulait projeter. En entrant, je sentis cette nervosité familière, mais stimulante, celle qui précède toujours une grande séance photo.

Alors que je me préparais, concentré sur mes gestes et ma posture devant les photographes, une présence dans la pièce attira mon attention. Au fond, observant discrètement derrière une vitre teintée, se tenait un homme, impeccablement vêtu d'un costume noir. Je sentis mon cœur se serrer, puis battre plus fort. Je le reconnaissais. Cet homme, c’était Young-jae, l’inconnu avec qui j'ai partagé une nuit intense il y a plusieurs années, une nuit que je n’avais jamais pu oublier puisqu'elle m'a donnée deux magnifiques enfants. Je me souvenais parfaitement de son regard profond, de son sourire en coin. Que faisait-il ici ?

Au fil de la séance, Mon malaise ne faisait que grandir. Young-jae ne montrait aucun signe de reconnaissance, comme si cette nuit entre nous n'avait jamais eu lieu. Il agissait avec la froideur et le professionnalisme qu'on attendait d'un PDG parce qu'entre temps j'ai découvert que c'était lui le patron de K&K. Son regard sur moi était celui d’un patron observant le déroulement d’une campagne, rien de plus. Cela me troubla encore plus .

Lorsque la séance se termina, je me hâta de rassembler mes affaires, voulant échapper à cette tension étouffante et même si je savais que ce que je faisais était loin d'être professionnel, je ne pouvais pas rester ici, j'étouffais pratiquement . Je voulais des réponses, mais pas ici, pas maintenant. Je me dirigeais  rapidement vers la sortie, la tête pleine de questions, l’esprit tourmenté.

Cependant, à peine avais-je franchi la porte du studio que j'entendis des pas précipités derrière moi et une voix m'interpella

"Monsieur park ! Attendez !"

C'était la voix de la personne que je redoutais le plus et cette fois je ne pouvais plus m'échapper.