Chapitre 7 : Lola

62 11 0
                                    

•••••
Lola
•••••

Cher journal,

J'ai enfin réussi à raconter mon lourd secret à ma meilleure amie Victoria. À aucun moment elle ne m'a interrompue. Elle était pendue à mes lèvres, tellement prise par mon histoire. À la fin de ces douloureux souvenirs, elle ne m'a pas jugée et m'a simplement serrée dans ses bras.

J'en ai voulu à la terre entière et en primis à celui que je croyais être mon vrai père, Julio. Je le tiens pour responsable de toutes ces cicatrices invisibles qui ont marqué mon enfance et une partie de mon adolescence. Je ne remercierais jamais assez le ciel de m'avoir donné une chance de me sortir de ce bordel, à prendre dans le sens propre comme dans le sens figuré, où je me trouvais. C'est au décès de ma mère, que j'ai découvert que mon père biologique n'était pas Julio, mais mon oncle, Leandro. De toute façon, jusqu'à ce que je découvre la vérité, le mot « père » n'a été qu'un titre, ne s'étant jamais comportée en tant que telle. J'ai grandi seule mais cette souffrance s'est transformée en rage de vivre à mes quinze ans, quand j'ai rencontré Gaylor...

•••••
Flashback
•••••
(Conversation en espagnol)

• Julio : Tu crois aller où comme ça !?

Lola : Rejoindre des potes sur la plage.

Julio : Il en est hors de question ! Tu restes là, tu dois encore nettoyer la chambre numéro 2, le prochain client devrait arriver d'ici une demi-heure.

Lola : T'as qu'à te la nettoyer toi-même !

Une fulgurante gifle s'abat sur ma joue. Je ne l'ai pas vue venir celle-là, même si j'y suis habituée.

Résiste Lola ! Tu n'as pas mal ! Montre lui que ses coups ne t'atteignent plus !

Debout dans le salon, la main toujours tremblante, l'écho de son geste résonne encore dans l'air.

Julio : Tu vois un peu ce que tu me fais faire !

Le silence qui suit est assourdissant.

Julio : C'est da te faute aussi ! Pourquoi tu ne m'as pas écouté ?, dit-il, la voix rauque, presque étrangère.

Un homme normalement constitué devrait s'en vouloir, se sentir coupable, s'excuser, bah pas Julio.

Julio : Ne reste pas là comme une empotée. Bouge toi le cul et va préparer le chambre, comme je te l'ai gentiment demandé. Tu ne voudrais quand même pas que je demande à mes hommes de s'occuper de toi non ?, me balance-t-il avant de partir.

La colère s'évanouit peu à peu, remplacée par une rage sourde, un poids qui commence à me broyer de l'intérieur.

Je sens mon cœur se serrer. Non, non, il est hors de question que je finisse comme ma mère et ma grand-mère.

Arrivera le jour où mon courage et ma haine m'aideront à fuir... fuir cette maison maudite et sordide !

Pour le moment, j'encaisse les coups, au risque qu'ils redoublent et que je me retrouve assignée à l'un des nombreux numéros de chambre présent dans cette maison infernale...

Elena : Lola... tu ferais mieux d'écouter ton père. Arrivera le jour où tu auras la chance de partir mais jusqu'à là, je t'en prie, résiste.

Jardins SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant