Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue / 1 ere année à Poudlard

Chapitre 8 : Entretien dans le bureau de Dumbledore

Je n'avais jamais pensé que ma première journée à Poudlard se terminerait ainsi, assise en silence dans le bureau de Dumbledore, attendant qu'il s'adresse à moi. Pansy Parkinson était à mes côtés, lançant des regards arrogants dans ma direction. Elle se frottait encore le bras, là où je l'avais frappée. Le silence entre nous était glacial, et je sentais ma gorge se serrer. J'avais déjà du mal à croire que j'allais passer ma première retenue chez le maître des potions, Severus Rogue, le professeur que j'avais appris à craindre et à éviter.

L'atmosphère dans le bureau était feutrée, pleine de chaleur et de mystère à la fois. Les objets magiques qui trônaient sur les étagères semblaient observer chaque mouvement. Dumbledore, assis derrière son grand bureau en bois, nous regardait d'un air calme, mais son regard pénétrant ne laissait aucun doute sur son autorité.

« Mesdemoiselles, » dit-il enfin, sa voix douce mais ferme, « je suis déçu que cette situation ait dégénéré ainsi. Une dispute est une chose, mais en arriver à la violence n'est jamais la solution. »

Il nous regarda toutes les deux, mais je sentis ses yeux se poser sur moi un peu plus longtemps. Pansy, quant à elle, se contenta de se recroqueviller sur sa chaise, ne cherchant même pas à se défendre. Elle savait que Dumbledore n'apprécierait aucune tentative d'excuse.

« Vous passerez donc votre retenue avec le professeur Rogue demain soir. Je vous conseille de bien réfléchir à vos actions pendant ce temps, » continua-t-il, son ton toujours calme. « La maison Gryffondor et la maison Serpentard ne doivent pas se laisser emporter par leurs rivalités. »

Mon cœur se serra à l'idée de devoir passer une soirée entière en retenue avec Rogue, particulièrement après tout ce qui s'était passé. Je n'avais aucune idée de comment il réagirait une fois que nous serions seuls.

« Miss Parkinson, vous pouvez retourner à votre salle commune, » ajouta Dumbledore en désignant la porte.

Pansy se leva avec une attitude satisfaite, visiblement soulagée de quitter la pièce sans plus de réprimandes. Elle me jeta un dernier regard hautain avant de quitter le bureau, refermant la porte derrière elle.

Un silence s'installa tandis que je restais seule face à Dumbledore. Son regard se posa sur moi avec une douceur qui contrastait avec l'air autoritaire qu'il avait eu un instant plus tôt. Il me fit signe de m'approcher, et je me levai, m'approchant nerveusement de son bureau.

« Approchez, Elizabeth. »

Il se leva lentement de sa chaise et fit quelques pas vers moi, me contemplant avec un regard plus bienveillant, presque paternel.

« Comment se passent vos premiers jours à Poudlard ? » demanda-t-il calmement.

Je baissai les yeux un instant, réfléchissant à quoi répondre. La vérité était que tout me semblait étrangement compliqué depuis mon arrivée. Entre le mystère qui semblait entourer Rogue, les nouvelles amitiés que j'avais nouées avec Harry, Ron, et Hermione, et les tensions avec les Serpentard, j'avais du mal à tout saisir.

« Ça... Ça se passe bien, » mentis-je à moitié, en relevant les yeux vers lui. « Mais c'est... différent de ce à quoi je m'attendais. »

Dumbledore acquiesça, comme s'il comprenait parfaitement ce que je voulais dire sans que je n'aie besoin d'en dire plus. Il resta silencieux un moment, puis ajouta :

« Le chemin vers l'apprentissage est souvent parsemé d'obstacles, Elizabeth. Mais je crois que vous avez la force de les surmonter. »

Je sentis une chaleur rassurante dans ses paroles. Même si je savais que mes premiers jours avaient été mouvementés, son regard me donnait un certain réconfort, comme s'il croyait en moi plus que je ne le faisais moi-même.

Après un instant, il s'approcha un peu plus, ses yeux bleu clair se fixant dans les miens.

« Et vos courses sur le Chemin de Traverse ? » demanda-t-il, un brin de malice dans la voix, comme s'il savait déjà ce que j'allais dire. « J'ai cru comprendre que vous aviez été accompagnée par l'un de nos professeurs. »

Mon cœur fit un bond. Il savait. Dumbledore savait que Rogue m'avait accompagnée pour faire mes courses avant la rentrée. Mais pourquoi poser la question ?

« Oui, professeur Rogue m'a accompagnée, » répondis-je, légèrement troublée par le souvenir de cette étrange journée passée en sa compagnie. Je ne savais pas vraiment quoi en penser, ni pourquoi Rogue avait tenu à m'accompagner en personne.

Dumbledore hocha la tête lentement, l'air pensif.

« Et comment l'avez-vous trouvé ? »

Je fus surprise par la question. Comment avais-je trouvé Rogue ? C'était une question à laquelle il était difficile de répondre. Il avait été à la fois distant, strict, mais il y avait eu des moments où il semblait presque... protecteur. Je n'arrivais pas à cerner ce qu'il pensait, ni pourquoi il agissait de la sorte.

« Il... Il a été... professionnel, » répondis-je prudemment, ne sachant pas quoi dire d'autre. « Mais il est difficile à comprendre. »

Un sourire apparut sur les lèvres de Dumbledore, comme s'il avait entendu cela des centaines de fois auparavant.

« Severus Rogue est un homme complexe, c'est certain, » dit-il doucement. « Mais sachez qu'il a toujours les meilleures intentions, même si elles ne sont pas toujours évidentes. »

Ses paroles flottaient dans l'air, lourdes de sous-entendus que je n'arrivais pas à saisir pleinement. Dumbledore en savait bien plus qu'il ne le laissait entendre, et j'avais la sensation qu'il essayait de m'aiguiller sans trop en dire.

« Quoi qu'il en soit, Elizabeth, » dit-il en se redressant, « je suis certain que vos premiers jours à Poudlard s'amélioreront. Mais souvenez-vous que la rivalité entre les maisons ne doit jamais mener à la violence. »

Je hochai la tête, consciente du poids de ses paroles. En sortant du bureau, mon esprit était toujours aussi agité. La retenue avec Rogue le lendemain promettait d'être un moment décisif. Mais plus que tout, je commençais à comprendre que derrière l'austérité du professeur Rogue, il y avait bien plus de mystères que je ne pouvais imaginer.