Les constellations : La lune et le soleil

Chapitre 4 : Le nouveau chapitre de nos vies

Rhéa Cyclamen

Dire que ma vie a changé après ma nomination serait un euphémisme vulgaire...

Évidemment, il ya aussi eu du mieux, mais ce que je retire de toute cette histoire, c'est que mon avenir part en fumé avant même que je puisse l'entamer.

N'ayant pas fait le test, j'ai bien tenté d'argumenter que c'était peut-être une erreur, malheureusement Léonie est une bonne femme incroyablement buté et elle semble persuadée, pour une raison qu'elle se garde bien de partager avec moi, que ma nomination est une évidence.

J'ai passé deux semaines à être traité comme Jona l'est depuis sa naissance.

Les serviteurs accouraient au moindre de mes désirs.

Je suis la première servie et la seule autorisée à quitter la table quand ça lui chante, sans avoir à demander la permission au maître de maison.

Mon oncle, ma tante, mes cousins et cousines ne s'amuses plus à me railler... À vrai dire, c'est à peine s'ils osent me regarder droit dans les yeux.

Pour être honnête, ce dernier point est sans doute le plus grand avantage de ma situation, mais Vanice s'est murée dans le silence et ne sort plus de sa chambre.

Il y a quelques jours, grand-mère Agathe est venue dans ma chambre, elle m'a demandée de comprendre ma cousine et de ne pas insister.

« — Ta cousine savait que ça pouvait arriver, qu'elle ne serait pas choisie, mais elle pensais que même si elle ne devenait pas la prochaine reine, il lui resterait toujours...

— Moi ? Je devine facilement ce que Vanice doit ressentir. Est-ce qu'elle me pardonnera ?

— Elle ne t'en veux ma ma chérie, elle sait que tu n'est pas responsable de ce qui est arrivé. Mais il lui faut du temps... »

Ma mère n'a pas cessé de sourire depuis que Léonie m'a dit qui je serait à partir de maintenant. Moi, la fille indigne ! Née en dehors de la ville, celle qui salie le majestueux nom des Cyclamen.

En fait la seule qui n'a pas changé d'attitude, c'est grand-mère Agathe.

— Nous arrivons dans quelques minutes Mademoiselle.

Je ne prends pas la peine de répondre à mon chauffeur, dont j'ai oublié jusqu'au nom.

Ça doit être quelque chose comme Gustave ou Gilbert... Bof, peu importe !

Je m'affale contre la vitre de la voiture et regarde la tempête qui fait rage à l'extérieur.

Dans un mois, je rentrerais à la Toure des constellations, au douzième étages finalement. Là où seules deux élues peuvent aller, une fois par siècle...

Léonie dit qu'en attendant je devrais résider au palais de braise, afin de me préparer pour mon intégration à la société.

Je ne pensais pas que la route entre le domaine des Cyclamen et le palais de braise serait si long, nous sommes partis depuis plus de quatre heures maintenant et même si « Gilbert » dit que nous arrivons bientôt, je ne peux m'empêcher d'être sceptique.

Le soleil a déjà commencé à se coucher et nous sommes sur une route qui traverse une longue forêt massive.

Des ruisseaux longent notre parcourent et leurs courant ne semble pas partis pour ralentir avec le déluge actuel.

Cinq minutes s'écoulent lentement alors que je me demande comment Gustave fait pour voir devant lui.

— Mademoiselle, nous sommes arrivés.