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❝-Aimer, c'est agir.
-Victor Hugo❞
Les yeux fermés, ayant perdu ses hauts talons, elle sentait l'herbe humide sous ses pieds égratignés. Hument le subtil parfum des fleurs closes depuis longtemps, elle resserra sa prise sur la main qu'elle tenait.
Sa robe de soirée, autrefois d'un pourpre éclatant, était maintenant déchirée et recouverte de boue. Ses cheveux retombaient mollement sur son front, l'élégant chignon que sa mère lui avait fait défait depuis longtemps. Mais elle s'en fichait, car la douce mélodie des criquets et la rassurante présence de son ami valaient toutes les soirées les plus grandioses. Il n'y avait pas à dire, ce moment était vraiment...
- Magique, souffla-t-elle avec un sourire.
- Tu comptes répéter ça encore longtemps ?
Des paroles froides, dites d'une manière froide, par une personne tout aussi froide. Mais Camellia avait appris avec le temps à ne plus prêter attention à la mauvaise langue de Regulus.
Elle ouvrit doucement les yeux, et l'obscurité de cette nuit sans lune l'assaillit. Mais, elle qui avait toujours eu peur du noir, n'en était pas effrayée. Le lac qui lui faisait face reflétait l'éclat des étoiles, éclairant toute la petite clairière. Que c'était beau.
- Pour la personne qui m'a amenée ici, tu es bien exécrable.
La jeune fille décrocha son regard du lac pour observer son compagnon, surprise. Celui-ci n'avait étonnamment rien rétorqué et continuait de fixer un point invisible au loin. Son allure n'était pas meilleure que la sienne : les boutons de son veston disparus, son gilet déchiré, et son pantalon recouvert de branches, de feuilles et de boue. Le moins qu'on puisse dire est que le costume trois pièces de Regulus était ruiné, mais contrairement à la robe de Camellia, il avait dû coûter trois fois plus cher.
- T'es sûr que ça va ? Le fils des Black absent au mariage de sa propre cousine... Tes parents ne seront pas furieux ?
Regulus haussa les épaules.
- Ils doivent être tellement occupés avec Sirius qu'ils n'ont même pas dû remarquer mon absence.
Camellia arqua un sourcil. Regulus, qui évitait même de penser à son frère, mentionnait son nom ?
Il s'était sûrement passé quelque chose.
Mais elle ne posa pas de questions. De quel droit le pouvait-elle ? Elle-même n'était pas honnête avec lui. Ce n'était pas pour lui qu'elle s'inquiétait, mais pour son frère. Elle savait que c'était à cette période que ce dernier avait fugué de chez lui, et le savoir seul là-bas l'inquiétait. Car oui, Camellia connaissait exactement tous les événements importants des vingt prochaines années. Ayant été isekaiée de notre monde par Truck-kun, elle incarnait maintenant une jeune Poufsouffle dont les seuls soucis étaient, normalement, de réussir ses B.U.S.E. et d'éviter les farces des Maraudeurs. Mais pour notre héroïne, qui connaissait le destin funeste de cette génération, elle ne pouvait qu'angoisser. Devait-elle intervenir ? Ou pas ? À quel point pouvait-elle se lier aux événements ? À quel point devait-elle changer les choses ? Cela la rongeait depuis longtemps
- Regulus...
Tiens, voilà un ton inhabituel, pensa l'interloqué.
- Si quelqu'un de ton entourage savait exactement tous les malheurs qui allaient arriver dans ta vie, mais qu'il ne faisait rien en prétextant que changer le destin n'engendre que du mauvais... tu lui en voudrais ?
Une question bizarre, dite d'une manière bizarre, par une personne tout aussi bizarre. Car oui, la jeune fille était pour Regulus ce qu'il y avait de plus bizarre au monde. Il connaissait depuis longtemps la fille des Dabel, connaissant au moins de réputation toutes les familles de sang-pur, même celles qui ne faisaient pas partie des 28 sacrées. Et la concernée agissait très étrangement depuis le début de cette année scolaire. Elle semblait ne pas comprendre des choses pourtant élémentaires et en comprendre d'autres que nul ne pouvait saisir. Cette question faisait partie de la deuxième catégorie. Mais il ne posa pas de question. De quel droit le pouvait-il ? Lui-même n'avait jamais été honnête avec la jeune fille. À la place, il se contenta de réfléchir à la question.
- Je lui en voudrais sans doute. Quand on aime quelqu'un, il faut toujours le prioriser. Toujours.
Les dernières paroles, il se les était plus adressées à lui-même qu'à la jeune fille.
En entendant la réponse, Camellia ne put s'empêcher de sourire. Regulus aimait vraiment sa famille. C'était quelque chose qu'elle admirait chez lui. Sa loyauté sans faille envers les Black l'avait toujours frappée. Et dire que c'était elle la Poufsouffle ! Des proches, hein ? Oui, ils étaient ses proches maintenant. Cela faisait longtemps qu'ils n'étaient plus pour elle de simples personnages préférés, mais bien des personnes à part entière. Les Maraudeurs qui lui donnaient du fil à retordre dans son travail de préfète, les cours de piano avec Regulus, la bêtise de ses camarades de Poufsouffle, et la gentillesse sa nouvelle famille, qui ne l'avait pas prise pour une folle quand elle leur avait raconté qu'elle venait d'un autre monde... Toutes ces personnes étaient bien plus que de simples personnages. C'était sa famille, ses amis, ses camarades, ses proches. Quand on aime quelqu'un, il faut toujours le prioriser. Toujours. Oui, c'était ça.
Elle leva son regard vers les étoiles qui resplendissaient dans le ciel nocturne, recelant leur destin. Elle se faisait maintenant la promesse que, quoi que ces astres aient décidé, et quel que soit le prix à payer, elle ferait tout pour les sauver.
- Bon, il est temps pour nous de rentrer, il est minuit passé. Si je m'attarde plus, ce sont mes parents qui vont être furieux.
En disant cela, elle se leva, lâchant la main du jeune Black et réveillant ses membres engourdis par le froid.
Regulus fut déçu. Il aurait aimé passer plus de temps avec elle ici, loin de l'arrogance de son frère, des attentes de ses parents, et de la pression des autres familles.
- Au pire, on pourra revenir ici une autre fois, pas vrai ?
La Poufsouffle apprécia de voir le visage de Regulus pris au dépourvu. Ne jamais poser de questions, ne jamais essayer d'en savoir plus, et ne jamais interférer avec la vie de l'autre... C'étaient les règles implicites sur lesquelles ils avaient construit leur relation, créant un mur de protection invisible entre eux. Placer des rendez-vous était quelque chose qu'ils s'étaient toujours retenus de faire. Mais si elle voulait protéger ce qui lui était cher, elle devra bientôt interférer avec les affaires du jeune homme.
Première tâche : éviter que Regulus Black tourne mal. Elle se réjouissait déjà de l'aventure qui l'attendait et elle savait déjà exactement à qui demander de l'aide.
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1123 mots.
JE SUIS DESOLEE ! JE N'AI ACUNE EXCUSE ! JE FERAIS DE MON MIEUX POUR RATTRAPER MON RETARD PROMIT !!! .·'¯'(>▂<)'¯'·.
