𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟰𝟮. Alyaa

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La porte s'ouvre doucement, et une petite fille d'environ trois ans entre dans la pièce, tenant fermement une peluche contre sa poitrine. Ses cheveux noirs, d'un ébène profond, sont encore un peu en bataille, et elle semble tout juste sortie d'un sommeil. D'un pas hésitant, elle s'avance, ses petits pieds traînant à moitié sur le sol, sa silhouette frêle illuminée par le contraste saisissant de son teint pâle, presque translucide.

— Maria... murmure-t-elle d'une voix endormie tout en se frottant les yeux. Ça sent bon, t'as préparée quoi ?

Maria se retourne aussitôt, attendrie, et s'accroupit pour être à sa hauteur.

— Oh, ma chérie, tu t'es réveillée. Tu veux goûter ?

La petite lève enfin les yeux, dévoilant ses grands iris bleu saphir, aussi perçants que ceux de ses frères. En apercevant ma présence, ses traits fatigués s'illuminent soudainement d'une vive admiration. Elle me fixe intensément, ses yeux ronds de curiosité et de fascination. Puis, avec une douceur touchante, elle murmure :

— Bonjour, jolie madame.

Je ne peux m'empêcher de sourire, profondément émue par son innocence et l'émerveillement dans son regard.

— Bonjour, toi, dis-je doucement en retour. Comment tu t'appelles ?

— Alyaa, répond-elle timidement en serrant un peu plus fort sa peluche contre elle, comme pour se donner du courage.

Maria, souriante, dépose un tendre baiser sur le front de la petite avant de se relever.

— Allez, Alyaa, viens t'asseoir avec nous. Madame a préparée quelque chose de délicieux, je suis sûre que tu vas adorer.

Elle hoche doucement la tête et avance vers la table, tenant toujours sa peluche contre elle. Ses petits pieds traînent encore un peu sur le sol, signe qu'elle n'est pas tout à fait éveillée. Une fois près de la table, elle hésite un instant avant de grimper maladroitement sur une chaise, ses jambes encore trop courtes pour y arriver sans difficulté. Je la prends délicatement dans mes bras, l'aidant à se hisser sur la grande chaise avec douceur, ses petites mains agrippées à moi pour se stabiliser. Une fois bien installée, je m'assure qu'elle est à l'aise avant de reculer légèrement. Toujours avec ses grands yeux bleus posés sur moi, elle laisse échapper un léger bâillement avant de demander :

— C'est quoi, ce que t'as fait ?

Je m'approche doucement, prenant soin de ne pas l'effrayer, et je lui tends une petite assiette avec une portion de ce que j'ai préparé.

— Goûte et tu me diras si ça te plaît, dis-je en lui souriant.

Alyaa prend timidement une bouchée, ses petits doigts serrant son sandwich. Elle mâche lentement, son visage restant neutre pendant un instant, comme si elle réfléchissait sérieusement à ce qu'elle mangeait.

Puis, soudain, ses yeux s'agrandissent et un sourire éclaire son visage.

— C'est trop bon ! dit-elle en se redressant, l'enthousiasme maintenant palpable dans sa voix.

Maria éclate de rire, visiblement ravie.

— Je t'avais dit que tu aimerais ! Tu veux encore un peu ?

Alyaa hoche la tête énergiquement, oubliant totalement sa fatigue alors qu'elle tend son assiette pour en redemander. Elle me lance un regard admiratif, comme si j'étais capable de magie.

— T'es une vraie fée, toi ! conclut-elle avec émerveillement, ses petits yeux brillant de gratitude.

Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette adorable déclaration.

— Si ça te plaît, alors c'est tout ce qui compte, petite princesse.

Alors que nous sommes toutes concentrées sur la petite qui savoure son plat, la porte s'ouvre brusquement, laissant entrer une voix énergique.

— Qu'est-ce que ça sent bon ici ! J'ai faim !!! Mariaaaaaa ! s'écrie Emir en rigolant, sa bonne humeur remplissant aussitôt la pièce.

Il s'avance, visiblement curieux de découvrir ce qui embaume la cuisine. En un instant, il aperçoit Alyaa, assise à table, et moi à ses côtés. Il affiche un grand sourire.

— Tonton ! crie-t-elle, ravie, tout en agitant ses petites mains dans sa direction.

— Hé, ma biche ! s'exclame-t-il en se penchant pour déposer un baiser sur son front. Qu'est-ce que tu manges de bon, toi ? Fais goûter à tonton Emir, le meilleur !

Alyaa, fière comme tout, lui tend une petite bouchée de son plat. Emir la goûte avec exagération, faisant mine de réfléchir avant de déclarer d'une voix théâtrale :

— Mmmh... c'est délicieux ! Je crois que je vais devoir m'asseoir et en manger une vraie part !

Maria secoue la tête en souriant alors qu'Emir prend place à la table.

— Une part pour moi aussi, Aela ! réclame-t-il avec un clin d'œil.

Je m'exécute avec un sourire amusé, mais avant de lui servir, j'attrape quelques morceaux d'aliments et me lance dans un petit spectacle de jonglage, sous les yeux ébahis d'Alyaa. Les aliments virevoltent dans les airs avant de retomber avec précision dans l'assiette d'Emir.

— Waouh ! s'exclame-t-elle, ses yeux grand ouverts, visiblement émerveillée par mon petit tour de magie.

— Eh bien, c'est pas tous les jours qu'on a droit à un tel service ! plaisante Emir, applaudi par Alyaa, toujours fascinée.

C'est à cet instant qu'Aylan entre discrètement dans la pièce, s'arrêtant un moment dans l'ombre, observant la scène sans un mot. La petite est la première à le remarquer. Elle se tourne immédiatement vers lui, son visage s'illuminant de bonheur.

— GRAND FRÈRE ! crie-t-elle en tendant les bras dans sa direction.

Aylan esquisse un sourire et s'approche d'elle doucement. Il la soulève sans effort, la petite fille s'accrochant à son cou avec une affection débordante. Alyaa, toujours rayonnante, se blottit contre lui, comme si le reste du monde n'existait plus.

Et à ce moment-là, pour la première fois, je les envie. Ils sont si mignons.

Jeux de pouvoir- tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant