Pourquoi... pourquoi lui...et pourquoi fait-il ça..?
Alors qu'il se faisait soigner par Eijiro, son sauveur, Izuku se posait beaucoup de questions. Depuis quand était-il revenu ? Et pourquoi seulement maintenant ?
Depuis son absence cette année-là, il ne savait que trop bien que leur amitié n'allait plus durer. Et puis, qui voudrait être ami avec lui... un bon à rien...alors que Eijiro, lui...
Il serra les dents avant de repousser Eijiro après avoir été soigné.
Eijiro fût abasourdi de son attitude.
"Quelque chose ne va pas Iz-
_ Pourquoi n'es-tu pas revenu, murmura alors en se relevant. Je t'ai attendu. À chaque fois. Et tu réapparais, comme une fleur, sans même que je comprenne pourquoi... tu...
_Je ne savais pas que tu habitais dans cette ville, pourtant j'y vis depuis ma naissance, je ne t'ai jamais-
_Ne me fais pas croire que tu l'ignorais ! "
L'expression sur le visage d'Eijiro n'était pas très joyeuse, au contraire. Ses yeux exprimaient la tristesse de se dire que le seul ami qu'il avait pensé avoir, l'accuse d'être un lâcheur.
"Izuku...
_Tu m'as abandonné dans ce champ alors que tu m'avais dit que tu serais toujours là pour moi !
_Je ne t'ai pas abandonné, je... je... "
Izuku fuyait Eijiro du regard, les yeux remplis de colère.
"Depuis que tu es parti, voilà ce que je subis continuellement.
_Mais pour quelles raisons ils te font ça?
_Ce n'est pas tes affaires. Maintenant laisse-moi partir. "
Eijiro, à contrecœur, s'exécuta s'écartant de son passage. Seulement Izuku n'avait pas pensé que ses persécuteurs avaient amoché une de ses chevilles. De ce fait, il faillit tomber en s'appuyant sur cette dernière qui lui faisait souffrir le martyr. Heureusement qu'Eijiro le rattrapa à temps, toujours le sourire aux lèvres. Izuku, farouche et encore en colère de sa trahison, se mit tout de même à rougir d'embarras.
"Je peux au moins te raccompagner chez toi ? Demanda alors Eijiro en étant désolé.
_Seulement parce que j'ai la cheville cassée, ronchonna le vert tout bas.
_Je vais te dire, même sans cheville foulée je t'aurais porté sur le dos, comme avant"
Izuku sortit un rictus avant de lui dire à commencer d'avancer.
Le chemin se fit en silence, sous le bruit des lampadaires grésillant lors de la tombée de la nuit. Izuku n'avait dit aucun mot mise à part la direction à prendre et cela fit rappeler à Eijiro ce lynchage collectif. Soudain, le vert lui tira les cheveux. Bien qu'agacé de son acte douloureux, Eijiro s'arrêta et tourna sa tête vers la paire de pupilles verte.
"Un problème Izuku ?
_Non...juste... arrête-toi ici...
_Pourquoi, tu habites dans les parages ?
_Oui... je... je peux continuer tout seul.
_Tu en es sûr ?
_Puisque je te le dis, répondit le vert commençant à s'énerver. Allez, laisse-moi descendre maintenant. "
Le noiraud accéda à sa demande avant de le laisser partir, le voyant boiter le long de la rue et de prendre le chemin opposé.
Le quartier semblait tranquille. Les rues bien entretenues, aucun déchet sur le fin goudron qui traversait cette allée de bâtisses digne des maisons coloniales américaines. Les pelouses tellement vertes qu'on aurait dit de l'artificiel. Et au bout de cette rue, une grande maison se démarquait des autres. Sur la plaque qui ornait le petit muret du grand portail était inscrit le nom de Midoriya. En effet, le vert venait d'une famille très aisée dont les parents gagnaient bien plus qu'il n'en fallait. Surtout avec un père patron d'une entreprise financière. Sa mère, assistait son mari, ne pouvait qu'être parfaite pour être sa secrétaire personnelle.
Izuku, toujours en traînant son pied foulé, franchit l'entrée en douceur en direction de l'étage où se trouvait sa chambre. Il ne voulait pas que le bruit de son lynchage ne s'ébruite. À aucun moment il ne lui avait raconté son quotidien au collège, lui sortant l'excuse de sa maladresse pour justifier ses blessures. Après avoir posé ses affaires et s'être changé, il se dirigea vers la salle de bain pour changer ses pansements. Il sortit la trousse de secours bien cachée derrière les serviettes de bain pour se procurer son matériel secret. Soudain il s'aperçut que tout ce qui lui servait à masquer ses marques était en rupture de stock.
"Merde... " Jura-t-il.
Et le plus malheureux fût que Izuku n'avait plus assez d'argent pour s'en racheter. S'il avait le malheur d'en demander à ses parents, ces derniers allaient trouver cela suspect sachant que le vert n'avait pas l'habitude de leur en quémander. Fort heureusement, il trouva un cataplasme pour le plaquer au niveau de son abdomen. Cela le soulageait autant que cela lui picotait lorsque ce dernier fit effet.
Une heure plus tard, après avoir dîné, ses parents rentrèrent du travail. Le père de famille salua son fils unique avant de monter directement à son bureau, sans même lui adresser un regard. Quant à sa mère, elle s'approcha de lui, remarquant ses blessures au visage.
"Que s'est-il passé ? Tu es couvert de bleus... , s'inquiéta-t-elle.
_C... ce n'est rien maman...je... je me suis reçu le ballon de football à la figure durant mon heure de libre, rien de grave.
_Ça arrive souvent ces temps-ci. Tu es sûr que ça va ?
_Oui maman, je t'ai déjà dit de ne pas t'inquiéter. "
Le jeune Midoriya aurait bien voulu lui dire la vérité. Mais s'ils apprenaient cela, autant pour les persécutions que son orientation sexuelle, ses parents le mettraient en pensionnat pour gosse de riches. Il n'aimait pas ces endroits.
Classer les gens par leur rang social. Il détestait cela.
Il remonta dans sa chambre, laissant sa mère préparer leur dîner. Il se laissa tomber sur son lit, sentant toutefois la douleur au niveau de ses côtes, et repensa à la réapparition d'Eijiro dans sa vie. Allait-il lui donner une chance de se racheter pour toutes ces années d'errance ?
Du côté de Kirishima, l'ambiance était passée de sermons de ses parents pour l'heure tardive à sa justification. Ils ne purent lui en vouloir qu'à moitié, connaissant leur fils qui rendait service à n'importe qui à n'importe quel moment. Mais ils furent toutefois en mesure de comprendre que les rues pouvaient être dangereuses la nuit, surtout pour un jeune de son âge. Il leur promit dorénavant de faire attention à l'heure avant de leur annoncer ses retrouvailles avec le fils Midoriya. Son père se rappela qu'il travaillait avec le chef de famille mais qu'après cela il avait été muté dans une autre région avant de revenir vers lui.
Ce ne fut d'ailleurs qu'après cette discussion qu'Eijiro se posa énormément de questions concernant Izuku. Il l'avait connu tellement gentil et timide à souhait qu'il se sentait presque obligé de vouloir le protéger à tout prix, et maintenant qu'il avait eu la chance de le retrouver des années plus tard, il fallait que ce dernier le repousse violemment en ne le regardant même plus dans les yeux. Peut-être était-ce une crise d'ado qui grouillait en lui et qu'il n'osait pas le faire sortir devant ses agresseurs de peur des répercussions. De plus l'un d'eux l'avait insulté de "pédale". Était-ce juste pour dire qu'il n'était pas si fort qu'il prétendait ?
Hmmm... j'aimerais bien en savoir plus... , songea Eijiro dans son lit.
Le problème était tel que le vert ne voulait plus le croiser, du moins c'était le sentiment qu'il laissait paraître. Il voulait aider son ami d'antan mais s'il le croisait de nouveau, il ne supporterait pas un rejet de plus. Il devait trouver un moyen de l'aider sans qu'il sache que ce soit lui.
Ce fut donc affublé de sa couverture, sous la chaleur de celle-ci, que le noiraud s'endormit.
VOUS LISEZ
Une main tendue
FanfictionKirishima Eijiro, un adolescent de quinze ans, est déjà bon samaritain. Mais à chaque bonne action, il lui arrive malheur. Un jour il croise le regard d'un autre garçon lui semblant familier à qui il tend de nouveau la main. Va-t-il être récompensé...