Un monde remplis de sang

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Le soleil se leva doucement, teintant les murs de la résidence d'un orange pâle. Pourtant, malgré les premiers rayons, un froid étrange me glaçait le corps. Aujourd'hui, c'était le jour de l'attaque, le jour que tout le monde redoutait autant qu'il attendait. La tension palpable m'enveloppait, et je sentais chaque fibre de mon être tendue, prête à éclater.

Je me réveillai seule, Ezio étant parti bien avant l'aube. Oreo, à mes côtés, me regarda avec ses yeux remplis de loyauté et d'inquiétude, comme s'il pouvait sentir mon propre désarroi. Je caressai doucement sa tête, essayant de me convaincre que tout irait bien. Mais au fond de moi, l'inquiétude grondait, s'amplifiant à chaque seconde qui passait.

Tatiana entra dans la pièce, un sourire bienveillant sur les lèvres. Elle posa une main rassurante sur mon épaule, son regard empreint de compréhension.

— Viens avec moi, Giulia. Je t'ai préparé quelque chose à manger, tu auras besoin de forces aujourd'hui, dit-elle doucement.

Nous descendîmes dans la cuisine où un petit-déjeuner copieux m'attendait. Les œufs, le pain grillé, les fruits, tout cela semblait banal, presque étrange dans ce contexte si tendu. Je picorai distraitement, jetant de fréquents coups d'œil à la pendule, mon esprit ailleurs.

— Je sais que c'est difficile, murmura Tatiana en me servant une tasse de thé, mais ils ont tout prévu, tout planifié. Petrov et Ezio ne laisseront rien au hasard.

Je hochai la tête, essayant de me rassurer avec ses paroles. Mais l'angoisse restait, ancrée profondément en moi. Je passai la matinée à marcher sans but dans la résidence, tentant de me changer les idées. Parfois, je m'assis près de la grande fenêtre, observant les jardins et imaginant les scènes de l'affrontement qui se déroulerait sous peu. Les images me hantaient, emplissant mon esprit de visions de violence et de cris. Je me ressaisis, décidant de me concentrer sur autre chose, mais la peur continuait de ronger mes pensées, me rappelant sans cesse la brutalité de cette vie.

Un garde passa dans le couloir, son expression fermée, son regard déterminé. Tatiana m'avait dit qu'ils étaient tous en alerte maximale, prêts à défendre la résidence en cas de besoin. Je me demandais où était Petrov en ce moment, sûrement en train de diriger ses hommes, l'esprit focalisé sur la mission à venir. Et Ezio... était-il déjà en route ? Avait-il déjà affronté les premiers ennemis ? Je fermai les yeux, murmurant une prière silencieuse pour sa sécurité.

Point de vue d'Ezio

Je serrai le volant entre mes mains, regardant droit devant moi. Nous étions en route, nos véhicules remplis d'hommes armés, nos esprits tendus vers l'objectif. À côté de moi, Petrov discutait de la stratégie finale avec l'un de ses lieutenants, ses paroles froides et calculées. Mon esprit vagabondait un instant, pensant à Giulia, restée en sécurité au domaine. Je lui avais promis de revenir, et cette promesse, je comptais la tenir, peu importe le prix.

— Antonio ne s'y attendra pas, dit Petrov, ses yeux durs et déterminés. On le prendra par surprise, et ses hommes ne feront pas long feu.

Je hochai la tête, jetant un dernier regard vers les visages de mes hommes, chacun d'eux prêt à tout donner pour notre cause.

Retour au point de vue de Giulia

Le soleil était maintenant haut dans le ciel, et l'angoisse s'était muée en une véritable douleur physique. Je déambulais dans le jardin couvert, les mains tremblantes, incapable de trouver la moindre tranquillité. Tatiana me rejoignit, un regard empreint de douceur et de réconfort. Elle prit ma main et me guida vers un banc, où elle s'assit à mes côtés.

— C'est difficile, je sais, murmura-t-elle. Ce n'est jamais facile de voir ceux qu'on aime partir ainsi, mais ils sont prêts, ils savent ce qu'ils font.

Un ange tombé en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant