𝐈 | 𝐋𝐲𝐫𝐚

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𝐂𝐚𝐦𝐛𝐫𝐢𝐝𝐠𝐞
𝐄𝐧𝐠𝐥𝐚𝐧𝐝
𝟔:𝟑𝟖 𝐩.𝐦.

Cela fait une semaine que la pluie ne cesse de s'abattre sur la ville de Cambridge, laissant peu à peu place au mois de septembre et annonçant la fin du mois d'août.

Le vent et la pluie qui frappent la fenêtre de ma chambre de plein fouet, l'odeur ambrée qui s'émane de mes bougies, les ronronnements continus de mon chat allongé sur mes genoux et la couleur rouge qui enveloppe la pièce créent une atmosphère apaisante malgré le vide évident qui me consume.

Je caresse machinalement le pelage noir et soyeux de mon chat Sirius tout en griffonnant à l'encre noire sur les feuilles vierges de mon carnet les pensées que j'ai gardées trop longtemps pour moi et qui ne cessent de me ruminer.

J'ai gardé mes sentiments enfouis en moi, parce que j'ai toujours eu l'impression d'être faite pour comprendre les gens mais pas pour être comprise, et personne ne m'a jamais écoutée ni ne s'est même jamais intéressé à ce que je disais depuis que je suis petite. J'ai toujours eu la sensation de déranger et d'être de trop, alors j'ai appris à aimer ma propre compagnie dès mon plus jeune âge.

Je me souviendrai toujours des petites filles qui tenaient joyeusement la main de leur papa qui les déposait juste devant la grille de l'école, puis allaient ensuite s'amuser avec leurs copines pendant les récréations.

Moi, je vivais l'enfer à la maison à cause de mon père. Il n'est jamais venu me déposer à l'école et ne s'est jamais intéressé à moi. Ma mère me déposait à la garderie à la première heure et repartait aussitôt. Puis, je ne la revoyais pas jusqu'au lendemain matin parce qu'elle rentrait tard le soir du travail.

Moi, je passais mes récréations seule, assise sur un banc, à observer les fleurs qui parsemaient le potager de l'école, me demandant pour quelle raison papa allait-il s'énerver violemment contre moi le soir venu.

Pourtant, je ne faisais rien, mais pour lui, ma simple existence a toujours été un fardeau. Je ne comprendrai jamais toute cette haine injustifiée qu'il a toujours eue contre moi.

J'ai commencé à écrire à l'âge de 6 ans, même si ce n'était que de simples petits paragraphes, j'écrivais.

Je n'ai jamais osée les relire.

Mes carnets sont rangés quelque part dans mon armoire, je devrais songer à les brûler mais encore une fois, quelque chose me retient et me hurle de ne pas le faire.

Je referme mon carnet rouge foncé d'un coup sec et baisse les yeux vers mon chat.

Je n'ai absolument aucune énergie ni aucune envie de me lever de ce lit, et pourtant, la seconde d'après, je passe mes mains froides sous le corps chaud de mon chat et le dépose délicatement sur mon lit, je l'embrasse tendrement sur sa tête et me lève.

Le magasin ferme ses portes dans à peine 30 minutes. Je redescends légèrement ma jupe noire et remets correctement mes collants, puis je vais dans mon armoire et troque le débardeur rouge que je porte par un pull en laine rouge.

Les longues bottes en cuir noir que je porte devraient suffire à me tenir chaud et à ne pas mouiller mes vêtements dans les flaques d'eau, alors je fais un dernier bisou à mon chat et hume son odeur familière et réconfortante, puis me dirige vers la porte de ma chambre. Je l'ouvre et referme la porte en bois derrière moi et descends lentement les escaliers. Arrivée en bas des marches, j'attrape mon sac à main rouge accroché au porte-manteau et m'arrête dans l'encadrement de la porte du salon où je voie ma mère allongée entrain de dormir dans le fauteuil.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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𝐖𝐢𝐭𝐡 𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐫𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant