2 / Ton sauveur (p.1)

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Ça y'est, tu as enfin fini cette interminable journée de cours ! À présent, tu n'as qu'une envie : monter dans ce fichu car pour qu'il te ramènes chez toi. Mais, manque de bol, il est bondé. Et, puisque la chance n'est vraiment pas de ton côté ce soir, tu es rentrée la dernière. Tu montres ta carte au chauffeur, traverse l'allée centrale et jette des coup d'oeil dans tout les sens, dans l'espoir de trouver une place. Plus tu te rapproche de la banquette arrière, et plus tu panique à l'idée de ne pas trouver de place. À tout les coups, tu vas devoir rester debout.

Et là, alors que tu allais abandonner, tu distingue une place libre tout au fond, près de la fenêtre. Tu te détends un petit peu. Jusqu'à ce que tu remarques que pour y accéder, tu dois passer devant toute une rangée de garçons. Et ces garçons, tu les connais bien. Ils draguent tout ce qui bouge, et font peur à presque toutes les filles avec leurs avances. Tu n'avais pas besoin de ça.

Mais bon, tu n'as pas vraiment le choix. Alors tu leur demande si tu peux t'asseoir. L'un d'eux se retourne vers toi, t'observe très longtemps, ses yeux s'attardent un peu trop au niveau de ta poitrine, et fini par te répondre :

- Bien-sûr beauté, assis-toi. Et puis, au pire des cas, s'il n'y avait vraiment pas eu de place, je t'aurais pris sur mes genoux.

Gênée, tu ne prends même pas la peine de répondre. Tu ne leur aurais jamais demandée si tu n'y étais pas obligée. Tu te dis que la prochaine fois, tu ne traineras pas à la fin des cours. Plus jamais tu ne veux vivre ça.

Tu passe donc devant eux et t'installe. Mal à l'aise, tu sors tes écouteurs pour étouffer le son de leurs discussions. Et au moins, ils ne tenteront pas de te reparler. Mais avant que tu n'ai le temps de les mettre, tu entends le garçon à côté de toi chuchoter à celui qui t'avait répondu quelques secondes plus tôt que tu étais vraiment mignonne, et qu'il ne faudrait pas qu'ils te laissent partir sans rien faire. Ton sang se glace. Tu ne sais pas ce que ça veux dire exactement, mais en tout cas, ça fait bien flipper.

Tu t'empresses de lancer la musique dans tes écouteurs pour oublier ce qui vient de se passer. Tu sens ton épaule toucher celle de l'individu à ta gauche à chaque virage et tu pris pour que ça se termine vite. Tu tentes en vain de te serrer le plus possible contre la vitre, mais l'espace est tellement étroit qu'il t'es impossible de t'éloigner d'avantage.

Au bout d'un certain temps, tu lèves les yeux, et remarque que le garçon assis devant toi te fixe un peu bizarrement. Décidément, aujourd'hui, tu attires tout les regards ! Mais quand tu plonge tes yeux dans les siens, tu remarques quelque chose qui ressemble à de la pitié, ou à de la peur. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais il n'en a pas le temps. Tu vois l'expression de son visage changer et sa vision se concentre sur ta cuisse. Tu suis son regard, et remarque qu'une main s'apprête à te toucher, précisément à cet endroit.

- Mais t'es complément malade ou quoi ? Dégage ta grosse main sale porc !

Tu restes bouche bée face à la vitesse à laquelle il a réagit. Tu ne l'avais même pas remarqué et jamais tu n'aurais eu le courage de te défendre. Ton cœur bat à tout rompre. À présent, tu ne demandes qu'une chose : sortir d'ici. Et à ton plus grand soulagement, tu constates que tu es bientôt arrivé. Le bus s'apprête à s'arrêter à ton arrêt. Soulagée, tu te lèves pour sortir de cet enfer. Mais malheureusement, le lourdaud du début descend en même temps que toi.

Oh non...

Tu te dépêches d'aller au dehors, et marche aussi vite que tu peux. Puis, après un certain temps, tu sens que quelqu'un te suis. Ta peur commence à redoubler, et tu t'autorises à jeter un coup d'oeil par dessus ton épaule. Et pour ton plus grand bonheur, tu vois que ce n'est pas lui, mais ton sauveur d'il y'a quelques minutes, qui marche tranquillement sur le trottoir d'en face. Quand il voit que tu le regardes, il te sourit. Tu t'arrêtes donc et traverse la route pour le remercier.

- Merci beaucoup pour tout à l'heure. Sans toi, je ne sais pas ce que j'aurais fait.

- C'est normal. Je n'aurais jamais laissé passer ça. Ces gars sont des enflures.

- Ils me font plus peur qu'autre chose. J'aurais dû rester debout.

- Il y'a de quoi avoir peur. Mais ce n'était pas à toi de rester debout. C'est à eux de savoir se tenir. Si j'avais sû moi aussi, je t'aurais laissé ma place.

- Ce qui est fait est fait. Je m'estime heureuse que tu ai eu le temps de réagir. Je l'aurais remarqué trop tard..

- Effectivement.

- Je ne t'ai jamais vu descendre ici, tu es sûr que tu es descendu au bon endroit ? tu lui demandes en fronçant les sourcils.

- À vrai dire, c'est parce que j'ai voulu voir si ce type n'allait pas vouloir tenter quelque chose avec toi malgré mon intervention. Je ne voulais pas qu'il t'arrives une bricole.

En entendant ça, les bras t'en tombent. Personne n'avais encore jamais fait ça pour toi !

- Merci ! C'est extrêmement gentil de ta part. Je ne saurais pas comment faire pour te remercier.

- Peut-être en me disant ton nom et en me laissant te raccompagner jusque chez toi ?

Tu acceptes sa proposition et vous parlez durant tout le chemin du retour. Vous remarquez que vous avez beaucoup en commun. Quand vous arrivez devant chez toi, il t'embrasse sur la joue et te souhaite une bonne fin de journée.

- Et si ce genre de chose se reproduit, tu m'appelles directement, d'accord ?

- Promis !

Sur le pas de ta porte, tu le contemples s'éloigner, et te dit que ça a vraiment l'air d'être quelqu'un de bien. Le sourire aux lèvres, tu montes dans ta chambre en te repassant les évènements dans ta tête. Espérons que tu le reverras vite...

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 20 ⏰

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