Malorie

9 1 12
                                    

TW : pédocriminalité, suicide.

____

- Vous savez pourquoi vous êtes ici ?

La jeune femme regarde le sol du tribunal et ne répond pas, c'est injuste ce qu'on lui fait. La juge répète sa question, toujours aucune réponse.

- Je vous rappelle que vous avez tué un pédophile à main nue.

- On dit pédocriminel, intervient enfin la femme.

Toute la salle est silencieuse, on entend juste les greffiers qui tapent sur les touches de leur ordinateur. La magistrate regarde la jeune femme brune d'un air sévère, elle n'avoue rien. Le procès est tenu à huis clos, il y a peu de public, à part la famille et les amis. Enfin amis, sa meilleure amie n'est pas là. Elle est partie pour toujours, à cause d'une relation toxique, qui aurait dû se finir au tribunal, mais elle s'est suicidée, impossible qu'elle porte plainte. Son petit ami la battait, parfois violemment, la jeune femme a tenté de convaincre son amie de porter plainte. Maintenant, c'est elle qui se retrouve devant le tribunal pour un crime qu'elle a commis. Tout a commencé lorsqu'elle était sur internet, elle est dans un groupe qui traque les pédocriminels qui s'attaquent aux enfants. Ils en ont déjà piégé quelques-uns, elle en a piégé plusieurs et les a amenés à la police.

C'est ce qu'ils faisaient toujours, sauf que cette fois, c'était différent. Elle a vu un pédocriminel en flagrant délit, elle passait devant une école et elle a vu un homme d'une trentaine d'années attraper un enfant qui rentrait tout seul chez lui. Elle l'a suivi, il a emmené l'enfant dans sa voiture et a commencé à le violer, la jeune femme a réagi sous le coup de la colère et a ouvert la porte du véhicule. L'homme a tenté de s'extirper, elle a refermé la portière sur lui, écrasant les os de son bassin, il s'est mis à hurler. Des gens sont intervenus et ont arrêté la jeune femme, ils pensaient qu'elle l'attaquait gratuitement.

- Il a violé un enfant, il sortait de l'école je...

- Arrêtez de mentir, on appelle la police.

L'homme était en sang et faisait la victime, la brune n'avait aucune chance. Pourquoi personne ne cherchait à la comprendre ? Elle n'avait pas le temps d'envoyer un message sur le groupe anti-pédo, la police arrive. Ils virent l'homme en sang, la jeune femme ne fuit pas, elle expliqua ce qui s'est passé, ils ne la croyaient pas.

- Je vous jure ! Regardez, l'enfant est là.

L'enfant a pris la fuite. Elle espérait qu'ils le retrouveraient pour qu'il explique ce qui s'est passé. Une dame revint avec l'enfant, celle-ci vit son fils dénudé et déclara :

- Il ne m'a rien dit de spécial.

La jeune femme tenta d'ajouter quelque chose, mais un agent la prit par le bras et l'emmena dans un véhicule de police. Pourquoi personne ne la croyait ?

Elle sort enfin du tribunal, elle s'est défendue comme elle peut, à l'aide de son avocat, des journalistes viennent lui poser des questions, d'autres personnes la huent. Elle ne comprend pas, pour elle, ce qu'elle a fait est juste. Personne ne sait ce qui s'est réellement passé, à part elle. Les regards sont sur elle, elle se sent mal, certains l'appellent par son prénom, Malorie. Elle aimerait que son amie soit là, elle l'a toujours soutenue. "Je serai toujours là pour toi, je soutiens ton combat, on changera les mentalités". On changera les mentalités, disait-elle, mais ce n'est pas si simple. Malorie essaie d'esquiver les journalistes et des manifestants pro-pédos qui se sont glissés dans la foule. Ça l'enrage. Depuis quelques années, la pédocriminalité est banalisée dans la presse, dans certaines œuvres, c'est un cauchemar pour les enfants. Ils sont mis dans des "prisons" spéciales pour être protégés, ce sont presque des camps de vacances. Les pédocriminels essaient même de se revendiquer LGBT+, mais ça ne fonctionne pas, ils créent donc un lobby. Les victimes parlent de plus en plus, des adultes ont subi des violences sexuelles quand ils étaient enfants, de nombreuses personnes les croient, mais le combat n'est pas terminé. Malorie continue ce combat, même si elle va aller en prison, le tribunal lui a donné deux ans de prison ferme. Elle est étonnée, elle aurait pu avoir plus, des criminels violeurs d'enfants ont parfois moins qu'elle, de plus en plus. A cause du lobby pédocriminel qui s'est développé dans le pays et le nombre de places limitées dans les prisons.

Le désastre de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant