Azurite [RÉÉCRITURE]

𝟑. 𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬é 𝐫𝐞𝐯𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐮 𝐠𝐚𝐥𝐨𝐩

Nous avons commencé par sa bibliothèque, il a fallu ranger tous ses livres par ordre alphabétique et nettoyer toutes les étagères. Nous avons remis de l'ordre dans sa chambre, puis dans son bureau, je l'ai aidé à organiser tous ses papiers dans des classeurs. Son laboratoire est la seule pièce correctement rangée, à mon plus grand bonheur. Après avoir rangé ses livres, les vêtements éparpillés sur le sol, les papiers et un tas d'autres choses, je me dirige vers la cuisine pour trouver les produits ménagers, mais un bruit attire mon attention. Un grand fracas se fait entendre dans la cuisine, et j'aperçois des fesses. Un arrière-train sort du placard à conserves.

— Hum hum, je me racle la gorge pour signaler ma présence, je peux vous aider ?

— Je cherche des produits contre la poussière et un balais, me répond alors l'inconnu qui s'avère être Scarrow, comme si la réponse était évidente.

— Ce n'est pas dans le placard à conserves que vous trouverez ça. Suivez-moi.

Alors qu'il m'emboîte le pas, j'ajoute.

— Initialement, nous avons des jours de ménage fixes, je pensais l'avoir signalé à votre arrivée.

En ouvrant le fameux placard à ménage, un flacon de savon ménager me tombe sur le crâne. Je lâche une plainte de douleur et claque de la langue. Ce tic est fréquent chez les personnes qui ont grandi à Lethbridge, je l'ai remarqué lorsque j'accompagnais ma mère soigner les gens dans la rue. La façon dont me regarde Scarrow m'indique que ce tic ne lui est pas inconnu.

— Pourquoi t'es comme ça si tu viens de là-bas ?

Cette phrase sonnait plus comme un reproche qu'autre chose, et je n'apprécie pas ce ton qu'il se permet d'employer en ma présence. Il a l'air d'avoir compris que nous venions d'un monde similaire et je refuse qu'il prenne cela pour un passe-droit.

— Pour vous, ce sera vous ou capitaine, uniquement.

Je me sers dans le placard et tourne le dos, avant d'ajouter une dernière chose.

— Ce n'est pas en moi que vous trouverez une alliée. Je suis votre supérieure, et je le resterai.

Je retourne dans le bureau, ou plutôt le foutoir de Lison et continue à ranger avec elle. Une fois qu'il fut correctement rangé et nettoyé, cette dernière se mit à courir en direction du bureau de Lewis pour lui montrer sa prouesse. Elle a beau avoir la trentaine, son âme d'enfant est greffée en elle, et je ne pense pas que cela changera un jour.

Entre-temps, l'heure du souper a sonné. Le repas est de courte durée, je n'ai pas vraiment faim, j'ai seulement mangé mon entrée et un bout de pain, et je mets la pomme qui me servait de dessert dans ma poche. En rentrant dans mon bureau, je prends une douche chaude, brûlante je dirais même. Elle n'a même pas pour but de me nettoyer, mais plutôt d'effectuer un massage sur mes muscles endoloris à cause des entraînements journaliers. J'essaie d'être raisonnable et sors au bout d'une dizaine de minutes, j'enfile une tenue de civil pour faire ma ronde lorsqu'il sera l'heure. En attendant, je signe des rapports de mission d'autres camps afin de prendre connaissance en permanence des missions en cours, effectuées et celles qui ont réussi ou non.

J'ai malheureusement aussi des papiers concernant une future mission. D'ici quelques semaines, nous allons devoir coffrer une bande de gangsters faisant dans le trafic de drogue.

À vingt-trois heures, à l'heure du couvre-feu, je pars faire ma ronde. C'est généralement rapide, les soldats sont souvent tous claqués et ne bronchent pas devant une bonne nuit de sommeil.

N'ayant pas vraiment sommeil, comme d'ordinaire, je récupère mon instrument et mon carnet et me dirige vers le toit de l'écurie. Le ciel est magnifique, je ne me lasserai jamais de voir le beau spectacle dont j'ai rêvé tant d'années. Malheureusement pour moi, j'ai la mauvaise surprise de découvrir que le toit est déjà pris, par quelqu'un qui ne devrait pas être ici.