There holidays

#5 Peur

Après être rentrés à notre appartement grâce à un Uber, je réalisai combien les nouvelles technologies nous facilitent la vie aujourd'hui. En entrant, je ne trouvai pas Ellis dans notre chambre. Il avait sûrement décidé de sortir dans un bar, comme à son habitude. Pour éviter d'endurer son retour, je préférai m'installer sur la terrasse. Les yeux rivés sur les étoiles, je cherchais refuge dans leur éclat pour fuir ma réalité.

Mes pensées furent interrompues par Milo, ce jeune homme aux cheveux blonds brillants, qui, à les regarder, donnait l'impression qu'ils étaient faits de fils d'or scintillants. Son sourire était tout aussi merveilleux que ses cheveux, illuminant ses yeux clairs. Il s'approcha de moi pour vérifier que je ne dormais pas, afin de ne pas me réveiller si tel était le cas. Une fois rassuré, il décida de s'allonger à mes côtés sur un transat pour discuter.

« Tu sais, je n'ai jamais vu West aussi intrigué par une fille. Tu lui as redonné ce sourire que je pensais perdu depuis ce drame, » dit le blond.

En contemplant les étoiles, Milo me raconta l'histoire de West. Il avait perdu sa mère dans un accident, n'ayant jamais connu son père ; sa mère était tout pour lui. Milo ne souhaitait pas entrer dans les détails de cet accident pour préserver la vie privée de West, mais l'information était déjà donnée. En comprenant qu'il avait perdu tout plaisir de vivre, West avait changé du jour au lendemain, comme s'il lui manquait une partie de lui-même pour évoluer dans ce monde. Il s'était alors tourné vers des activités illégales, perdant toute émotion sincère. À part Milo, il n'avait plus personne d'important dans sa vie depuis longtemps. Cela me fit réaliser que ma vie n'était pas si terrible en comparaison avec la sienne, qui semblait pleine de souffrances, tandis qu'il gardait enfouies ses émotions.

Plus le temps passait, plus je réalisais que Milo et West se connaissaient depuis longtemps, une belle amitié qui semblait éternelle. Après nos échanges, Milo décida d'aller faire un tour à moto pour retrouver West, qui n'était pas encore rentré. C'était "normal" pour lui, après tout.

Peu après son départ, je m'endormis, bercée par l'imaginaire de la vie de West, ce qui apaisait mon esprit et me permettait d'échapper à mes terrifiantes visions d'Ellis et moi dans notre chambre.

Dans la nuit, j'entendis Milo et West rentrer. Je ne savais pas quelle heure il était, mais je fis semblant de dormir pour écouter leur conversation. Ce n'était pas correct, mais je n'y réfléchis pas. Je les entendis marcher sur la terrasse et s'approcher de la porte d'entrée. Ayant légèrement froid, je craignais d'être découverte, alors je m'enfonçai les ongles dans la paume pour résister. C'était une habitude que j'avais pour tout ce qui m'angoissait, et cela me soulageait.

« Pourquoi tu es venu me chercher ? Je t'ai dit que ça allait, » cria West.

Je sursautai à ses paroles, mais il ne m'avait pas encore remarquée.

« Ne crie pas, elle s'est endormie, » chuchota Milo.

En déposant délicatement ses chaussures au bas de la porte, West le rejoignit.

« Pourquoi elle n'est pas dans sa chambre ? » demanda le brun.

Il ôta ses chaussures pour entrer dans l'appartement. Je pensais qu'il allait se doucher, mais il revint finalement avec une couverture pour me protéger du froid, puis décida de fumer à côté de moi.

« Tu sais, j'ai vu comme tu l'as regardée. J'ai l'impression de te retrouver, » dit-il.

Milo, lui tapa amicalement sur l'épaule avant de filer se coucher paisiblement. Mais le brun ne semblait pas décidé à rentrer. Ma comédie ne tiendrait pas longtemps sans qu'il ne s'en aperçoive. Il était perdu dans ses pensées, comme l'autre soir, à fumer et réfléchir. Mais cette fois, il murmurait des mots tels que « démon », « pourquoi toi », « arrête », « je dois finir ». Cela me donnait des frissons.

Finalement, il décida de faire comme Milo, mais en me chuchotant à l'oreille : « Bonne nuit, Princesse, » d'une voix douce.

L'idée qu'il puisse deviner ma comédie me terrifiait, et retrouver le sommeil après cet épisode s'avéra compliqué.