Le bal des pompiers

Soirée d'été

Mi-juillet, la journée a été chaude, la température ce soir est à peine descendue. Je soupire en sortant de la douche mais j'aurai beau prolonger celle-ci, la moiteur de ma peau ne tarderait pas à se faire de nouveau ressentir si tôt je me serais séchée. Je serais volontiers restée nue si les copines n'avaient pas insisté : ce soir c'est le bal des pompiers ! J'avais espéré une soirée tranquille en face à face avec mon ventilateur, les yeux dans les yeux avec un bon bouquin. Et me voilà à chercher une robe dans laquelle je vais pouvoir éviter de porter un soutien-gorge. Une fois encore ma petite robe orange va me sauver. Un tanga, un léger maquillage, une brume de monoï, un bracelet de cheville & une paire de sandales à talons plus tard me voilà prête à rejoindre le petit groupe qui m'attend en bas de la résidence de vacances.

Bien que je n'aie pas montré beaucoup d'entrain à participer à cette soirée je dois dire que j'adore l'ambiance des soirées d'été. Les corps bronzés, les parfums d'après-soleil, les odeurs de barbecue, les guirlandes lumineuses fixées ici et là. L'enthousiasme de mes amies fini de me convaincre. Il semble que l'uniforme du sapeur-pompier en fasse fantasmer plus d'une et qu'elles ne seraient pas contre l'extinction de leur feu intérieur. L'idée de prime abord ne m'avait jamais attirée mais peut-être est-ce l'atmosphère ce soir, ou bien les vacances, ou bien encore l'ambiance musicale qui commence à retentir au loin... Mais je dois dire que je viens instinctivement de presser le pas vers le lieu de la soirée et de faire rire par la même occasion mon entourage féminin.

La place du centre-ville qui accueille l'évènement a été joliment décorée. Certains sont attablés en train de discuter tandis que d'autres ondulent déjà sur la piste de danse aménagée. Nous repérons rapidement une table aux abords de celle-ci et y prenons place. Les discussions vont bon train, les anecdotes de la journée sont passées en revue puis le programme du lendemain est discuté. Un premier verre nous est servi alors qu'un groupe de pompiers s'avance vers notre tablée. Presqu'instantanément mon regard croise celui de l'un d'eux et se sent inexorablement attiré. C'est lui qui prend la parole et son hésitation me laisse à penser qu'il est troublé lui aussi. Il s'appelle Benjamin. Il présente son groupe de collègues, nous souhaite la bienvenue et nous expose le but caritatif de la soirée, nous invitant à s'adresser à eux pour d'éventuels dons. L'alchimie soudaine n'a pas échappée à mes copines qui ne manquent pas de me faire part de leurs commentaires dès que les soldats du feu se sont éloignés.

Le groupe d'hommes passe ainsi de table en table pour diffuser ses explications. Benjamin se retourne vers moi à plusieurs reprises, il n'a aucune difficulté à capter mon attention puisque mes yeux ne le quittent pas, ni à me faire sourire. Mon instinct de séductrice s'exprime naturellement entre croisements de jambes innocents et mouvements de ma chevelure dorée.
C'est alors qu'il semble avoir fini le protocole nécessaire et que je le vois approcher dans ma direction. Ne souhaitant pas voir mes amies s'interférer c'est sans trop d'hésitation que je m'avance moi aussi vers lui. Nous voilà au milieu de la piste, face à face. Je fixe sa bouche alors qu'il me sourit. J'engage la discussion, feintant de garder mon sérieux :

- Benjamin je souhaitais faire un don...

- Le don d'une danse avec moi ? C'est tout à fait envisageable jolie inconnue...

Je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'enlace sans tarder au rythme de son latino qui se joue au même instant. Naturellement mes bras viennent se poser sur ses épaules, au contact de sa musculature saillante. L'une de ses mains a saisi ma taille tandis que l'autre entreprend de caresser ma cuisse, soulevant doucement ma robe fluide. Nos cuisses sont emboîtées et exercent une douce pression sur nos entre-jambes respectives. A cet instant la foule n'est plus, je caresse les cheveux de mon partenaire. Sa main passe de ma taille à ma nuque et son front vient se poser contre le mien. Je ferme les yeux. Son parfum m'enivre, son souffle chaud vient caresser mes lèvres...