Chapitre 2 : Jour de fermeture

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Il franchit les portes de l'hôtel, animé par une curiosité grandissante. La bâtisse était splendide, presque intimidante dans son élégance. Il s'y sentait étonnamment à l'aise. Le hall d'entrée, carré, était orné d'une forêt de colonnes aux motifs complexes. À sa droite, des fauteuils en cuir brun étaient disposés sous un grand tableau. Entre eux, une petite table reposait sur une carpette circulaire, verte et usée. Sur sa gauche, divers objets étaient emprisonnés sous des cages en verre, soigneusement posées sur des socles comme autant de trophées. Mais son regard fut irrémédiablement attiré par ce qui se trouvait droit devant lui : un comptoir imposant, installé entre un grand escalier en fer forgé et une majestueuse cheminée, parfaite dans son harmonie avec l'architecture... du moins, jusqu'à ce qu'il remarque le petit corps d'un enfant qui se trémoussait devant. Ce gamin gesticulait comme s'il fallait l'enfermer d'urgence dans un asile. Il tenait la main d'une femme élégamment vêtue, aux cheveux légèrement dorés, familiers. Le contraste entre cette femme raffinée et l'enfant turbulent qui l'accompagnait frôlait l'absurde. Ce gosse, vêtu d'un jean bleu, d'un pull bien trop grand et d'une écharpe marron qui lui mangeait le visage, semblait croire que tout lui était permis. Ce petit morveux, se pensait-il à ce point irrésistible pour se comporter de la sorte ?

La femme, probablement sa mère, finit par se tourner vers Joaquim qui approchait, et déclara :

— "Ah, te voilà !"

C'était Blanche, son amie. Que faisait-elle avec cet énergumène ? Joaquim, débordant de questions, ne réussit qu'à balbutier un vague :

— "Salut."

Blanche se pencha vers l'enfant et désigna Joaquim d'un geste amical.

— "Angelo, voici Joaquim, le monsieur qui aime écrire. Tu lui dis bonjour ?"

Le petit Angelo leva timidement les yeux.

— "Bonjour..."

Joaquim, perplexe, répondit à mi-voix :

— "Bonjour."

Le malaise s'installa aussitôt. Pour briser ce silence pesant, Blanche reprit la parole, souriante :

— "Bon, je pense qu'il est temps de commencer la visite. C'est par là."

Elle pointa du doigt un couloir face à elle avec un geste exagérément enthousiaste, et commença à s'y diriger. Les deux hommes la suivirent. Le couloir était bordé de baies vitrées immenses, offrant d'un côté une vue sur le parking, et de l'autre sur un jardin accessible par une double porte. Blanche s'arrêta et ouvrit les portes.

"Voici le jardin, mon ange."

Elle se pencha une nouvelle fois vers Angelo.

"Vas-y, amuse-toi bien. Je reviens dans un petit moment."

Le petit la regarda, l'air vide, avant de sortir sans un mot. Blanche, toujours en train de l'observer s'éloigner, se redressa.

"Allons-y, nous."

Ils reprirent leur marche dans le couloir qui tournait à droite.

— "Blanche..."

— "Oui ?"

— "Qui est ce petit ?"

— "Oh, c'est mon fils. Il a six ans."

Elle prononça ces mots d'une manière si naturelle que cela sembla presque banal.

— "D'accord... mais pourquoi est-il ici ?"

— "Eh bien, il va passer l'hiver avec nous."

Passer l'hiver avec eux ? Joaquim n'en revenait pas.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 20 ⏰

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