𝟎𝟎

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Elle est née là où le soleil ne se couche jamais vraiment, là où même la douleur danse sur des rythmes d'afrobeat. Nyah a vu le jour un matin d'août, quelque part entre les cris des coqs, les voix de ses sœurs qui se chamaillaient et l'odeur du poisson frit. Le Nigeria, c'est plus qu'un pays pour elle — c'est un battement de cœur.

Petite, elle courait pieds nus sur la terre rouge, le rire dans la gorge et les rêves trop grands pour sa petite maison. Entourée de ses frères et sœurs, elle a appris très vite à partager, à se battre, à aimer. Leur maman vendait des fruits sur le marché, leur père rentrait parfois tard, la peau brûlée par le soleil et les mains pleines de sel.

Nyah a grandi avec cette idée en tête : elle voulait plus. Pas pour elle seule, non. Pour eux tous. Pour sa mère fatiguée. Pour ses petits frères qui n'avaient jamais eu de nouveaux souliers. Pour ses freres et soeurs aînée qui avait abandonné l'école pour l'aider. Alors elle a bossé. Fort. Trop fort parfois. Mais jamais pour rien.

À 18 ans, elle a quitté le pays avec une valise cabossée, quelques dollars, et l'adresse d'une cousine aux États-Unis. Elle a débarqué à New York en plein hiver. La neige, c'était un choc. Le silence des rues aussi. Mais elle n'a pas reculé. Elle a bossé dans un fast-food, nettoyé des bureaux, suivi des cours le soir avec des poches sous les yeux et des rêves toujours aussi grands.

Aujourd'hui, elle est cette femme qu'on respecte en silence. Une businesswoman qui fait taire les salles avec une simple entrée. Elle vit entre deux avions, gère ses affaires comme une reine, mais garde en elle ce feu, celui du Nigeria, celui de ses débuts.

Ce n'est pas une histoire de conte de fées.

C'est l'histoire de Nyah.

𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 | NyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant