PROLOGUE | ZOEY

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ZOEY WOLF

23 mai 2022, Los Angeles








Les acclamations des spectateurs retentissent de l'autre côté des gradins. Je n'ai qu'à relever les yeux pour trouver Hardeley et Ruby  à l'opposé de l'immense patinoire, folles de joie à l'idée que l'équipe de notre université ait gagné. Contrairement à mes meilleures amies, je n'arrive pas à me réjouir de la victoire de nos joueurs. Le seul sentiment que je ressens à cet instant est la déception. D'ici j'imagine déjà le visage de mon copain déformé par la rage.
Rien n'énerve plus Bill Gonzalez que de perdre devant l'UCLA.

La rivalité entre l'équipe de hockey de Harvard et de l'UCLA existe depuis des générations maintenant. Personne ici n'est sans savoir que les joueurs se détestent autant sur la glace qu'en dehors. Ce n'est pas qu'une simple histoire de sport pour eux, cette rivalité signifie quelque chose de plus profond à tel point que ni les spectateurs ni moi ne sommes capables de comprendre . Bill lui-même ne me l'a jamais réellement expliqué. A chaque fois que je lui ai posé la question il s'était contenté de répondre vaguement "C'est des trucs de mec tu ne peux pas comprendre"".

Et effectivement il a raison car la seule chose que je peux comprendre est la tristesse qui l'envahit à chacune de ses défaites. Et tout ce que je peux faire pour lui est de me tenir à ses côtés et de l'étreindre pour l'aider à aller mieux.

Il n'a rien de plus frustrant que de devoir regarder l'être qu'on aime souffrir sans pouvoir rien faire pour libérer ses peines. Regarder Bill affligé, me fait me rappeler à quel point je peux être impuissante.

Je me relève de mon siège pour me diriger vers les escaliers menant aux vestiaires. Les hockeyeurs sont désormais tous sortis de la glace pour aller se changer mais je sais très bien que mon copain ne se trouve pas aux côtés de ses coéquipiers. Je dévale les marches rapidement pour me diriger vers le couloir à toute vitesse sans m'arrêter au niveau des vestiaires. Je continue mon chemin jusqu'à tomber dans le hall du bâtiment. J'inspecte les lieux et essaye de me remémorer le chemin à suivre. Le match d'aujourd'hui s'est déroulé dans la patinoire de l'UCLA dans laquelle je ne viens jamais. Aussi ridicule que cela puisse paraître, je connais mieux les bâtiments de l'université rivale à la mienne que ceux de ma propre université. Et Hardelay ne manque jamais de me rappeler à quel point sortir avec l'un des joueurs de nos rivaux est une trahison. Et elle n'est pas la seule à penser ainsi.

Perdue, je sors mon téléphone de ma poche arrière et commence à taper sur le petit écran.

Zoey:
Où es- tu es ?

    Quelques secondes s'écoulent avant qu'une notification s'affiche sous mes yeux.
Bill:
Le parking arrière.

Zoey:
J'arrive.

Je relève ma tête et avance vers la sortie qui mène au fameux parking. Mes jambes avancent rapidement tandis que ma poitrine monte et descend au fur et à mesure que j'accélère la cadence. A peine je dépasse la portée de sorties que je regrette de ne pas avoir pris ma veste. Le soleil est en train de se coucher sur Los Angeles mais malgré cela le vent souffle assez fort. Il n'est qu'une question de temps avant que la nuit se propage dans le ciel.

Je ne me laisse pas décourager et continue d'avancer le plus rapidement possible. Je m'arrête uniquement après avoir parcouru une vingtaine de mètres. Je relève la tête de mes tennis blanches pour observer autour de moi à la recherche de la voiture de mon petit ami. Mes yeux s'arrêtent sur une jeep noire et je n'attends pas une seule seconde pour la rejoindre. Je saisi la poignée de la portière et pénètre au sein de l'habitacle, côté passager.

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