-Sérieux mec? Salem??
-Moi je trouve ça marrant la veille d'Halloween. Je serais venu avec toi si je n'avais pas le mec le plus jaloux et paranoïaque du monde comme petit ami.
-Ha. Ha. Ha. Liz, qu'est-ce qu'on se marre. Tu sais, on peut aussi rompre si tu veux tant accompagner Hyu-bin... Je peux vous réserver un hôtel et puis, tiens, j'ai des capotes aussi...
-Hhhhrr... Tout de suite les menaces et la culpabilisation, t'es un vrai red flag ambulant, mon chéri.
-Et c'est précisément pour ça que j'arrive à m'épanouir dans la toxicité de ton amour, ma fleur sauvage. On est faits l'un pour l'autre.
- Hihihiiii...!
Sans me défaire de mon fidèle air torve, je les observe roucouler de leur drôle de manière. Liz et Max... Officiellement en couple depuis aussi longtemps que je les connais, c'est-à-dire très longtemps.
Leur amour est écœurant. Et pas au sens québécois du terme, ils sont à gerber.
- Trouvez-vous une chambre.
- Howw... Binni, maman et papa te mettent mal à l'aise à la B.U?
Je lève les yeux au ciel tandis que Max en profite pour s'emparer de la première de couverture de ma thèse.
- "Les dérives de la religion chrétienne et les ravages de la justice populaire en Amérique du Nord durant le 17e siècle". Fiouuu... Hé bé, mon salaud. T'es drôlement en avance. Nos travaux sont à remettre dans trois mois. Perso, j'ai pas encore la moindre idée du sujet que je vais traiter... J'aurais peut-être dû rester à Philadelphie en fait, à Boston vous êtes beaucoup trop speed pour moi...
- Mince, et dire que j'ai parié sur toi pour devenir notre prochain Président... J'ai misé sur le cheval qui boîte, hm ?
Liz éclate de rire et la seule réponse de Max se résume en un beau doigt d'honneur bien tendu.
- Tu sais déjà où te le fourrer, mon grand...
Je rassemble mes affaires avant de leur fausser compagnie. J'ai de la route à faire.
Je passe à mon appartement pour tout vérifier une dernière fois, j'embarque ma valise dans le coffre spacieux de mon Audi Berline noire, j'envoie un message sobre et concis à mon paternel avant d'allumer la radio.
C'est sur la version lente de "Thorn in my side" que je prends la route de Salem, la célèbre Ville des Sorcières. Je n'y suis jamais allé, alors que c'est à moins d'une heure de route de Boston. C'était comme si cette ville avait la capacité de complètement se faire oublier tant qu'il ne s'agissait pas d'accusation de sorcellerie en période de fin d'année.°
- Bienvenue au Salem Witch Museum, un lieu où le passé sombre de 1692 prend vie. Phil Grant, je serai votre guide.
Accompagné d'un petit groupe, j'écoute l'homme, prêt à prendre quelques notes sur ce que je vois pendant la visite.
-Ici, vous plongerez au cœur des procès des sorcières, une époque de peur collective et de superstitions. À travers des reconstitutions saisissantes, découvrez comment des accusations sans fondement ont mené des innocents à leur perte. Vous explorerez l'évolution de la sorcellerie dans l'imaginaire collectif et comprendrez comment ce phénomène a façonné l'histoire de Salem. Préparez-vous à entrer dans une époque où la justice populaire faisait trembler la ville entière.
Il est un peu trop jovial pour les circonstances, mais c'est visiblement un vrai passionné ; autrement, il n'aurait pas ce ton d'animateur de fête foraine.
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Salem Woods
Horror"-Sérieux mec? Salem??" "- Bienvenue au Salem Witch Museum, un lieu où le passé sombre de 1692 prend vie. Phil Grant, je serai votre guide." Je voulais une vraie ambiance rustique pour écrire ma thèse. Et bien... j'ai été servi. Ce que je pensais êt...