ART DE PENSÉES

La Hardiesse

Philanthrope gadji africaine,
Affriolante que tu sois!
Par ta démarche,
Tes courbes aux plumes paon dansent.
Ô, comme tu portes le monde en toi!
Philanthrope gadji africaine,
Battante que tu sois!
Sur ta marche,
Sourdre une force hardiment tant dense.
Ô, comme tu sors la lionne en toi!

Gadji africaine!

De par ta peau ébène,
Scintille l'éclat de ta mélanine.
De par ta surprenante crinière,
S'exhale l'euphorie de ta beauté.
De ta beauté insolente,
Toujours tu t'élèveras.
Aussi profond que puissent être les mots,
Toujours tu t'élèveras,
Au-dessus de tous les maux.

Gadji africaine!

Ô! Si l'on tend que ses mains où s'expose
Le labeur en vain;
Aussi longtemps que tes mains ne se reposent,
Ton foyer ne s'estompe point.
Face aux adversités,
Tu t'avilis moins.
Face aux difficultés,
Tu ne vacilles point.

Gadji africaine!

Entre tes mains aujourd'hui,
La terre se refuge.
Entre tes mains s'enfouit,
Le babouin en subterfuge.
Entre tes mains, aujourd'hui
L'enfant est devenu homme,
Roi, majestueux, surhomme. 
Son éducation, à jamais tu l'as construite.

Gadji africaine!

D'une allure féline,
Tu sais protéger tes proches;
D'une carrure divine,
Féroce et dure comme une roche.
Féline douce au trait austère,
Féline ouverte au vrai mystère, 
Tu coltines carrière et foyer;
Une guerrière guère noyée.

Gadji africaine!

De la femme à la mère,
Flegmatique devant le mal,
Sur ton épaule tu soutiens le mâle
D'un amour vaste telle la mer.
De la femme à une personnalité,
Péremptoire devant tous les défis,
Sur le front tu combats les conflits
D'une ténacité à régulariser l'équité.

Gadji africaine!

Par les cornes
Tu prends le taureau;
Où le lion ne tient nul flambeau,
Tu orientes les tiens, sans borne.
Placide, paisible et sereine;
Jamais tu n'as froid aux yeux.
A l'image d'une grande reine,
Tu es bénie des cieux.

Gadji africaine!

Tu es une déesse!
Une déesse si hardiesse.