Et si je me laissais aller
au gré des vents ?
Et si je me laissais aller
tout entier ?
dans la nuit ?
Je vogue sur les larmes
que laisse tout un monde :
pleurez, amis ;
pleurons dans le sein de la terre.
Les hommes larmoient.
Leurs larmes en rasoirs
gouttent sur la mer.
Je vogue sur l'océan.
Mon eau est infinie,
la leur est rare : ras
d'émotion, rats d'empathie.
Je suis un gouffre :
j'engloutis à moi seul
tout le trouble du monde.
Je suis le sensible.
Laissez-moi voguer avec le vent,
que le jour où le typhon m'engloutira
soit le jour d'un repos mérité :
service rendu, grâce accordée ;
peut-être qu'à ma mort,
je reposerais enfin en paix ?
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Léthé [en cours]
Poetry2024-? Poèmes Toujours en cours (lorsque l'envie m'en prend)