𝕽𝖊𝖓𝖙𝖗é𝖊

81 57 11
                                    

Astoria

Après un long été d'un ennui sans fin, je retourne enfin à Poudlard pour y retrouver son lot d'élèves assommants et de professeurs tout aussi barbants. Mais cette année est celle de mes BUSE et je dois me concentrer sur l'obtention de ces jolis diplômes. Père a bien mis l'accent sur ce sujet précis le peu de jours où il nous a honoré de sa présence. Son commerce prospère depuis le retour du Seigneur des Ténèbres en partie grâce au déni du Ministère et il a passé le mois d'août aussi loin de moi que celui de juillet. J'ai donc pu échapper au monstre à défaut d'avoir faussé compagnie à l'ennui. Heureusement, un retour à Poudlard signifie le retour de la veuve noire tissant sa toile. De la chasseresse remplissant son carquois. La Reine des Pécheresses est enfin de sortie après un long sommeil. Mais pour le moment, je dois subir les banquets interminables, le discours sans fin du directeur, même si l'interruption de cette femme du Ministère l'a quelque peu pimenté, et mes chères camarades de classe. Pansy Parkinson et compagnie sont à peine arrivées que mes oreilles se retrouvent agressées par leurs piaillements. Je roule des yeux et mange mon repas en silence en rongeant mon frein. Je peux bien supporter tout cela tant que je suis loin du Manoir. Tout endroit est mille fois mieux que le Manoir. En regagnant mon dortoir, je remarque une grande tête brune aux cheveux ébouriffés et je souris malgré moi. Je ne peux le rejoindre dès le premier soir sans éveiller les soupçons de Daphné mais une fois les lumières éteintes, je lui écrirai. Graham Montague m'a plus manqué que je le pensais.

Les jours se suivent et se ressemblent délicieusement. Ma toile s'est déjà refermée sur quelques proies plus ou moins appétissantes dont mon cher partenaire de chasse en a eu tous les récits détaillés sous la douce fumée de cannabis arrosée de bon vin. Ces soirées de débauche sont ma seule occupation, ma seule distraction. Elles sont surtout mon seul moyen de tenir face au monstre. Je lui ai échappé durant l'été mais je sais que je ne lui échapperai pas toujours. Sa soif de sang finit toujours par se réveiller. Il aura besoin de jouer. Je ne suis que dans une période de répit et, bien que j'en profite le plus possible, je reste vigilante malgré tout. Il peut frapper à n'importe quel instant et je dois rester sur le qui-vive. Ce soir de septembre, alors que je rentre d'une séance de travail seule à la bibliothèque, je retrouve mon cher ami assis sur l'un des fauteuils en cuir noir de notre salle commune, la tête entre ses mains face à une liste de noms et le schéma du terrain de Quidditch.

– Tu te lances dans la recherche de ton équipe ? Demandé-je en m'asseyant à ses côtés.

– Ouais, y a des départs... Soupire-t-il. Faut que j'organise les sélections pour avoir une équipe qui va botter le cul des autres maisons.

Suite au départ de Marcus Flint, il a été promu capitaine de l'équipe de Quidditch de notre maison avec toutes les responsabilités que ce poste incombe. Mais il ne jure que par ce sport, il est très doué et surtout très mauvais perdant. La défaite n'est absolument pas envisageable pour lui et je sais que ses choix, même s'ils seront peut-être discutés par d'autres, nous mèneront à la victoire. Nous récupérerons enfin la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons qui nous échappe depuis quatre années maintenant.

– Tu as déjà des idées ?

– Crabbe et Goyle, déjà. Mais y a aussi cette autre fille, là... La pote de Lau... Edgecombe ? Elle a jamais été sélectionnée, je crois.

– Non, jamais. Mais elle a été l'amante de Davies et elle est celle de Weasley. Lui rappelé-je.

– Justement ! Si on la prend, les Weasley tenteront pas de la toucher de peur qu'elle soit blessée. Elle s'est tapée les deux jumeaux, c'est un avantage.

Une nouvelle fois, Graham et moi sommes sur la même longueur d'onde. Bien que j'ignorais ce léger détail bien que peu anodin. La née-moldue avait eu les deux frères dans son lit. Dire que je me considère comme dévergondée... Je n'ai encore jamais chassé deux frères.

Évanescente TentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant