Attention le contenu du chapitre pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs.Sinon...
Bonne lecture 🧚
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Mexico
Les rues poussiéreuses s'étendaient sous le soleil brûlant, et même à travers les vitres teintées, je pouvais sentir la chaleur écrasante du Mexique. Les maisons qui défilaient semblaient usées, comme si le temps et le désert s'étaient assemblés pour en effacer les couleurs. Des enfants jouaient pieds nus dans les ruelles étroites, évitant habilement les débris qui jonchaient le sol. Ils riaient encore, même ici, comme si la misère n'avait pas de prise sur leur joie.
Le silence dans la voiture m'oppressait presque autant que l'air lourd et chargé de poussière à l'extérieur. Chaque nid-de-poule sur la route nous secouait, mais je n'avais pas envie de me plaindre. J'observais cette ville avec un mélange de familiarité et de nervosité. Cela faisait des années que je n'avais pas mis les pieds ici, et pourtant, chaque virage, chaque façade m'évoquait des souvenirs, des parties de mon passé que j'avais essayé de laisser derrière moi.
J'aperçus mon reflet dans la vitre, une expression que je ne reconnaissais pas tout à fait : quelque chose entre l'anxiété et l'excitation. Pourquoi ce mélange étrange ? Pourquoi avais-je cette boule au ventre, ce feu que je n'arrivais pas à éteindre ? Je savais pourquoi j'étais là, bien sûr, mais quelque chose d'autre grondait en moi, une sorte d'appréhension.
L'image de l'oncle d'Evika, l'homme pour qui nous avions pris tous ces risques, me revint en tête. Je pouvais encore entendre la voix d'Evika lorsqu'elle nous avait parlé de lui, son regard sérieux cachant une douleur ancienne. Et nous voilà ici, prêts à tout pour le libérer, pour rendre ce service qui, je l'espérais, aurait un sens, une importance.
Soudain, une voix douce me sortit de mes pensées.
– Elisa ? Ça va ?
Je tourne la tête et croise le regard de Lauren. Ses yeux étaient posés sur moi, une inquiétude douce et discrète se révélait, même s'il tentait de rester calme.
Je pouvais voir au loin les hauts murs blanchis qui encerclaient la villa. Elle se dressait comme un château isolé, au cœur de cette ville désordonnée, un contraste frappant avec les maisons délabrées que nous venions de traverser. Mon cœur s'accéléra à mesure que nous approchions. Ici, la rue était déserte, et la poussière s'était déposée en fine pellicule sur tout ce qui restait immobile trop longtemps.
Lauren ralentit à l'approche de la grande grille en fer forgé. Il échangea un regard avec moi, un accord silencieux. C'était le moment où tout pouvait basculer, mais il n'y avait plus de retour en arrière. À notre droite, une silhouette se dessine. Matthieu, l'un des gardes du cartel, attendait près de la grille. Grand et solide, avec un visage impassible, il nous fit signe d'approcher avant d'ouvrir la porte pour nous laisser entrer.
Lauren me lança un dernier regard.
– Je reste ici pour surveiller, au cas où, murmura-t-il, comme pour me rassurer. Il posa sa main sur mon épaule, une pression rapide, avant de se diriger vers le portail pour se poster dans un angle d'où il pouvait tout observer.
Matthieu s'approcha de moi, une expression dure et concentrée. "Suis-moi," dit-il d'un ton sec. J'hochai la tête, essayant d'ignorer la tension qui me paralysait, et le suivis en silence.
Nous longeons un long couloir, traversant des pièces décorées de meubles imposants et luxueux, en contraste total avec l'extérieur délabré que nous venions de quitter. L'odeur du cuir et du bois verni me saisit, une odeur familière et pourtant étrangement oppressante. Miguel avançait d'un pas rapide, se retournant de temps en temps pour s'assurer que je le suivais. Nous descendons finalement un escalier étroit et mal éclairé qui menait au sous-sol.
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EVIKA
RandomQuand après une tentative de suicide, elle se réveille d'un coma de deux ans. Elle ne pensait pas, que ces « parents » avaient mis à son nom l'une des plus grandes mafias. Mais le plus compliqué reste la volonté de vouloir vivre. La patience pour ré...