Chapitre 2

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Le son de l'interphone retentit. J'attend sous la brise fraiche de cette matinée de printemps. J'ai eu le droit à quelques gouttes de pluies, en chemin.

Hier soir, après l'appel de Sandra, j'ai tout raconté à ma mère, elle n'a eu le choix de me laisser dormir chez mon amie, puis, ma mère et moi avons débuté le rangement des affaires dans les cartons. Cela n'a pas pris énormément de temps, puisque les meubles ont été laissé pour les nouveaux propriétaires. Il y a seulement nos petites affaires que nous avons récupéré et rangé dans les boites. Ça m'a fait un grand vide en débarrassant tout nos objets personnels. Tous ces souvenirs ensevelis dans des simples rangements en carton. Comme si ça n'avait plus aucune valeur et pourtant, mon cœur se serrait à chaque dépôt d'objet, dans la boite.

Ce matin, toutes mes affaires sont encaissées dans ma petite voiture. J'ai dû, à contre cœur, me contenir du strict minimum : des vêtements principalement. Le reste se trouve dans la petite colocation où loge ma mère.

En attendant que mon amie, descende, j'ai envoyé rapidement un texto à ma mère, afin de lui informer mon arrivée chez Sandra.

- Salut ma Camillette ! s'écrie Sandra.

Je me retourne et je me jette dans les bras de mon amie. Je fonds en larme.

- Eh ne t'en fais pas, ça va aller. Je suis sûre que ta mère et toi allez trouver une solution au plus vite !

- Ça c'est que tu crois Sandy !

- Ne te décourage pas !! Aller viens entre.

Une fois qu'on a atteint son appartement, nous nous installons sur son canapé. Elle file dans la cuisine, et reviens avec deux cafés. Je bois le miens d'un coup, même si le breuvage me brule la gorge.

- Aujourd'hui, j'ai pris une journée de congé spécialement pour toi. Je vais t'aider à te remonter le moral. Je te comprends, ce n'est pas simple de quitter une maison auquel on a grandi dedans et de te séparer longtemps de ta mère, pour des soucis financiers. Je n'ai eu ce malheur-là, pour le moment. Mais j'essaie de te comprendre. Et rien ne vaut qu'une belle journée entre copine !

- Merci. dis-je en la prenant dans mes bras.

- Je suis là, et je le serai toujours ! Oh au fait ! Tu veux voir ma nouvelle robe pour cet été ?

Elle m'essuie une larme qui s'est échappé de mon œil. Un rictus se peint sur les trais de mon visage.

- File !!! Je veux voir Sandy avec sa robe pour draguer les mecs ! riais-je.

Sandra accourt dans la chambre et ferme la porte, j'entend son placard coulisser et des cintres bouger.

Sandra est une amie qui a toujours fait en sorte que je sois bien. Elle est là pour le meilleur et pour le pire. Une vraie amie en or.

Elle ressort de sa chambre et elle est canon.

- Whaow, l'horreur ! j'ironise.

C'est une robe verte à motif de petites fleurs blanches. Elle lui arrive juste au-dessus des genoux, elle est fluide et tourne juste assez pour ne pas en voir trop. Le dos est nu mais retenu par un laçage en ruban, identique à la couleur de la robe. Sa pièce fait ressortir le bleu de ses iris et la rousseur bouclée de ses cheveux. Pour finir, la robe épouse juste le haut de son corps fin qui lui va à ravir.

- Au moins tu n'as pas perdu ton humour !

- Ah non pas avec toi !

- J'aime ça ! Je préfère te voir comme ça ! Alors la robe ?

- Elle te va super bien ! Tu l'as acheté où ?

- Dans une simple friperie. Bon, je vais me changer car même si nous sommes au printemps, la chaleur n'est pas trop en rendez-vous. 

J'acquiesce. Elle repart dans sa chambre pour remettre ses vêtements précédents, puis elle reviens. Nous dégustons des biscuits.

- De base, ma mère voulait que j'aille chez ma grand-mère. avouais-je.

Elle me regarde perplexe et arque un sourcil.

- Pourquoi faire ?

- Au moins j'aurai un logement, une maison, elle est plus grande que ton petit appartement.

- Ouai c'est vrai, fais ce que tu veux, je comprends l'argument de ta mère mais tu es en âge de faire tes propres choix. Tu as vingt ans, elle ne va te dire quoi faire toute ta vie.

Je reste silencieuse.

- Eh Camille, tu es sûr de vouloir passer une journée entre copine ? Tu as le droit de déprimer quelques jours, c'est normal, c'est humain.

Elle encadre mes épaules avec son bras et je me blotti contre elle.

Elle n'a pas tort, il faut que je bouge au risque de finir dépressive pour les jours à venir. Aussi, sortir m'aérera l'esprit avec mon job qui m'en a fait voir de toutes les couleurs.

Je vérifie mon téléphone et je constate que ma mère m'a répondu, elle me demande de l'appeler dès que je suis disponible. Je m'excuse auprès de mon amie et je m'emprisonne dans sa petite chambre aux murs bleus.

- Camille ? C'est toi ? demande ma mère à travers l'appareil.

- Oui bien sûr, pourquoi ?

- Parce que tout à l'heure j'ai voulu t'appeler mais je me suis trompée de numéro et j'ai appelé ta grand-mère. Du coup, j'ai annulé ton séjour chez elle.

- Oui d'accord et tu m'appelle juste pour ça ? soupirais-je.

- Oui et non. Oui, car elle a répondu que quoi qu'il arrive, sa porte sera toujours ouverte pour toi et moi.

Cela ne m'étonne pas trop aux vues de la générosité qu'à toujours eu ma mamie. Au fond de moi, elle me manque. Ça fait huit ans que je ne l'ai pas revue et j'ai tellement envie de me remémorer tous les souvenirs que j'ai construit grâce à cette merveilleuse femme au grand cœur.

- Et le non ? je demande un peu agacée.

- Le non, c'est que je voulais savoir si tu vas bien ma chérie.

Je lève les yeux au plafond et soupire intérieurement.

- Tu es sérieuse ?

- Ah non, ne vas faire tout un plat, juste pour un ça va, quand même !

- Maman ! Tu ne pouvais pas m'écrire directement ?

Je fais les cents pas dans la chambre en fixant, à certains moments, les passants défilant sous mes yeux.

- Si, mais je préfère entendre le dire de ta propre voix.

- Je comprends, oui ça va. je réponds froidement.

- Camille, ma chérie, je sais que c'est dure mais ressaisit toi, hein ? Tout va bien se passer.

- Vous dites toutes la même chose avec Sandra.

- Parce que ça l'est ! ce n'est pas contre Sandra, mais vas chez mamie, prend des vacances !

- Non, j'arrive à gérer !

- Comme tu voudras. Bon je te laisse, je ne dérange pas plus longtemps, essaie de passer une bonne journée. De mon côté, je fais ce que je peux. D'accord, ?

- Oui maman. Et toi comment tu vas ?

- Je vais bien ne t'en fais pas pour moi. Aller bisous, je t'aime fort Camille et embrasse Sandra de ma part !

Enfin, elle raccroche et je laisse le bip du téléphone résonner dans mes tympans. J'ai été un peu dure avec qu'elle et je m'en veux finalement. Du coup, je lui laisse un petit message d'excuse et je quitte la chambre.

Sandra est sur le canapé en train de regarder son téléphone, elle se lève dès qu'elle me voit.

- Ma mère t'embrasse.

- Je l'embrasse en retour ! Alors, es-tu prête pour une journée entre copine ? me sourit-elle.

- Absolument !

J'affiche un faux sourire pour me remonter le moral. J'envoie un second message rapide à ma mère. Nous enfilons nos chaussures et rejoignons l'extérieur.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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