---La photo est parfaite. Sophie reste là quelques secondes, son téléphone entre les mains, le regard fixé sur l’écran. Un sourire se dessine sur son visage.
De retour chez elle, Sophie n’arrête pas de jeter un coup d'œil à son téléphone, espérant voir une notification de Julie. Mais rien. Les heures passent, et l’attente devient presque insupportable. Elle se demande si elle a fait une erreur, si elle a été trop directe, ou si elle a mal interprété ce sourire.
Alors qu’elle commence à se persuader de laisser tomber et de se concentrer sur autre chose, son téléphone vibre. Un message apparaît :
"Salut Sophie c'est Julie ça te dit qu'on se revoit un de ses quatres:)?"
Le cœur de Sophie rate un battement. Elle relit le message plusieurs fois avant de répondre, essayant de ne pas paraître trop pressée :
"Salut Julie,oui bien sur quand tu veux:)."
Quelques instants plus tard, une réponse arrive :
"Demain après-midi ? Le café dont tu parlais, ça te va ?"
Sophie se précipite pour répondre un enthousiaste "Oui !" avant de réaliser qu’elle doit calmer son excitation. Elle décide alors d'envoyer :
"Parfait. À demain, alors."
Le lendemain, Sophie arrive au café un peu en avance, son appareil photo autour du cou, un peu nerveuse. Elle commande un café et s’installe près de la fenêtre, regardant dehors. Lorsqu’elle la voit franchir la porte, vêtue d’un pull oversize et d’un sourire radieux, Sophie sent son anxiété s’évanouir.
"Salut !" dit Julie en s’installant en face d’elle. "Tu es là depuis longtemps ?"
Sophie rit doucement. "Non ne t'inquiète pas."
Julie la regarde, intriguée, avant de répondre avec un sourire énigmatique. "Tu sais, Sophie, je suis contente que tu sois venue m'aborder."
Leurs regards se croisent, et pour la première fois, Sophie se sent vue, réellement vue. Ce café devient vite agréable et lorsque Julie sort une vieille photo qu’elle garde toujours sur elle – une image d’elle et de son frère quand ils étaient enfants – Sophie la regarde avec attention, se demandant comment une simple rencontre a pu ouvrir tant de portes à cette nouvelle amitié.
À la fin de la journée, alors qu’elles se disent au revoir devant le café, Julie propose timidement : "Ça te dirait qu’on aille au parc ce week-end ? J’aimerais voir ce que tu photographies d’habitude."
Sophie, le cœur léger, accepte. Elle sait que tout se passera bien, et elle a hâte de découvrir où cela les mènera.
Le week-end arrive plus vite que Sophie ne l’aurait cru. Tout au long de la semaine, elle échange des messages avec Julie. Le parc est calme quand Sophie arrive, une lumière douce caressait sa peau, parfaite pour prendre des photos. Elle s’installe sur un banc, l’appareil photo en main, en attendant Julie.
Quelques minutes plus tard, Julie arrive, vêtue d’un manteau noir et d’un sourire qui illumine tout autour d’elle. Sophie se lève instinctivement pour la saluer, un peu nerveuse malgré leur nouvelle proximité.
"Alors, prête à me montrer ton talent ?" rigole Julie en pointant l’appareil photo.
Sophie rit, légèrement embarrassée. "Je ne sais pas si c’est du talent, mais… oui."
Elles commencent à marcher dans le parc, et Sophie prend des photos ici et là : des arbres, un écureuil curieux, des enfants jouant au loin. Julie observe avec fascination, mais Sophie sent qu’elle est un peu distraite.
"Tu veux que je te prenne en photo ?" demande Sophie.
Julie hésite, puis finit par acquiescer. "Pourquoi pas ! Mais je ne suis pas très photogénique, tu sais."
Sophie lève un sourcil, amusée. "Tu plaisantes ? Avec ton sourire, c’est impossible."
Julie rougit légèrement, ce qui fait sourire Sophie encore plus. Elle se place devant un petit pont au-dessus d’un étang, et Sophie immortalise l’instant. À travers l’objectif, Julie semble presque irréelle, comme une image tirée d’un rêve. Elle prend plusieurs photos, chacune capturant une certaine facette de Julie que Sophie commence à associer uniquement à elle.
"Tu veux voir ?" demande Sophie après quelques minutes.
Julie s’approche, se penchant pour regarder l’écran de l’appareil. "Elles sont incroyables ! Comment tu fais pour rendre ça si magique ?"
"Je crois que c’est toi qui rends ça magique." murmure Sophie, un peu trop honnêtement.
Julie tourne la tête vers elle.
" Désolé je n'ai pas compris qu'est ce que tu as dis?"
, Un silence s’installe, mais il n’est pas gênant. Il est chargé, comme une corde tendue entre elles. Julie sourit doucement, et Sophie sent son cœur s’emballer.
"Rien t'inquiète c'était une connerie."
Sophie, surprise, ne trouve pas les mots tout de suite. Elle finit par sourire timidement.
"D'accord.."
Le moment est interrompu par un groupe d’enfants qui courent près d’elles en riant, ramenant les deux filles à la réalité. Elles se remettent à marcher.
"Tu veux qu’on s’assoie un peu là-bas ?" propose Julie en désignant un banc près de l’étang.
Elles s’installent côte à côte. Sophie montre à Julie quelques autres photos qu’elle a prises, mais cette fois, Julie semble distraite. Elle regarde le lac dans ses pensées.
"Tu es d’accord si je te pose une question un peu personnelle ?" demande Julie après un moment.
"Bien sûr," répond Sophie, intriguée.
"Pourquoi tu m’as remarquée ? Avant qu’on se parle… pourquoi moi ?"
Sophie sent une vague de chaleur lui monter aux joues. Elle réfléchit un instant avant de répondre.
"Je crois que c’était ta façon d’être… Tu semblais toujours dans tes pensées. C’est difficile à expliquer, mais… tu m’intriguais."
Julie reste silencieuse, mais son sourire revient, plus doux cette fois.
"C’est gentil."
Sophie rit, soulagée.
Le reste de l’après-midi passe trop vite. Quand le soleil commence à se coucher, Julie propose une dernière promenade avant de partir.
"Sophie," commence Julie alors qu’elles atteignent la sortie du parc. "J’ai passé un moment vraiment… spécial. Merci."
"Moi aussi," répond Sophie, son cœur battant un peu trop vite.
Julie semble hésiter, puis se penche légèrement pour déposer un baiser sur la joue de Sophie avant de murmurer : "À bientôt."
Sophie reste immobile un instant après que Julie soit partie, une main sur sa joue et un sourire éclatant.
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À suivre...