Que deviendrais je?

6 2 0
                                    

Ainsi, c’est précipitamment, emportée par une fièvre insensée, que je m’élançai vers ce luxe auquel je n’aurais jamais dû m’aventurer.

C'est vrai, je croyais que toutes mes peines, mes désirs inassouvis, mes passions égarées trouveraient leur rédemption dans cet univers éclatant. Mais, en réalité, cette incursion me mena à un désert vaste et sans fin, où les ténèbres se tissaient autour de moi comme une mer sans rivage. Là, je perdis tout ce qui m’était cher : mes parents, mes amis, tout ce que j’avais chéri et aimé…



Qui donc pourrait prévenir l’avenir, empêcher cette dévastation qui se profilait, m’arracher à cette destinée tragique qui semblait déjà tracée ?


Une douleur effroyable, un sort funeste accompagnaient ma jeunesse, me marquaient comme un sceau indélébile. Qu'avais-je fait pour mériter une telle punition ?

.......................................................


Le lendemain matin, une vieille dame frappa doucement à ma porte, énonçant mon nom dans un murmure calme.

– Chère Barbara, il est temps de vous réveiller, votre cours commence.

– Où suis-je ? Demandai-je, l’esprit encore embrouillé par le voile des rêves.

C’est à cet instant précis que je pris conscience de ma situation. J’étais dans le dortoir de la (E.E.P.N.), ce lieu où la perfection semblait régner, où chaque désir était exaucé, mais où, au fond, je m’y sentais perdue.


Dans cet endroit, il y avait tout ce qu'il m'était possible de désirer : un luxe sans égal, des attentions sans fin. Mais est-ce cela, véritablement, la vie que j'avais tant enviée depuis l'âge de mes huit ans ? Cette existence où je m’imaginais telle une princesse, entourée de servantes et de flatteries, où chaque instant semblait tissé de soie et d’or ?

Les servantes se chargeaient de tout, des tâches ménagères aux repas exquis, les mets les plus raffinés qui m'étaient apportés chaque jour.

Elles prenaient soin de mes ongles, les soignant quatre fois par semaine avec une minutie quasi religieuse. Elles repassaient mes vêtements, les rangeaient avec une précision irréprochable dans des armoires en bois précieux. Elles me maquillaient comme elles le désiraient, me baignaient selon leurs caprices. Tout, absolument tout, était fait pour moi, pour que je me sente comme une reine…

Mais ce luxe était-il réellement un bonheur ou un piège doré ? Une douce illusion dans laquelle je m’étais précipitée sans réfléchir. Si j’étais vous, je m’interrogerais sur la véritable nature de ce monde.

Et il y avait aussi ce garde du corps, cet homme imposant et silencieux qui m’accompagnait partout, veillant sur ma sécurité, m’emmenant où je voulais, sauf dans le sanctuaire de ma maison, où je n'étais jamais sans mes biens.

Mais même dans ce monde parfait, tout ce que l'on fait, chaque mot, chaque geste, a une conséquence. Tout ce que l’on vit, aussi futile soit-il, laisse une empreinte indélébile dans le grand livre du destin.






Pourtant, au fond de moi, mes parents me manquaient horriblement. Devais-je les oublier, les effacer de mon cœur pour m'adapter à cette vie nouvelle, ou était-il encore possible de retrouver ce que j'avais perdu ?

– BARBARA ! Le professeur d’histoire cria, me tirant brusquement de mes pensées.

– Pardon, professeur, m’excusai-je distraitement. J’étais simplement perdue dans mes réflexions.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

BARBARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant