L'Elite Brun - Y1 [ Ancienne Version ]

3 - Meifuka

Les huit premiers jours dans cette école ont été... révélateurs. Les premières impressions commencent à s'estomper, laissant place à une routine un peu plus stable, mais toujours imprévisible. C'est une chose de comprendre le fonctionnement du système de points et de la dynamique de la classe, c'en est une autre d'apprendre à naviguer à travers les relations humaines qui s'y jouent.

Je suis maintenant officiellement membre du club de football. C'était une évidence pour moi, une passion que j'ai toujours eue et un exutoire parfait pour le stress que cette école semble vouloir instiller en nous à chaque instant. Sur le terrain, je me sens libre, comme si toutes ces stratégies, ces manipulations et ces pressions sociales disparaissaient l'espace d'un instant.

Et bien sûr, qui d'autre que Hirata Yosuke pour être là, dans le même club que moi ? Évidemment. Ce type est une coïncidence ambulante. Toujours là où il faut, au bon moment, avec ce sourire parfait et cet aura de mec sympa.

Les premiers jours d'entraînement nous ont donné l'occasion de mieux nous connaître. Hirata joue au poste de milieu offensif, toujours à la manœuvre, prêt à distribuer des passes comme s'il était né pour ça. Moi, je suis défenseur, un rôle que j'ai toujours préféré. Être la dernière ligne avant le gardien, veiller à ce que rien ne passe... ça correspond bien à ma manière de penser.

Mes idoles ? Franz Beckenbaüer et Roberto Carlos. Deux styles opposés, mais chacun représente une facette de ce que j'admire dans le football : la précision tactique et la puissance brute.

Hirata et moi sommes devenus rapidement amicaux, mais il y a une certaine retenue entre nous, un non-dit constant. Je sais qu'il ne me dit pas tout, et il doit probablement sentir que je garde des choses pour moi aussi. Mais cette dynamique me convient. Pas besoin d'être complètement ouvert pour construire une relation fonctionnelle.

Hormis Hirata, deux autres joueurs se sont démarqués.

Le premier est Igor Yokovich, un russe d'une carrure imposante et d'un calme déconcertant. Il parle peu mais quand il le fait, ses mots sont précis, souvent empreints d'une ironie subtile. Igor n'a pas rejoint cette école pour viser la classe A, et il le dit sans détour. Selon lui, sa présence ici est une expérience pour comprendre le système éducatif japonais. Rien de plus.

Puis il y a Yinghua Shugan, une fille chinoise au caractère bien trempé. Elle joue comme attaquante et se démarque par sa rapidité et sa détermination sur le terrain. Yinghua est là pour une raison tout aussi pragmatique : elle compte retourner en Chine après le lycée, et tout ce qui l'intéresse, c'est d'accumuler assez d'expérience et de compétences pour réussir là-bas.

Nos discussions sur le terrain, entre deux entraînements, ont rapidement révélé un point commun : aucun de nous trois ne cherche vraiment à atteindre la classe A. Pour moi, la survie dans cet environnement hostile est bien plus importante que de participer à une guerre inutile pour une place au sommet.

Avec Igor et Yinghua, une idée a germé. Plutôt que de rester isolés, pourquoi ne pas unir nos forces ? Nous avons tous des perspectives différentes, mais cela pourrait être notre force. Après plusieurs discussions, nous avons décidé de formaliser notre alliance et de lui donner un nom : Meifuka. Cela signifie « Éclosion des ténèbres » en japonais.

Ce nom, c'est Yinghua qui l'a proposé. Au début, Igor et moi étions sceptiques, mais en y réfléchissant, il colle bien à notre vision. Nous sommes peut-être dans l'ombre des grands noms de cette école, mais c'est là que réside notre avantage.

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Les règles de Meifuka

Formuler une alliance, c'est une chose, mais il fallait établir des règles pour que cela fonctionne.

1. Priorité à la survie. Nous ne prendrons aucun risque inutile. Notre objectif principal est de naviguer dans le système de cette école en minimisant les pertes et en maximisant nos gains.

2. Pas de quête de la classe A. Ce n'est pas notre combat. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans cette guerre inutile entre classes.

3. Protection mutuelle. Si l'un de nous est en difficulté, les autres interviendront pour l'aider.

4. Secrets respectés. Chacun a droit à son jardin secret. Pas besoin de tout partager, tant que cela n'affecte pas le groupe.

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Sur le terrain, nous avons rapidement trouvé un bon équilibre. Hirata est un excellent joueur, mais il est aussi quelqu'un qui cherche toujours à encourager les autres, ce qui crée une atmosphère positive. Avec Igor en défense centrale et Yinghua en attaque, notre trio dans Meifuka apporte une stabilité que je ne retrouve pas ailleurs.

En dehors des entraînements, nous avons commencé à nous retrouver pour discuter des événements dans l'école. Yinghua est particulièrement douée pour repérer les failles dans le système, tandis qu'Igor a un sens stratégique qui me rappelle les échecs. De mon côté, je me concentre sur l'analyse des dynamiques sociales et des comportements des autres élèves.

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Un point qui nous a rapidement mis d'accord, c'est que Chabashira Sae, notre professeur principale, est une variable imprévisible. Yinghua pense qu'elle teste constamment nos limites, tandis qu'Igor la compare à un maître espion, toujours en train d'observer et de manipuler dans l'ombre.

Personnellement, je garde mes distances avec elle. Son regard et ses paroles cachent quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi.

Pendant que nous formons notre petit groupe en dehors de la classe, les tensions montent doucement mais sûrement parmi les autres élèves. Les petits conflits et rivalités commencent à émerger, et il est évident que tout le monde ne s'entend pas.

Hirata fait de son mieux pour jouer les médiateurs, mais même lui ne peut pas tout contrôler. Kushida, de son côté, continue de jouer la carte de la fille populaire et serviable, mais je reste convaincu qu'elle cache quelque chose.

Avec Meifuka, nous avons commencé à élaborer des stratégies pour tirer le meilleur parti du système de points. Yinghua a proposé de participer à des activités extra-scolaires pour accumuler des points, tandis qu'Igor suggère d'exploiter les faiblesses des autres élèves de manière subtile.

De mon côté, je propose une approche plus prudente : observer et attendre. Le système de cette école repose sur le chaos, et ceux qui agissent trop vite ou trop ouvertement risquent de se brûler les ailes.

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Ces huit jours n'ont été qu'un début, mais ils ont déjà posé les bases de ce que pourrait devenir mon parcours dans cette école. Meifuka est une idée audacieuse, mais si nous jouons bien nos cartes, elle pourrait être notre meilleure arme pour survivre et prospérer dans cet environnement impitoyable.