Alibi impossible

Côte à côte

Pdv Jordan

- Jordan dis moi que tu n'as pas fait ça ?

- Marine vous croyez vraiment que je pourrais faire ça ? Vous me connaissez depuis mes seize ans. Si je me suis engagé dans la politique c'est justement pour faire changer les choses de façon pacifique. Je n'ai tué personne. Je vous promets.

- D'accord. D'accord. Ils n'ont aucune preuve contre toi actuellement, tu es juste interrogé mais il faut que tu aies un alibi solide sinon tu seras en état d'arrestation.

- Vous me croyez. Dites-moi que vous me croyez s'il vous plaît.

- Oui, je te crois Jordan.

- Merci. Mes épaules se relâchent d'un poids énorme comme si le fait qu'elle me croit pouvait régler tous mes problèmes.

- Que faisais tu là nuit du meurtre ?

- J'étais à l'hôtel, je devais aller au salon de l'agriculture le lendemain.

- Quelqu'un peut le prouver ?

- Non, c'est les gens de la sécurité qui ont été chercher ma clé de chambre.

- Jordan, j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout.

Je baisse les yeux devant son regard bleu perçant, en triturant mes doigts.

- Jordan ! Ton avenir est en jeu.

- Il y a bien quelqu'un qui peut prouver que j'étais bien à l'hôtel mais je refuse de l'impliquer là dedans.

- Donc tu préfères finir le reste de ta vie en prison plutôt qu'impliquer cette tierce personne.

- Oui.

- Pourquoi ?

- Parce que je ferais tout pour cette personne.

- Qui est cette personne ?

- Je ne peux pas vous répondre.

- Tant que tu ne me dis pas que tu as passé la nuit avec Gabriel Attal.

Piqué au vif, je replonge mon regard dans le sien, les yeux brillants. Mon cœur bat la chamade.

- Jordan sérieusement ? Tu es accusé de meurtre et ton seul alibi est que tu as passé la nuit avec ton opposant politique. En plus de cela tu refuses de l'impliquer dedans. Tu te moques de moi ?

- Non Marine, je suis extrêmement sérieux. Je ne t'en ai jamais parlé parce que je savais exactement que tu réagirais ainsi.

- Je m'en fiche complètement avec qui tu couches. Même si j'avoue que tu aurais pu choisir quelqu'un d'autre que lui. C'est sûr que c'est compliqué de l'utiliser comme alibi.

- Ce n'est pas compliqué. C'est impossible.

- Pourquoi ?

- Parce que nous nous aimons.

- Je suis très heureuse pour vous mais je ne vois pas le rapport.

- Je suis impliqué dans une affaire de meurtre. Je ne veux pas que sa carrière et surtout sa vie en pâtisse. Je veux le protéger quitte à m'éloigner de lui et prendre le risque de le perdre.

- Tu l'aime à ce point là.

- Oui, Marine.

- Tu es prêt à sacrifier ta carrière pour lui ?

- Oui.

- Tu lui en a parlé ?

- Non. Ce n'est pas la peine. Je sais qu'il n'est pas prêt à avouer notre relation au monde, je refuse de lui infliger ça. Surtout dans ces conditions.