3~Un père ?

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Ma respiration se coupe en l'attente d'une réponse.
Réponse qui ne vient pas. J'en viens à me dire qu'il n'a pas entendu ma question.

- Allô ? Je répète, plus fermement.

- Qui êtes-vous ?

Ma respiration qui se poursuivait sans que je m'en rende compte se coupe encore une fois.

- Comment pouvez-vous me poser cette question ?

Je pensais qu'il se doutait de mon existence, du moins j'espérais vu ce que ma maman me laissait entendre.

Mon cœur se serre en parlant d'elle au passé, faisant décupler ma rage.

- Pourquoi avez-vous le téléphone de Adelina ? Qui êtes-vous, putain de bordel ?

- Vous n'êtes qu'un sale con. Et ma mère aurait bien fait de ne jamais croiser votre regard, stronzo di merda.

Sur ce, je raccroche et lance le téléphone très loin de moi.

Qu'est-ce qui m'a pris ? Pourquoi je l'ai appelé ? Putain.

Je ferme les yeux et serre les poings en essayant de me calmer. J'ai toujours eu ce réflexe. Sentir mes ongles me lacérer les mains me permet de me concentrer sur autre chose. Et dans ce cas précis, ça ne suffit pas.

Ça ne suffira jamais.

Ma respiration se calme et j'ouvre les yeux. Je desserre les poings. Je contemple tout le bordel que j'ai mis. Maman ne pourra pas utiliser cette chambre, maintenant, tellement elle est en bordel.

Elle ne l'utilisera plus du tout...

Chassant cette idée, j'essuie mes larmes et tapote mes joues. Maman a besoin de repos. Dès demain, elle ira mieux.

Elle m'a toujours dit qu'il valait mieux être reposé car ça permet d'avoir les idées claires.

Le cœur serré, je me lève en essayant de ranger un peu. Quand elle ira mieux, il faudrait qu'elle puisse se reposer et ce ne sera sûrement pas dans cette merde.

Je me mets à ramasser des feuilles traînant par terre, la plupart des factures et des reçus que je soupçonne d'avoir fait sortir d'un tiroir de sa commode.

Je ramasse les vêtements et commence à les plier de façon à ce qu'elle puisse être fière de mon travail. Puis vient les chaussures, les sacs.

Armant de toute ma force, je retourne le matelas et le replace dans le cadre du lit. Je fais le lit et ramasse les derniers trucs qui sont par terre. Je tombe sur une boîte verte. Elle a l'air vieille mais bien conservée.

Intriguée, je l'ouvre et tombe sur de nombreuses factures qui datent d'il y'a au moins dix ans de cela.

Toutes les fois où je suis allée à l'hôpital, que j'ai failli mourir, toutes ces fois où elle a passé des nuits blanches. Parce que lorsqu'elle se battait pour nous nourrir, j'étais faible. J'avais besoin d'une greffe de pancréas. Et durant de nombreuses années, ma mère s'est démerdée avec plusieurs emplois pour me payer mon opération.

Les larmes aux yeux, je me remémore ces douloureux souvenirs.

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- J'ai peur, maman.

Du haut de mes 11ans, j'étais allongé sur une table d'opération avec maman à ma droite. Les docteurs ont dit qu'elle n'allait pas pouvoir rester, augmentant mon angoisse.

- Ce n'est pas professionnel, ça, Hera.

Elle ironise mais je sais que c'est pour cacher sa peur. Je suis tellement faible.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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