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Je vais vous raconter l'histoire de ma vie, celle qui a tout bouleversé, celle qui m'a transformée à jamais, et surtout, la rencontre qui a changé mon destin.

Je m'appelle Nourhane, mais tout le monde m'appelle Nour. J'avais 17 ans à l'époque des faits. Mes origines mêlent l'Algérie et l'Albanie, une richesse culturelle qui a toujours fait partie de mon identité.

À cet âge-là, je vivais seule. Ce n'était pas un choix facile, mais les problèmes familiaux m'ont poussée à prendre cette décision. À seulement 17 ans, j'avais déjà entamé de nombreuses démarches pour obtenir mon indépendance, un défi immense pour quelqu'un de mon âge.

Je venais à peine d'emménager dans mon nouveau chez-moi. Je ne connaissais encore personne et, pour être honnête, je ne vivais pas dans le grand luxe. Mais c'était un nouveau départ, et c'était tout ce qui comptait.

J'avais quitté ma maison à cause de mes frères. Vivre avec eux était devenu insupportable, vraiment insupportable, au point où je n'avais plus d'autre choix. Ma mère m'avait donné son autorisation, même si cela n'avait pas été une décision facile pour elle. Mon père, lui, vit en Albanie, loin de tout cela.

J'ai quitté Lyon, où j'avais grandi, pour m'installer à Paris, dans le 93. C'était un grand saut, mais je voulais mettre de la distance entre mon passé et moi. Mes frères ne savent pas où je vis aujourd'hui, et ils me cherchent encore.

Je ne connaissais absolument personne dans cette nouvelle vie. Je n'avais pas d'amies à qui dire au revoir, et encore moins de garçon à qui j'aurais manqué. À ce moment-là, je n'étais pas ce qu'on pourrait appeler la fille la plus belle ou la plus remarquée.

Mais c'est justement à cette période que tout a commencé à changer. Peu à peu, j'ai commencé à m'épanouir, à prendre confiance en moi, et mon apparence s'est transformée. Sans m'en rendre compte, je commençais à plaire... à certains garçons, dont lui.

Je montais les cartons dans mon tout petit appartement. En bas de l'immeuble, il y avait des garçons, beaucoup de garçons. Vous voyez ce moment gênant où vous devez passer devant eux, où leurs regards semblent peser sur vous ? Moi, j'avais trouvé une astuce : cacher mon visage derrière un carton. Au moins, ils ne pouvaient pas me voir.

Une fois arrivée à l'étage, soulagée, je suis restée à l'intérieur un long moment, environ 30 minutes, histoire d'éviter de croiser à nouveau leurs regards. Mais quand je suis finalement redescendue, il restait encore un garçon.

C'était lui.

Alors que je redescendais, il était toujours là, appuyé contre le mur, l'air détendu. À ma grande surprise, il m'a adressé la parole.

« Selem ! Ça vient d'où ? » m'a-t-il demandé, un sourire au coin des lèvres.

Je me suis figée un instant, surprise par sa question. Sa voix était calme, presque rassurante, mais je ne savais pas encore si je devais répondre ou simplement continuer mon chemin.

Je me suis arrêtée, presque instinctivement, pour lui répondre. Et là, comment dire... nos regards se sont croisés, mais pas juste croisés. Ce jour-là, nos regards étaient profonds, comme si le monde autour de nous s'était effacé.

Ce garçon... il était beau, vraiment beau. Grand, facilement 1m85. Il avait de longs cheveux bouclés, des yeux en amande, un teint mat, et une bouche pleine qui ne passait pas inaperçue. Sans oublier ses fossettes qui se formaient dès qu'il souriait, donnant à son visage une douceur étonnante.

Je lui ai répondu, mais ma voix tremblait légèrement, et mes mots s'embrouillaient :

« Euh... je... je viens d'emménager ici, là-haut... au 4ᵉ étage. »

Il m'a alors dit, en riant : « Détresse, c'est pas noté », et son sourire a fait ressortir ses fossettes, rendant son regard encore plus charmant.

Un peu gênée, je lui ai dit que j'allais chercher mes cartons. Il m'a alors demandé si j'avais besoin d'aide. J'ai hésité un instant avant de répondre, d'un ton un peu timide :
« Non, merci, ça va aller. »

Quand je suis revenue, en galérant avec mes cartons, il était toujours là, attendant près des escaliers. Il m'a regardée et m'a dit :
« T'es sûre, t'as pas besoin d'aide ? »

Trop fière pour admettre que j'avais vraiment besoin de lui, je lui ai répondu, un peu agacée :
« Oui, certaine. »

Et là, il a éclaté de rire et m'a lancé :
« Eh bien, dans ce cas, je prends l'ascenseur, et toi tu prends les escaliers, vu que t'as l'air de gérer ! »

Comment vous dire que j'avais vraiment la haine...

Je l'ai regardé s'éloigner, un sourire en coin, et j'ai ressenti une montée de colère dans ma poitrine. Mais je n'allais pas lui donner cette satisfaction. Je me suis forcée à garder mon calme et à monter ces fichus escaliers avec mes cartons.

Chaque pas me semblait plus lourd que le précédent, et je pouvais presque entendre sa voix moqueuse résonner dans ma tête. Quand j'ai enfin atteint le 4ᵉ étage, épuisée, j'ai posé les cartons devant ma porte et j'ai voulu souffler. Mais avant que je puisse ouvrir, j'ai entendu des bruits derrière moi.

Je me suis retournée brusquement, le cœur battant. Il n'y avait personne.

Puis, un chuchotement...

Une voix familière, mais que je n'arrivais pas à identifier clairement :
« Tu crois vraiment que ça s'arrête là ? »

À suivre

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NOURHANE : ma douce souffrance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant